Chapitre 4 {partie 2/3}

7 2 4
                                    

Le roi poussa sa fille vers l'avant pour la faire avancer. Elizabeth avança tranquillement voulant faire patienter le plus possible son fiancé.

— Mais père, ce mariage est-il vraiment obligatoire ?

— Je ne cesse de te répondre. Oui il est obligatoire, dit-il furieux. Sinon jamais je ne pourrais retrouver ta mère, murmura-t-il.

Elizabeth arrêta d'avancer et fit face à son père. La jeune femme n'avait pas entendu la dernière phrase de son père, mais elle le regardait avec mépris.

En ce matin d'octobre, les oiseaux qui n'avaient pas encore migré vers le sud, chantaient leur ritournelle habituelle ceci avait pour but de briser le silence qui s'était installé.

— Avance Elizabeth ! ordonna, le roi mécontent.

La princesse sursauta et écouta ce que son paternel lui avait demandé. Elle avança à la vitesse d'une tortue, voyant qu'elle s'approchait dangereusement du carrosse. Il était là. Il l'attendait. La jeune femme détourna le regard. Ses yeux se portèrent sur le château, il s'élevait jusqu'au ciel. Ses briques étaient d'un noir charbon, une immense tour se trouvait à droite de la structure. Le palais était fort peu accueillant, mais Elizabeth ne sans souciait guère. La princesse y avait passé toute son enfance, cette demeure elle la connaissait comme le fond de sa poche.

Elizabeth s'arrêta une nouvelle fois. La femme se trouvait qu'à vingt mètres de son futur époux. Elle frissonna en croisant son regard.

— Que diable, vous prend ? s'exclama, William.

Le roi avait le visage rougit par la colère, il força sa fille à avancer. Sr Jaccob s'approcha tranquillement de la princesse et lui tendit sa main. Hésitante, elle osa à peine effleurer la peau de l'homme.

— Je tiens à m'excuser pour hier, je n'aurais pas dû vous parler de la sorte, souffla-t-il à son oreille.

Elle frissonna en sentant le souffle chaud de son fiancé, glisser contre sa peau. La princesse ferma les paupières profitant du moment. Elle se résigna rapidement, elle acquiesça d'un regard noir et monta dans le carrosse sans attendre l'aide de qui que ce soit. Elle était une princesse, pas un enfant.

— Pourquoi l'avoir choisi ? demanda le roi.

— Elle a un fort caractère, vous ne devriez pas la sous-estimé, dit Jaccob, s'autorisant à accorder un léger sourire.

— Je le sais, c'est ma fille, mais pourquoi l'avoir choisi ? Pourquoi elle ?

Jaccob regarda le carrosse blanc, la princesse assise à l'intérieur le fixait, dès que le diable porta son regard sur sa future femme, cette dernière détourna le regard.

— La beauté du diable, dit-il sans vouloir répondre à la question.

Jaccob sourit légèrement et monta dans le carrosse avec sa fiancée. La princesse regardait par la fenêtre. Sr Jaccob contempla Elizabeth timidement, ses formes délicates lui plaisaient beaucoup. Il n'aimait pas les femmes aux courbes apparentes, il préférait lorsque s'était plus discret. Ses cheveux noirs, cachés par un voile blanc, retombaient légèrement sur ses épaules dévêtues.

— Vous avez le droit de montrer vos épaules ?

— Je fais ce que je veux ! dit-elle sur la défensive.

— Je ne vous sermonnais aucunement, je me posais la question.

Elizabeth haussa des épaules et regarda de nouveau la fenêtre. Les coup de sabots qui trottaient se faisaient entendre, les roues qui tournaient faisaient un son de claquement contre le chemin de terre tapé, qui les menait à la bourg.

— Tandis que nous sommes ensemble pendant un moment, nous devrions apprendre à nous connaître, dit-il.

La jeune femme porta ses yeux ciel vers Jaccob et lui fit un sourire forcé. La princesse ne savait pas quoi dire. Il avait été grossier avec elle, dès son arrivé et maintenant il changeait complètement de personnalité.

— De quoi voulez-vous parler ?

— Est-ce que vous jouez d'un instrument ?

— du violon et du piano, la base pour une princesse. Vous vous jouez d'un instrument ?

— De l'orgue, vous pourriez m'apprendre pour le violon ?

Elizabeth lui accorda un léger sourire avant de regarder une nouvelle fois le chemin. La carriole entra dans le village. Les maisons étaient entassées entre elles. Ces dernières, construites à la diable menaçaient de s'effondrer sous leur propre poids. Elizabeth soupira légèrement, voir tout cela la rendait mélancolique. Jamais, elle n'avait vécu dans la pauvreté, mais elle pouvait se mettre à leur place.

Les habitants avaient les visages noircis par la terre ou des cendres, leurs vêtements étaient troués et rafistolés grossièrement par des bouts de tissu, différent de l'original. L'attention de la princesse se porta sur un groupe d'enfants. Une fillette était assise sur le rebord de la fontaine et cachait quelque chose dans ses mains. Des garçons semblaient lui crier dessus. La petite rouquine pleurait, l'un des garçons la poussa dans la fontaine et récupéra le pain qu'elle tenait dans ses mains.

Elizabeth sursauta, prit d'un pincement au cœur, elle ouvrit la porte du carrosse et ordonna au cocher d'arrêter. L'homme l'écouta sans répliquer.

La jeune femme descendit du chariot tout en récupérant une couverture derrière elle. Les bourgeois arrêtèrent leurs activités et la fixèrent maladroitement. Elizabeth avança vers l'enfant, elle lui tendit sa main et la sortit de l'eau glacée. Elle lui tendit par la suite la couverture que la rouquine regardait avec mépris.

— Tu devrais te réchauffer, ce n'est pas le temps d'attraper un rhume, dit-elle calmement.

Elizabeth se mit à la hauteur de la petite fille et l'entoura avec la couverture. Elle porta son regard vers les garçons qui s'étaient réfugiés plus loin. La jeune femme se leva et s'approcha d'eux.

— Pourquoi tu lui as volé son pain ? demanda, Elizabeth calmement.

— On avait faim.

— Ce n'est pas une raison pour la pousser et lui prendre ce qu'il lui appartient.

— Mais, nous n'avons pas d'argent pour payer de la nourriture ! Nous sommes fauchés, se défendit-il.

La princesse regarda son poignet, où un bracelet or, orné de pierres précieuses s'y trouvait. Elle l'enleva et le donna aux garçons.

— rendez-lui son pain et allez vous acheter des choses à manger.

Les garçons sourirent, ils coururent vers la fillette et lui tendit son dîner. Ils saluèrent la princesse et repartirent. La petite fille s'approcha de la jeune femme et lui donna un tendre câlin, avant de retourner s'asseoir près de la fontaine.

La princesse damnée|| Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant