Prologue

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En cette nuit froide de décembre, les coups d'épée qui fendaient l'air se faisaient violents. Le jeune roi William, à la tête de son armée ordonnait à ses troupes d'attaquer l'adversaire.

Les chevaliers blancs des terres de Lïdra tentaient au mieux de protéger la population du nord. Les maisons en flammes éclairaient le champ de bataille. Le jeune roi regardait ses ennemis les plus pauvres s'enfuir d'effroi. Des pleurs d'enfants retentissaient au loin. Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire de vainqueur.

— El diablo !
« Le diable »

Pouvait-il entendre au loin. Le Seigneur porta un regard mauvais au jeune prêtre qui récitait ses versets pour le protéger du mal. Sr William s'approcha de lui avec une once d'amusement dans son regard sombre.

— Rezar no te sirve de nada. El diablo ya te está cuidando.
« Prier ne te sert à rien. Le diable s'occupe déjà de toi. »

Le jeune homme tenta de se protéger, cachant son visage de ses mains. Le roi lui arracha la croix qu'il portait à son cou et la jeta avec mépris dans la neige tachée d'un épais liquide rouge. William dégaina son épée et empala le prêtre. Ce dernier cracha un filet de sang avant de s'effondrer sur le duvet givré.

— Que Dieu ait pitié de ton âme pathétique, souffla-t-il entre ses dents.

Il se proclamait être le serviteur du diable. Au grand désespoir de sa femme qui le sermonnait sur ce point.

« Lorsque je vais mourir, j'espère que Dieu aura pitié de votre âme, puisque l'enfer vous attend. » l'une de ces fameuses phrases.

William ne s'en préoccupait guère de toute évidence, sa femme n'était pas prête de mourir et le jeune roi avait eu en idée de se ranger dès qu'il aurait fini son purgatoire. Les habitants de Lïdra devaient être jugés pour leurs actes.

*
•       •

— Où se trouve le Seigneur ? La reine est sur le point d'offrir la vie ! s'affola une femme.

La vieille dame rondelette courrait dans les divers couloirs du château, à la recherche de quelqu'un pour les aider. La sage-femme voilà ce qu'elle devait trouver. Faisant courir ces bottines sur le parquet de bois, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour la vie de la reine.

— La sage-femme. J'ai besoin de la sage-femme !

Aucune réponse ne vint de la bouche des deux chevaliers qui gardaient la porte des domestiques. Les deux hommes se consultèrent et regardèrent la dame en haussant des épaules.

— Elle est partie ce matin pour affaires. Sa majesté devait mettre cet enfant au monde dans seulement deux semaines, non ?

— Il arrive plus tôt que prévu. Si c'est comme ça veuillez me faire un seau d'eau, réchauffez le jusqu'à ébullition et je veux des linges. Apportez-moi tout ça dans la chambre de la reine.

Sur cet ordre, la femme rondelette accourut de nouveau auprès de sa reine. La jeune femme se tenait près de la fenêtre, une main déposée sur celle-ci et l'autre sur son ventre.

— Majesté, j'ai bien peur que la sage-femme ne puisse arriver à temps dû à cette tempête.

La jeune femme aux cheveux ombrée porta nerveusement son regard ardoise sur la petite dame qui l'accompagnait. Une nouvelle contraction la fit tordre de douleur et un rictus se dessina sur ses lèvres rosées.

La princesse damnée|| Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant