Loge

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Me réveiller le lendemain matin fût éprouvant et me donnait presque des envies suicidaires.

J'avais mal à la tête.

Foutu Hoseok et son cocktail d'absinthe.

Une fois sorti du lit après mainte et mainte effort, j'ai enfilé mon peignoir en dentelle noir avant de sortir de ma chambre.

Une simple pièce bordée d'une seule fenêtre qui donnait sur un parking bruyant. Un matelas par terre et une espèce de barre sur roulette pour accrocher des cintres. Un miroir en pied et une ampoule qui clignotait au plafond.
Il fallait vraiment que je change cette ampoule.

Ma chambre n'était pas vraiment ce qu'on pouvait appeler un espace chaleureux et accueillant.
Comme le reste de mon appartement enfaîte.

De simples meubles bon à jeter et des lampes qui grésillaient. Une télévision pixelisée ainsi qu'une cuisine qui fonctionnait une fois sur vingt. Le seul belle élément de la pièce était mon fameux piano à queue noir qui prenait une majeur parti de la place.

Je l'avais trouvé dans un vieux magasin d'antiquité qui sentait la pipe et la poussière. La propriétaire était un homme âgé qui avait l'odeur de son échoppe et la démarche d'une momie tout juste réveillée de son long sommeil. Ses os craquaient à chacun de ses pas et la lumière du magasin se reflétait dans son œil de verre. Il m'avait vendu l'instrument à prix d'ami après m'avoir entendu jouer au fond de la vieille boutique.

Les notes étaient abîmées, et l'intérieur du piano était recouvert d'une épaisse couche de poussière mais j'adorais cet objet plus que ma propre vie.

Parfois le soir, je m'endormais sur le clavier après une longue journée de travail.
Mes larmes tombaient sur les touches blanches de l'instrument tandis que mon esprit embrumé par l'alcool était en train de survoler le pays des rêves avec mélancolie.
J'entendais encore Hoseok me dire parfois que j'avais été cinglé d'acheter ce piano avec le peu d'argent que je possédais pendant qu'on le portait tous les deux à bout de force dans les escaliers qui menaient à mon appartement.

J'ai laissé la pulpe de mes doigts parcourir le clavier en frôlant à peine les touches de mon instrument tandis que j'avais l'esprit ailleurs.
Je pensais à cet inconnu de la veille.

Après avoir chassé mes idées noires j'ai passé un peu d'eau sur mon visage avant de m'observer dans le reflet du miroir.
J'avais des joues creuses qui n'allait pas avec mon corps finement musclé grâce à la danse.
Des brûlures sur l'intérieur de mes cuisses.
Des suçons et des morsure.
Des bleus.
Quelque cicatrices.
Tout était bien à sa place ai-je plaisanté avec sarcasme.

Pourquoi avancer quand un regard dans le miroir dans votre petite salle de bain vous hurle que rien de sers de lutter.

Dans ma chambre grise d'hôpital, je regardais les posters décorés de phrases philosophiques d'enfant de cinq ans qui vous disent que la vie est encore longue et qu'il faut s'accrocher.

Connerie.

Mes oreilles bourdonnent encore.
Ma vision s'obscurcie.

A quand remonte mon dernier sourire...?

Pas un de ceux qu'on trouve à la télévision ou les gens ne sont que marionnettes dénuées de sentiment.
Un vrai et beau sourire sincère. Un sourire de joie.

Je me suis forcé à en esquisser un devant la glace avant de comprendre que j'étais pathétique.
Une fois des fringues chaudes enfilées composé essentiellement d'un pull noir, d'un jean sombre déchiré et d'une paire de rangers de la même couleur, j'ai vu qu'il était déjà temps que je parte travailler.

Fer et Absinthe [Namjin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant