CHAPITRE I : INERTIE

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Le vide, voilà ce que c'était. Un lieu calme qui n'était pourtant pas paisible. Il était dépourvu d'air mais pourtant pas de matière. Un lieu où des gigantesques pierres flottaient dans un espace noir et perdu. Aucun son ne se faisait entendre. On perdait complètement la notion du savoir face à ce néant effrayant. Elle se trouvait là, entre d'immenses blocs d'objets spatiaux : la Salvation Tower. Elle semblait figée dans le temps, entre un passé affreux et un présent en pause sans avenir certain. Tout était si calme.

À l'intérieur de la Tour, la notion de vie était inconcevable. Le froid baignait dans chacune des pièces, excepté celle dont le nombre était 145. Une salle étriquée en vitre, où reposait deux longues boîtes qui étaient reliées par des gros tuyaux, les seuls qui produisaient du bruit dans toute la tour. On distinguait un son alterné, un souffle, une respiration. Dans le premier caisson, reposait un homme robuste aux traits fermes avec une mâchoire carrée. Ses yeux étaient endormis, et son teint  basané. Il semblait dormir profondément. Il était vêtu d' habits blancs qui tendaient vers le vert à cause des tubes luminescents qui cadraient la boîte.

Le second caisson vitré, contenait une jeune femme, les yeux endormis aussi, les mêmes habits blancs, des longs cheveux noirs et des traits fins. Ils semblaient dormir depuis bien longtemps. Jamais une fois arrachés à leurs rêves.

Le rythme de leurs respirations commença à augmenter. Soudain, un son vint briser le long règne du souffle alterné qui baignait dans la tour depuis des années. Une alarme retentit dans la pièce. Les tubes de lumières qui cadraient les boîtes tournèrent au rouge. Après quelques secondes, la première boîte s'ouvrit, en même temps que les yeux fins et noirs de l'homme vêtu en blanc. Ils s'étaient ouverts mécaniquement comme une machine télécommandée. Après un moment de pause, les yeux noirs de l'homme en blanc furent comme libérées et essayèrent de comprendre ce qu'il se passait. Ses cheveux soyeux descendaient jusqu'à son coup.
Une fumée propulsée par des gros tubes avait envahi la boîte pendant que l'homme y sortait, prématurément. Il eut du mal à se tenir debout comme si son corps avait oublié comment il fonctionnait. Il tournait autour de lui même, faisait voyager ses yeux tout autour de la pièce vitrée. Il vu finalement la porte de sortie, taillée sur la façade principale de la pièce comme une baie, pendant que son cerveau reprenait le contrôle sur son corps.

La porte donnait à un long couloir vide et mi sombre, que l'homme évita. Il parvint à lire sur le linteau de la porte les mots: "On Earth". Soudainement, prit par une violente attaque au cerveau, l'homme s'écroula à terre pendant que des flashbacks envahissait sa mémoire. Peu de temps après, quand les migraines s'atténuèrent, il se mit debout, toujours aussi déboussolé. Mais quelque chose avait changé;

- Je, je m'appelle Shen. S'était-il rappelé.

Son nom lui était revenu désormais. Mais que faisait-il dans cette boîte? Il rentra dans la pièce après avoir entendu un bruit étrange. C'est à ce moment qu'il remarqua une deuxième boîte vitrée et s'en approcha.

- Mais qu'est-ce que...

-Ne bougez plus! Lui lança une voix féminine derrière lui.
Les.... Les... mains en évidence!

Il exécuta sans regarder en arrière.

-Qui êtes-vous? Pourquoi portez-vous les mêmes habits que moi, Et... et pourquoi tout est si sombre? Qui êtes-vous?

L'homme ne répondit point. Il se rapprocha furtivement de la voix féminine et s'empara, dans un soubresaut de la femme et du tuyau en métal qui lui servait d'arme. Celle-ci relâcha le tuyau, effrayé par l'homme en face d'elle qui lui avait collé ses deux mains contre le mur d'en face. Elle dû relever ses yeux pour voir le visage de Shen. Ses traits fermes et ses gros sourcils lui donnaient un air viril et très effrayant.

ON EARTH "tombés des étoiles"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant