Aussi loin qu'il s'en souvienne, on lui avait toujours dit que les super-héros étaient dotés d'alter spectaculaire. Et donc, ce qui n'en possédait guère, ou dont l'alter n'était pas destructeur, il n'était pas possible pour eux, de le devenir.
Toute cette apologie des alters de puissances, ou tout simplement des alters, avait poussé Tomoaki à les détester du plus profond de son âme. Lorsque les mots "alter" et "héros" faisaient partie d'une même phrase, une étrange amertume le prenait.
Enfant, lui aussi avait pour rêve de devenir héros. Mais son quatrième anniversaire, ainsi que la société, le détruisirent totalement.
« Ce n'est pas grave,» lui disait sa mère. « Tu as pour mission de transmettre la tradition familiale. Le métier de héros ne t'était pas destiné dès le jour où tu es né. »
Les parents sont-ils censés encourager leurs enfants ? Eh bien pas dans cette famille. Même s'ils les aimaient au plus fort, rien n'était plus important que la tradition, chez les Odorikos.
Son rêve ? Tomoaki avait abandonné. Enfin, pas tout à fait. Son rêve avait seulement changé. En grandissant, il eut plusieurs visions de la société. Il lui fallut des années pour se donner une idée fixe, et beaucoup d'événements. Et aujourd'hui, sa manière de voir le monde était bien différente de celle dont on s'attend à voir...
Enfant, ayant toujours vécu dans le domaine familial, et élevé par sa propre famille, Tomoaki n'avait jamais fait face à l'enjeu social qu'impose la société à chaque Homme. Enfermé dans un immense dojo, entouré de campagne et de verdure, le jeune homme n'aurait jamais pensé que vivre ainsi, était bien mieux que de vivre au milieu d'être humain. Et pourtant lui aussi est un être humain.
Mais, homi hominu lupus est ¹. L'être humain est un varitable danger pour lui-même. Depuis la naissance des alters, la loi du plus fort est de vigueur, bien qu'elle soit masquée d'un beau mensonge.
C'est à partir du collège que le fils de danseur fit face à la réalité. Lorsqu'il était sur scène, le jeune garçon était admiré et acclamé, alors qu'il n'était même pas le plus doué des danseurs. Il pensait que cela allait rester ainsi, mais ce fut une véritable désillusion.
La rentrée avait commencé de manière peu agréable, et vêtue d'un uniforme scolaire féminin, le doux visage de Tomoaki affichait une mine loin d'être joyeuse, tandis que sa mère le sermonnait pour la énième fois.
« Okaa-sama, je refuse de porter cet accoutrement ! Je suis un homme, je me dois de porter l'uniforme masculin. »
« Je ne te laisse pas le choix musuko-kun. Cela fait parti de ta formation. De plus, tant que tu ne seras pas suffisamment gracieux dans tes gestes, tu auras l'obligation de porter ses vêtements. »
L'année commençait difficilement. En allant au collège, le garçon avait imaginé que sa mère lui laisserait porter les vêtements de son choix, et donc des vêtements masculins.
Tomoaki n'était guère transgenre, loin de là. Néanmoins, la tradition familiale imposait de travestir les jeunes hommes, afin qu'ils apprennent "la grâce d'une femme".
« Un danseur se doit d'être gracieux, fin dans ses gestes, doux et agréable à voir. Comme une véritable jeune femme. Compris Musoko-kun. » disait sa mère.
Bienvenu dans la famille Odoriko, la famille la plus renfermée du pays au soleil levant. Cette famille fait partie d'une catégorie qui n'a pas évolué mentalement, et parmi tant d'autres. Mais celle-ci existait depuis l'ère des Muromachi, après 1336, et il s'agissait d'une famille très ancienne, et très respectée dans le Japon. Et la tradition n'avait pas changé depuis tout ce temps.
VOUS LISEZ
[pause + réécriture] Métanoïa ❝ᴹᴴᴬ ᴼᶜ ᶠᴵᶜᵀᴵᴼᴺ❞
Fanfiction✦ ࿐ Peu à peu, l'esprit, le regard ou la pensée change. C'est un processus plus ou moins long, apportant un changement important. C'est la Métanoïa. Et si... rien de tout cela ne s'était passé ? Qu'adviendrait le monde si Midoriya Izuku n'avait ja...