Chapitre 3 🎲

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Mes fesses commençaient à me faire mal.

Cela faisait près de trois heures que je triais mes dominos dans leurs boites respectives. Une ou deux fois par semaine je jouais aux dominos, ou bien vidais toutes les boîtes sur le sol pour ensuite les ranger. J'aimais bien personnellement, mon cerveau appréciait la tâche.

C'était une habitude amusante pour moi, presque inquiétante vue de l'extérieur.

Je ne voyais pas le problème, je faisais ça avec mes perles, mes barrettes, mes livres... Tout mettre en vrac par terre puis les organiser, par couleur ou par genre, plein de gens font ça après tout, non ?

- Hello kitty avec kuromi... melody aussi..

J'adorais mes barrettes. J'adorais tout ce qui rendait mes cheveux plus jolis. Des pinces, des perles, des élastiques de couleur.

Mes cheveux actuels étaient blonds, pas de naissance à mon plus grand damne. Au fur et à mesure des décolorations j'étais devenu un expert, ça coûtait trop cher en salon de coiffure à la longue.

J'entretenais donc mon blond seul, agrémentais cette masse de quelques tresses éparses qui se noyaient entre mes mèches rebelles, y ajoutais une perle de couleur au bout, en forme d'étoile, de cœur, que sais-je encore, je faisais « au feeling ».

Ma coupe était une sorte de mulet court, mes cheveux de devant étaient à hauteur de mes yeux et ceux de derrière tombaient sur ma nuque, plus bas que mes oreilles. Je les retenais parfois avec mes barrettes de formes et couleurs divergentes.

Ma sœur m'en offrait régulièrement des boîtes de dix, avec des thèmes un peu mignons ou plus travaillés. J'en avais avec des fruits, des hello kitty comme mentionnées plus tôt, des oursons et autres.

Les dominos... longue histoire, peut-être je vous en ferais part un de ces quatre.

Tout ce qu'il y avait à savoir c'est que j'en avais beaucoup, beaucoup dans le sens une quarantaine de jeux différents, de plein de pays étrangers, de tailles et de graphismes en tout genre.

Je terminais de ranger mon bric-à-brac, puis portais ma tasse de chocolat -à présent froid- à mes lèvres. Une fois le liquide engloutis je m'essuyais la bouche du revers de ma manche avant de faire plusieurs aller et retours pour ranger mes précieuses boîtes de collections dans une grosse commode un peu rustique dans le coin de mon salon.

Du bout des doigts j'attrapais ma télécommande et lançais mon poste de télévision. Une vieille série américaine, Friends je crois, passait en ce moment, et je décidais de la regarder, assis dos contre ma commode.

J'étais plus pensif qu'autre chose, je pensais à demain, ce que j'allais bien pouvoir faire, si j'allais sortir, aller à la bibliothèque, rester bien au chaud chez moi. Je regardais mon attelle, cela faisait près d'une semaine qu'elle était là et je ne sentais plus rien.

Je la retirais et la jetais dans un coin, me levant pour faire quelques pas. C'était définitivement mieux que ce que je pensais. Les bruits rajoutés tels que des applaudissements et les rires provenant de la série résonnaient dans l'appartement.

Dîtes-vous que les rires qu'on entend dans ce genre de série, sont de vieux enregistrements de personnes à ce jour décédées. Moins fun, vraiment moins fun.

Je décidais d'ouvrir la fenêtre, la chaleur montait trop rapidement dans ce studio, quelle idée d'être sous les combles. La ville avait revêtit ses plus belles lumières, s'était parée de ses plus beaux flocons de neige.

L'air frais me fit du bien en l'espace de quelques secondes, un souffle m'échappa, imitant un jet de fumée. Je gloussais comme un idiot et filais dans ma chambre chercher ma couette pour m'installer plus confortablement dans le canapé.

L'épisode qui se jouait sur le poste était divertissant, sans plus, je souriais aux remarques comiques, mon souffle régulier ponctué de bâillements ponctuels. Je piquais du nez, bercé par les voix saturées des acteurs en voix originales.

Ah et, j'étais parfaitement bilingue, ma super mémoire était très vive concernant l'anglais.

Un frisson me réveilla d'un coup, j'entre-ouvrais les yeux avec une moue grincheuse de fatigue. Quatre heures cinq ? C'est une blague ? Je n'allais définitivement pas passer ce mois de décembre.

Entre ma cheville à peine guérie et la pseudo-crève que j'allais attraper si je restais une minute de plus face à cette fenêtre qui laissait entrer un air glacial, je me noyais dans mes propres broutilles.

Déjà deux mois que ces insomnies étaient revenues, mon peu de sommeil contenant des rêves chargés, des cauchemars, beaucoup trop réalistes pour me permettre de me reposer. Chaque matin je me sentais comme un déchet sur pattes, incapable de me rendormir après une nuit d'en moyenne quatre heures.

Je me levais donc et fermais cette fichue fenêtre. Il neigeait à nouveau, pour ne surtout pas aggraver la situation. Changement de cap, direction : mon lit.

Je traînais mon plaid sur mon dos à la manière d'une tortue avec sa carapace. Une fois enfouis sous les couettes et blottit contre mes oreillers, je me rendormis peu à peu.

***

De son côté, un certain « beau brun » ramenait une de ses conquêtes, attrapée à une soirée chez un ami en commun, dans sa chambre d'étudiant. S'embrassant, s'enlaçant, ils se laissaient tous deux aller à des gestes et des paroles langoureuses, laissant présager le programme de leur nuit qui s'annonçait remplie.

Des doigts dans les cheveux, qui agrippent une hanches ou se faufilent sous un t-shirt, des lèvres sur une bouche, glissant sur le cou et la mâchoire.

Aucune complicité entre leurs âmes, un prénom à coller sur ce visage fraîchement introduit il y a quelques heures, juste quelques envies humaines qu'ils allaient assouvir à deux, chacun charnellement attiré par l'autre.

Des histoires de dominations, de consentement et de plaisir, tout cela sans regrets.

Et juste après, une fois le duo bien rassasié, la conquête en partant devient un simple nom sur le papier du carnet du brun, carnet caché sous la table de chevet, qui répertorie le prénom de chaque personne avec qui il a pus coucher. Il devient un simple nom et quelques flous souvenirs d'une bonne soirée.

Lee Minho ne dormait jamais avec ses partenaires. Ces jeunes hommes de son âge étaient conviés à prendre leur pied mais n'étaient pas invités à dormir, c'était sa règle. Après tout ils ne payaient pas le loyer, c'était l'appartement du violoniste, il en faisait ce qu'il voulait et avec qui il souhaitait.

Comme un bienheureux, il s'endormait seul après avoir fermé son carnet, content du bon temps qu'il venait de passer, un nom en plus dans sa collection. Ça arrivait peu en journée puisqu'il était souvent en cours ou tranquillement chez lui, alors c'était souvent la nuit qui gardait ses secrets.

Ce soir là il s'endormit comme à chaque fois, sans prise de tête et bien repu des évènements. Ce n'était pas trop, pas trop peu, juste ce qu'il lui fallait. De quoi contrebalancer sa vie, en plus de la musique et des films.









nda : j'ai changé le titre pour "cosmos", une musique que j'adore, j'espere qu'elle vous plaira aussi si vous êtes curieux.ses
le passage sur Minho c'est cadeau

Cosmos [MINSUNG]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant