Le jeune homme aux cheveux bruns se prenait la tête tout seul sur cet exercice de mathématiques. Dans quelle galère, mais dans quel pétrin il s'était mit.
Assit derrière son bureau il s'arrachait les cheveux, ne comprenant rien à ces calculs interminables, ces formules à décoder et ces séries de chiffres sans queue ni tête.
Bien heureusement ce n'était pas ses devoirs mais ceux d'un ami, qui avait promis de le dépanner pour le week-end en échange. Sauf que Minho était une brêle en math, avait uniquement des spécialités littéraires et était à deux doigts de la crise de nerfs. Il referma sèchement le manuel et ouvrit sa fenêtre pour fumer un coup.
A défaut d'avoir des dettes fiscales, il accumulait les dettes amicales. « Un échange de bons procédés ». Il avait le "non" facile mais ne voulait pas être un boulet pour les gens de son entourage. Un service contre un autre, un dépannage contre une aide en tout genre.
La nuit était déjà tombée et il appela son ami pour le prévenir qu'il était vraiment désolé, mais qu'il n'avait pas pus résoudre les devoirs de ce dernier. Minho se fit pardonner instantanément ce qui le rassura, cependant il ne manqua pas de s'excuser platement à plusieurs reprises. Il culpabilisait, beaucoup, tout le temps.
Il avait peur en réalité, de ses amis. Peur de les perdre, de les décevoir, de faire une gaffe. Peur de blesser et de se faire blesser. D'un point de vue extérieur on aurait pu croire qu'il s'en fichait, qu'il était d'un naturel je-m'en-foutiste. Mais cette attitude ne le reflétait pas, du tout.
Minho avait quelques problèmes avec lui-même et son relationnel avec les autres, il doutait constamment de ses actions et de leurs répercussions sur autrui. Il avait peur de se retrouver seul, qu'on l'abandonne.
Alors il faisait de son mieux pour entretenir de bonnes relations avec les quelques personnes qu'il voyait régulièrement, se perdant entre le vrai et le faux, ne sachant plus si il faisait tout cela pour les autres, pour lui ou encore « pourquoi ».
Pourquoi faire semblant, pourquoi se forcer, pourquoi sourire quand tout ce que l'on a envie de faire c'est pleurer ? Le brun appelait ça : Le grand pourquoi. Expression tirée d'un livre et remixée à sa manière.
Il ne savait plus vraiment ce qu'il pensait de ses « amis », si ils lui apportaient encore quelque chose, le tiraient de l'avant.
Tout en regardant les étoiles, comme il avait l'habitude de le faire ; par son télescope énorme posté à sa fenêtre, Minho se questionnait.
Il n'avait plus de « meilleur ami » à proprement parler, couchait avec la plupart des personnes qu'il rencontrait et ne leur parlait pas une fois la nuit passée. Ceux qui restaient et bien, il se forçait un peu. Il se forçait à sortir, aller en soirée, prendre une taule de temps en temps, pour faire comme tout le monde.
Mais Lee Minho n'était pas comme tout le monde. Il aimait la musique, en jouait avec passion, admirait les constellations, matait des films jusque tard dans la nuit pour enrichir sa culture cinématographique. Il jouait du violon comme personne, pouvait en pratiquer toute la journée, toute la nuit sans se lasser, quand il ne ramenait personne.
Tout ça, il se gardait bien de le partager à ces foutus amis qui n'en étaient plus depuis un moment, juste des biais supplémentaires pour s'intégrer à la société, de faire comme tout le monde, par soucis de conformisme.
Minho se détestait de vouloir être comme tout le monde, de cacher ses passions pour ne pas paraître « bizarre ». Mais c'était tellement plus facile. Faire le caméléon, attirer l'attention juste comme il fallait, se rendre intéressant mais pas envahissant. Laisser son extravagance de côté, à la maison à côté de ses partitions.
Il voulait de vraies personnes sur qui compter, avec qui il pourrait être lui-même, parler de tout et de rien, mais ce n'était clairement pas dans sa fac qu'il allait les trouver. Étudiant en première année dans une école spécialisée de musique, avec des horaires appropriés aux révisions et à la pratique de l'instrument, il ne parlait à personne.
Son talent était jalousé, sa personnalité idéalisée, de plus il ne voulait jamais participer aux auditions publiques ni aux concerts, par peur de l'exposition. Il était donc, un peu rejeté par les autres, il fuyait la classe dès le cours terminé et mangeait seul.
Il avait peur du succès, succès qui lui avait arraché son père à l'âge de 12 ans. Un traumatisme qui l'avait marqué et montré des erreurs qu'il ne referait jamais. Il écrasa sa cigarette consumée sur la rambarde du balcon et referma la fenêtre glacée.
Du haut de ses 19 ans, Minho ne savait pas vraiment ce qu'il voulait.
Et c'est ce jour-ci, enfin cette nuit, qu'il coupa contact avec ses soi-disant « amis ».
Il regretta et s'en voulu le lendemain, mais c'était trop tard et -ce qu'il pensait- la meilleure chose à faire pour lui. Le brun ne savait pas encore si il allait trouver quelqu'un qui lui ferait tout oublier, qui prendrait une plus grande place qu'eux dans son cœur.
Enfin, ce n'était pas sa priorité pour le moment.
L'esprit un peu moins embrumé, il regardait le soleil se lever, se demandant quelle pièce il allait interpréter aujourd'hui.
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Cosmos [MINSUNG]
Fanfic[EN COURS] ❝ Cosmos ❞ [SKZ] [fic. Minho × Jisung] love story |happy end| | Presque tous les jours il était là, bien vivant et bien chez lui. Moi je ne faisais que le mater de temps en temps depuis la fenêtre de la bibliothèque, depuis laquelle j'ava...