~ Addict To Your Scents ~

~ Chapitre 2 ~

Pdv Ziyo :

Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis l'incident, mais une chose demeurait inchangée ; je n'avais toujours pas vu mon père. Il continuait de m'ignorer depuis ce fameux jour, mais pas de la même façon. Quelque chose avait changé, mais l'ambiance était toujours aussi pesante. Avant même que je puisse lui en parler, on m’annonça qu'il partait en voyage d'affaires pour une durée indéterminée. Je ne savais quoi en penser et quand je demandai quand était le départ, on me répondit que c’était le jour même. Je me sentais trahi, abandonné. Tous ces efforts pour qu'il fuie comme un lâche ? Et moi dans l'histoire ? Je devais attendre son retour sagement ? Sur un coup de tête j’ordonnai à Satoshi, mon chauffeur personnel, de me conduire à l’aéroport où mon père se trouvait déjà, en attente de son avion. Une fois dans la voiture, je me rendis compte que je ne savais pas ce que j'allais pouvoir dire à mon père. Comment allait-il réagir en me voyant ?

Lorsque nous arrivâmes, je ne savais toujours pas comment agir face à lui. Je demandai à Satoshi, de m'amener jusqu’à mon père. Une fois près de lui, je n’avais plus qu'une pensée, celle de lui hurler dessus, d’exprimer haut et fort ce que je pensais. Mais au lieu de ça je restai statique. Ce fut lui qui initia le premier contact, quand il me vit enfin, il me regarda d'un air mécontent. Je savais qu'il s’apprêtait à me reprocher le fait que je sois là, mais finalement il se ravisa. Il s'approcha de moi, un sourire triste peint sur son visage.

- Ziyo… Tu ne devrais pas être là…, dit-il d'un ton empreint de tristesse.

- Papa, comment peux-tu ne serait-ce que partir sans m'en informer et me dire au revoir ? Pourquoi tu m’as évité pendant toutes ces semaines ? Ça me fait vraiment mal que tu ne me prêtes aucune attention. Je croyais que tu avais décidé de changer ? Mais au final, tu as simplement choisi de m'ignorer… Je suis ton fils, tu ne peux pas me faire ça ! Je sais que ce n'est pas facile pour toi, mais je pensais que tu allais au moins essayer d'arranger les choses entre nous, de rattraper tout ce que tu m’as fait, pas fuir comme un voleur.

Alors que j'attendais une quelconque réponse de sa part, tout ce que je reçus fut le silence. Donc on en était là ? Pas d’explications, pas d'excuses ? Je soupirai, perdant toute ma patience. Je m’apprêtai à reprendre la parole quand il me devança.

- Je suis désolé que cela se passe comme cela fils, mais c'est un voyage d'affaires auquel je dois absolument participer. Ils ne m'ont prévenu qu'il y a deux jours, tenta-t-il de s'expliquer.

- Il y a deux jours tu dis ? Dans ce cas comment se fait-il que je ne l’apprenne que ce matin ? Pourquoi on ne m'en a pas informé dès que tu l'as su ? Non, j'ai encore mieux comme question. Pourquoi tu ne m’as pas averti ? m'écriai-je.

- Je ne voulais pas te voir, car je ne sais pas comment agir vis-à-vis de toi. Comment veux-tu que j'arrive à te faire face après tout ce que je t'ai fait subir ? J'ai tellement honte ! Je ressens un profond dégoût pour moi-même, alors comment veux-tu que je me comporte avec toi ? J'ai du mal à me regarder en face. J'ai tellement peur de te faire du mal à nouveau. J'ai besoin de plus de temps pour qu'on puisse enfin avancer. J’espère que tu me comprendras un jour, Ziyo.

- Tu penses que je n'ai pas besoin de temps moi aussi ? Tu crois que je t’ai déjà pardonné ? Ce que tu m'as fait va me laisser des traumatismes pour le reste de ma vie !

- Je…
Il se tut et la voix-off de l’aéroport annonça qu'il était temps que les passagers embarquent. Une énième fois mes larmes coulèrent, j'avais l'impression que je n'avais fait que ça ces derniers temps. 

- Saches que je suis profondément désolé…, me dit-il.

Alors que mes pleurs ne cessaient pas, il prit son sac et me tourna le dos. Tandis que je pensais le voir pour la dernière fois avant un long moment, il resta figé puis se retourna et avant même que je demande ce qu'il faisait, il me prit dans ses bras. Nous restâmes ainsi jusqu’à ce qu’une voix retentisse et fit le dernier avertissement. Il me relâcha, me dit au revoir et disparut dans le couloir d’embarquement.