~ Chapitre 1 ~

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Point de vue Ziyo :

Quand le professeur se tourna vers moi, j'étais encore terrifié par les phéromones de colère de mon père. Ce n'était pas la première fois qu'il les utilisait contre moi, mais mon instinct ne pouvait pas s'y habituer. L'enseignant essaya de m'approcher, mais j'eus un mouvement de recul.

- Calme-toi, tout va bien, je ne vais rien te faire, essaya-t-il de me rassurer. Je peux diffuser mes phéromones apaisantes si tu le souhaites, ça devrait te calmer un peu.

Je hochai  la tête et quelques instants plus tard une odeur qui aurait dû me paraître douce se répandit dans la pièce. Ma réaction ne se fit pas attendre et je fus soudain pris de violentes nausées. L'homme qui se trouvait devant moi se figea, un air horrifié sur le visage. Je venais d'avoir la réaction d'un oméga marqué. Il s'approcha de moi et sans que j'ai eu le temps de faire quoi que ce soit, il regarda ma nuque où se trouvait une marque temporaire d'alpha.

- Qui t'as marqué ? me questionna-t-il.

Je baissai le regard et ne répondis pas.

- Ne me dis pas que c'est ton père ? s'enquit-il.

Je le regardai aberré.

- Non ! Il ne m'a jamais touché de cette façon !

- Je vois, qui est-ce dans ce cas ?

- Un ami de mon père...c'est une des règles que mon père m'inflige si je veux rester vivre ici.

- Comment ça ? Une des règles ?

- Si je veux pouvoir sortir dans le monde extérieur je dois être marqué temporairement...

- Pourquoi ne te défends-tu pas ?! s'indigna l'adulte.

- Si je le fais il me bat, alors j'essaie de relativiser, ce n'est pas une marque définitive.

- Et si un jour cet ami a le soudain désir de te marquer définitivement ? Que feras-tu ?

- Il a déjà un partenaire.

- Tu sais qu'il est possible qu'il te marque comme sien quand même ? Il a peut-être un partenaire qu'il a marqué, mais il peut très bien te marquer également, m'informa-t-il.

- Je n'en savais rien...

Je venais de réaliser dans quelle situation j'étais. Cet ami de mon père pouvait me marquer quand il voulait. Et je savais que si ça arrivait je ne pourrais rien faire contre cela. Je réalisai soudainement que mon professeur m'avait défendu et qu'il venait d'empirer mon cas. Ce soir, j'allais sûrement subir ma pire punition.

- Il faut que vous partiez maintenant ! m'exclamai-je.

- Pourquoi ? J'ai fait quelque chose de mal ?

- Oui ! Vous m'avez défendu ! Vous vous ne rendez même pas compte que vous venez de me mettre dans une situation dangereuse. Mon père doit être furax, vous ne savez pas de quoi il est capable ! Je vous en prie, partez avant d'empirer encore plus mon cas !

- Je ne vous laisserai pas seul avec lui avant qu'il ne se calme, me contredit-il.

- Il ne se calmera pas, je vous en supplie...partez..., l'implorai-je.

Mon professeur me regarda d'un air désolé, prit ses affaires et quitta la maison. Je me retrouvais donc seul dans le salon en proie à ma plus grande angoisse. Je savais ce que je risquais et j'en étais effrayé. Je n'osais pas faire le moindre mouvement et j'étais à l'affût d'un quelconque bruit. Et ce que je redoutais le plus arriva, sans que je ne l'aie entendu, mon père était présent à l'embrasure de la porte du salon en train de me fixer. Je me figeai en croisant son regard, son aura était tellement suffocante que je peinai à respirer, cela s'accentua plus il se rapprochait de moi. Quand il fut à ma hauteur je perdis conscience.

Je me réveillai bien plus tard, je ne savais pas où je me trouvais, la pièce était tellement sombre plongé dans l'obscurité. J'essayai de me relever mais quelque chose me retient au niveau du cou. Et je compris enfin où je me trouvais. Mon père m'avait emmené dans notre sous-sol et m'avait enchaîné au cou. Je retins mes sanglots ; ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela. J'y étais déjà resté plusieurs jours sans pouvoir m'enfuir. C'était la punition la plus cruelle dont il avait fait preuve. Heureusement il me nourrissait quand même, voulant sûrement éviter des problèmes. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là et encore moins depuis combien de temps mon père était présent sur un fauteuil en face de moi en train de m'observer. Je pouvais le distinguer grâce à une petite lampe près de la cage d'escalier, allumée depuis quelques instants.

- Père ? appelai-je.

Il pencha la tête vers l'avant mais ne dit rien.

- Père...s'il vous plaît...pourquoi je suis ici ? Je n'ai rien fait de mal...s'il vous plaît...je déteste être ici...


Il se releva et s'approcha de moi, menaçant.

- Tu es pitoyable, tu as réussi à séduire ton professeur pour qu'il te défende ainsi ?

- Je ne l'ai pas séduit, père. Il a décidé de me défendre de son plein gré..

- Ferme-la ! Tu n'as pas le droit à la parole ! Je pensais t'avoir dit de bien te conduire ! Résultat tu as désobéi une fois de plus ! Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu sois ainsi ? Crois-tu que ta mère serait fière de toi ?! Crois-tu honorer sa mémoire ainsi ?

Je répondis pas, mes larmes dévalant mon faciès. Il prit mon visage entre ses doigts.

- Tu me fais penser à elle, tu lui ressembles tellement, sauf qu'elle était bien plus obéissante. Que dois-je faire pour que tu le sois plus ? Dois-je vraiment t'envoyer dans une école spécialisée ? Le mérites-tu ? Je suis tellement à bout de ta faute ! Pourquoi ne comprends-tu pas que ton comportement est tout sauf le bon à avoir ?!

- Père...vous me faites mal...s'il vous plaît...lâchez-moi...

Il relâcha sa prise, ce qui me surprit. Je le regardai et fût encore plus surpris. Mon géniteur était en train de pleurer.

- Père...

- Peut-être que je ne sais pas comment m'occuper de toi... depuis la mort de ta mère, rien n'est plus pareil. Tu me la rappelles tellement que je passe mes nerfs sur toi. Que je le veuille ou non, tu restes mon fils. J'aimerais que tu sois plus obéissant, pour toi dans l'avenir, avec ton futur alpha. C'est ce que je me disais avant. Mais ce que je veux réellement m'effraie. Je veux que tu lui ressembles plus.

Il se rassit sur le fauteuil et se tint le visage entre ses mains. Je comprenais mieux son comportement. La perte de notre partenaire que ce soit pour l'alpha ou l'oméga était insoutenable, encore plus si la paire était des âmes sœurs, ce qui était le cas de mes parents. Il était connu que si le couple avait un enfant et que celui-ci ressemblait au parent défunt, le partenaire pouvait voir en l'enfant son âme sœur. C'était un syndrome assez commun et qui pouvait être soigné, cependant le plus gros problème restait de convaincre cette personne de se faire soigner.

- Papa...il faut que tu te fasses aider...

- Comment m'as-tu appelé ? s'exclama son père.

- Papa...

Mon père se leva et avant même que je compris ce qu'il se passait, il me prit dans ses bras. J'étais tellement bouleversé par le fait qu'il me fasse un câlin que je fondis en larmes. Il me murmura à l'oreille à quel point il était désolé et qu'il s'en voulait énormément. Puis il se releva, me libéra et m'emmena dans ma chambre. A peine m'avait-il déposer dans mon lit qu'il s'éclipsa sans rien dire. Je n'essaya pas de le retenir trop exténué, je m'endormis rapidement. Le lendemain matin, la gouvernante m'informa immédiatement que mon père était sous traitement et qu'il était surveillé de très près par les agents sociaux. Je fus soulagé de savoir que mon calvaire prenait enfin fin. Mais j'étais loin de me douter de ce qu'y aller se passer plus tard.

~ Addict To Your Scents ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant