2 | MY RIDE OR DIE

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 Chanson du chapitre:So Good - Dove Cameron

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Chanson du chapitre:
So Good - Dove Cameron

LUNA


De nos jours – New York. Avril 2019.

— Luuuna ! LuLubelle ! Je sais que t'es là.

Malgré les écouteursenfoncés dans mes oreilles, la voix criarde de ma meilleure amie claque arrive jusqu'à moi. Peut-être que si j'arrête de respirer et que je ferme les yeux très fort, elle ne me verra pas.

— Ah, te voilà. Je savais que je te trouverais ici.

Raté.

— Comment as-tu réussi à monter ? J'ai filé 10 dollars à Jax pour éviter ça, plaisanté-je.

Elle essuie une larme imaginaire, feignant d'être blessée puis se couche à mes côtés sur la couverture installée à même le sol.

— C'est parce qu'il me préfère à toi, fait-elle en me donnant un coup d'épaule.

— Normal, tu lui plantes constamment tes seins sous le nez. Le pauvre, il est faible.

— Hé ouais, personne ne résiste à mes tetas.

Je retire mes écouteurs au même moment où elle me les colle sur la figure. Camille n'a pas une once de gêne hispanique dans le sang, mais depuis que l'on a appris cette langue au collège, elle s'entête à vouloir l'apprendre. En vain. Elle serait incapable de parler espagnol pour sauver sa propre vie, alors elle place les quelques mots qu'elle parvient à retenir, et bizarrement ils sont tous à connotation sexuelle.

— Si tu ne veux pas perdre un bout de téton, garde-le loin de ma bouche.

— Tu devrais me remercier ! C'est l'acte le plus sexuel que tu as vécu depuis des mois, réplique-t-elle hilare.

— Sale garce !

Une garce qui n'a pas tort. Mon dernier plan cul remonte à deux mois. Il était doux, attentionné, pourtant je n'ai pas réussi à me détendre. J'arrive à ressentir du plaisir, seulement, jouir c'est autre chose. Si je suis de bonne humeur, je simule pour ne pas blesser leur égo, sinon, je fixe le plafond en attendant la fin. J'ai compris avec le temps, qu'il m'était impossible d'éteindre les pensées de mon cerveau pour arriver au Nirvana, alors je me contente de Sigmund, mon vibro.

Cam et moi restons couchée, le regard vers le ciel peu étoilé. Seuls les bruits des klaxons, des ambulances nous rappellent que la vie continue quelques mètres plus bas.

— Alors c'est ça ta Super Lune ? se plaint Camille. Elle ressemble à toutes les autres.

— Pourtant, elle est plus grande et plus lumineuse.

— Mouais ... je ne vois rien.

— Ferme-la, peut être que tu verras mieux.

Elle me tire la langue et je lève mon majeur. En montant sur ce toit d'immeuble pour être seule et méditer sur la journée qui vient de se dérouler, je suis quand même heureuse qu'elle m'ait retrouvée. Bon, ce n'était pas l'énigme de l'année, car non seulement, cette peste aux cheveux ébène me connait par cœur, mais c'est également elle que j'ai appelée en panique il y a quelques jours pour venir me récupérer, prostrée sur le sol, incapable de me mouvoir. Je n'avais pas eu de crise d'angoisse aussi intense depuis des années. Tout ça, car en revenant à New-York, je me suis rappelé que c'était notre rêve d'y habiter ensemble quand on serait adulte et qu'il ne se réalisera jamais, par ma faute. Par notre faute. Quand cette réalisation m'a frappé, j'ai pénétré dans le premier hall d'immeuble que j'ai trouvé. Je me suis allongée à même le ciment froid, le regard ancré à la lune. Tout ce qui nous reste en commun c'est ce fichu satellite. J'aime à penser qu'il pense à moi dès qu'il la regarde et qu'il me parle à travers elle, comme je le fais si souvent avec lui quand son manque m'oppresse la poitrine. J'éclaircis ma gorge avant de répondre. 

MY MISSING PIECE  #1 | Dispo en libraries ♥️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant