🧩 En librairie le 10 mai 2023.
Il suffit d'une seconde pour tout bouleverser.
En prenant cette simple décision, j'ignorais que les conséquences de mes choix seraient aussi dramatiques.
J'avais 10 ans quand j'ai rencontré Liam Davis. Mon meilleur am...
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LUNA - 10 ans
Cela fait une semaine que tout le monde parle de cette famille qui vient d'emménager au bout de la rue en pleine nuit. Le garçon, Liam, je crois, a déjà mauvaise réputation. Pas plus tard qu'hier, il a frappé un élève juste à cause d'un regard. La rumeur dans la cour dit qu'il faut éviter de le regarder dans les yeux sous peine de mourir deux jours plus tard d'une mort violente. Les enfants. En attendant, Louis est bien vivant et à retourner tous les élèves contre lui. Il est seul à la récré et après l'école, il traine près du terrain de foot de notre quartier, une guitare posée à ses côtés, sans jamais y jouer.
Je suis obligée d'emprunter ce chemin pour rentrer chez moi, et dès que Liam me croise, il me fixe comme s'il voulait me parler ou dévorer mon âme. Je vous jure que je ne crois pas les rumeurs. Alors, la dernière fois, je lui ai souri, suivi d'un signe de la main. Zéro réaction.
Aujourd'hui, lassée par ses regards insistants, je prends mon courage pour lui adresser la parole. Arrivée près du stade, il est introuvable. Poussée par une force incompréhensible, j'enfourche mon vélo pour partir à sa recherche. Une bonne quinzaine de minutes plus tard, je suis sur le point d'abandonner lorsque je le vois assis en haut d'un arbre, celui derrière un parc réservé aux plus petits.
— Fais demi-tour, Luna, murmuré-je à moi-même.
Non, t'es pas une trouillarde. Qu'est-ce qu'il peut bien te faire de toute façon ? Te bouffer les globes oculaires ?
Au lieu de partir en courant, je m'entends dire :
— Salut !
Sans un regard vers ma direction, il continue à tripoter la petite balle jaune qu'il a dans les mains. Je me racle la gorge avant de parler plus fort.
— Salut !
Toujours rien.
— Pourquoi tu ne parles pas ?
— Et toi, pourquoi tu parles autant ? lance-t-il sans quitter sa balle des yeux.
Sa réponse sèche et son fort accent anglais me laissent sans voix un instant.
— Tu sais qu'on n'a pas le droit de grimper aux arbres.
Super intelligent, Collins.
Il lève ses yeux de chat vers moi, me dévisage de haut en bas, puis secoue la tête comme si je n'étais qu'une simple petite chose.
— Tu travailles pour la police des arbres ? rétorque-t-il avec un air insolent.
Je lâche un petit rire. Il se moque de moi, mais au moins il parle.
— Nan, mais mon père dit que c'est interdit, tu pourrais te casser quelque chose.
