🧩 En librairie le 10 mai 2023.
Il suffit d'une seconde pour tout bouleverser.
En prenant cette simple décision, j'ignorais que les conséquences de mes choix seraient aussi dramatiques.
J'avais 10 ans quand j'ai rencontré Liam Davis. Mon meilleur am...
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Une fois à l'extérieur du label, je bous toujours de rage. Je me frottais littéralement sur sa cuisse comme une chienne en chaleur. Les sentiments positifs et négatifs qu'il fait naître en moi deviennent ingérables.
Arrggh !
L'air s'est refroidi. Je prends le temps d'apprécier le vent froid sur mon visage avant de héler un taxi.
— Пизда́ ?
Stan, le gars du café me salue. De grands yeux sombres et brillants se rapprochent de moi.
— Comment vas-tu ? demande-t-il en passant son bras autour de mon épaule.
— Je vais bien. Je sors du boulot.
— Tu ne m'as pas appelé, lance-t-il sans détour.
— C'est vrai. Mais avec le boulot, je n'ai pas une minute à moi. Et puis, tu sais ...
— Oui, je sais, tu ne crois pas en l'amour, blague-t-il.
En l'amour avec quelqu'un d'aussi sain que toi, ai-je envie de dire. Mon traitre de cœur semble vouloir souffrir et vivre un amour passionnel, destructeur. Tout pour qu'il ait le sentiment d'être en vie.
Je souris, n'ayant pas de réponse adéquate. Un petit démon avec les traits de Camille me souffle dans les oreilles qu'il n'y a pas que l'amour dans la vie. Il y a aussi le sexe sans attache et que je suis cruellement en manque. L'image de moi en train de me frotter contre Liam tente de se frayer un passage jusqu'à mon cerveau. Je l'aurais laissé me prendre sur mon bureau et j'aurais adoré chaque partie. Je secoue la tête pour rester concentrer sur l'adorable garçon qui se tient devant moi. D'ailleurs, Stan ne s'est toujours pas défait de son sourire charmeur.
— Ça te dit de m'accompagner dans un bar ? C'est pour le boulot mais on pourra toujours boire un coup et discuter.
Je lui tends l'adresse et il grimace.
— Tu connais le Hells Cat ? l'interrogé-je, perplexe.
— T'es sûre que c'est la bonne adresse ? Quel genre de patron laisserait son employée aller dans un endroit pareil seule ?
Liam Davis. Le Saint Patron des Enfoirés, fêté le 12 avril.
— Je dois y rencontrer et le convaincre de bosser avec nous. Si tu as autre chose à faire, je comprends.
— Non, non, je viens. Certains ont encore de bonnes manières.
— Tu commences à me faire peur, Stan.
J'avais raison d'avoir peur. Cet endroit est flippant. Dans le taxi, le changement de décor m'a vite fait perdre mon sang-froid. Si j'avais été dans un film d'action, j'aurais sauté de la voiture en marche et atterri sur mes deux pieds avec grâce ou en morceaux. En arrivant, j'hésite à faire un pas de plus. Devant moi, un bâtiment isolé sur un parking en tuf blanc. J'ignore si on est toujours à New York. L'enseigne lumineuse avec le nom du club pend d'un côté et seul le mot Hell clignote. L'ironie m'arrache un sourire, (ok, une grimace). Le lieu s'apparente plus à un rassemblement de gangs de motards qu'à un bar où quelqu'un de sain d'esprit se produirait par choix. C'est sombre et insalubre. Une fois les portes franchies, l'odeur de transpiration me soulève le cœur. Des regards mi-assassins, mi-curieux se posent sur nous. Il est clair que nous n'avons rien à faire ici. La clientèle masculine est pire que douteuse et les seules femmes présentes donnent l'impression d'avoir connu de meilleurs jours. À chaque personne qui me frôle, la haine que j'ai pour Liam grandit. Comment a-t-il pu m'envoyer à cet endroit ? Seule ? La colère qui le ronge l'aveugle-t-elle au point de me mettre en danger ?
