"Après cette première nuit, je suis resté trois jours sans nouvelles. Tu passais du bon temps avec ta nouvelle famille. Si tu savais tout ce que j'aurais sacrifié pour t'enlever de là bas, si j'avais su. Si j'avais su ce qui allait se passer. Même si c'était pas évident, au début, j'aurais dû le voir. Je sentais qu'il se passait quelque chose."
"Aliyah ?"
Un sourire se dessina sur mes lèvres, le téléphone collé à l'oreille.
"Salut."
Mon sourire se décomposa, le ton de sa voix me paraissait triste.
"Ça va pas ?"
"Si. Si, ça va. Je suis fatiguée."
"Hm, d'acc. Qu'est ce que tu fais ?"
"Rien, je.."
"Aliyah, est ce que tout va bien ?"
"Aiden, tu veux pas venir deux minutes ?"
"Pardon ?"
Je me redressai sur mon siège, la panique commençait légèrement à m'envahir.
"Aliyah, qu'est ce que tu racontes ?"
Elle me disait des choses incompréhensibles, je n'y comprenais rien.
"Aliyah ?"
Un bruit sourd se fit entendre de l'autre côté de l'appareil. Et je devins fou. Mon sang ne fit qu'un tour, je voyais trouble.
"Aliyah, où est ce que tu es ?"
Elle ne répondait pas, mais le téléphone était près d'elle car je l'entendais respirer.
"Surtout ne bouge pas, j'arrive." La panique dans ma voix ne faisait que s'agrandir pendant que j'enfilais mon jean et mon sweat. "tiens le coup, j'arrive."
L'appel à peine terminé, je composais le numéro de Mr Carraway, en panique.
"Allo-"
"Donnez moi l'adresse de la famille d'accueil où est placée Liyah."
"Pardon ?"
"L'adresse !"
"Aiden ? Qu'est ce qu'il se passe ?"
"Donnez moi cette foutue adresse !"
J'ai dû réveiller tout le foyer avec mes hurlements mais je m'en contre fous.
"Eh, calme toi, Aiden, qu'est ce qu'il se passe ?"
"Je ne le dirais pas une dernière fois, Mr Carraway, je veux cette adresse !"
Ma voix se brisa et je crois qu'il comprit directement qu'il me fallait cette adresse. Il soupira, et semblait paniquer de l'autre côté de l'appareil.
"246 Dawson Street, Grant Hill.. Dis moi ce qu'il se passe."
"Merci."
"Aid-"
Je crois que je n'avais jamais conduit aussi vite. Je ne voyais rien, ni personne. Juste elle. Sa voix. J'avais peur, tellement peur.. Aliyah est comme ma petite sœur. Je donnerai mon âme pour elle. Je m'arrêtais devant la gigantesque maison du 246 et sortait de la voiture sans même éteindre le moteur. Mes coups frénétiques sur la porte ne faisaient que devenir de plus en plus violents. Après quelques secondes, un homme d'une quarantaine d'années m'ouvrit, le regard perdu et les sourcils froncés.
"Où est Aliyah ?"
"Qui êtes vous ?"
"Dîtes moi où elle est."
J'essayai d'entrer mais il me barra le passage.
"Eh, déjà dîtes moi pourquoi vous êtes ici."
La silhouette d'une femme et d'un enfant apparurent au sommet des escaliers, paniqués.
"Elle vient de m'appeler et elle n'allait vraiment pas bien, maintenant laissez moi la voir. "
Je le poussai et il se dirigea vers la chambre qui devait être celle d'Aliyah, fermée à clé. Il l'appelait, sans aucune réponse. Et ne pouvant contenir ma haine, je défonçais la poignée d'un coup de pied bien placé. La porte s'ouvra brusquement sur une chambre vide et une fenêtre ouverte. Elle a fugué.. Et merde !
"Putain-" laissa échapper l'homme en passant une main dans ses cheveux.
"Merci à vous."
J'étais dans la seconde qui suit derrière mon volant à bouillir intérieurement. Je n'arrivais pas à réfléchir correctement, où est ce qu'elle pourrait bien être. Et c'est là que j'ai réalisé. Je me suis garé dans la rue de sa famille d'accueil et j'ai commencé à marcher. Je marchais, vers le foyer. Où est ce qu'elle pouvait aller, d'autre ? Ou peut être était-elle allée dans un parc voisin ? Je perdais la tête, et mes larmes menaçaient de couler. La panique m'envahissait. Elle devait être morte de froid, et Dieu, que lui arrivait-il ? Je ne savais pas où aller, que faire. Les voitures, les passants, tout ce vacarme me faisait perdre conscience, mais la voix dans ma tête n'était que plus bruyante. J'avançai, paniqué, la pluie commençait à tomber et moi, je commençai à perdre espoir. Je cris son nom sans arrêt, mais le son de ma voix ne semble que se perdre dans cet immense vide que je ressens à ce moment là. La faible pluie devint rapidement plus dense et j'étais trempé, m'approchant de la gare de la ville. Et c'est dans un soupir, une voix presque inaudible et dénuée de force que je prononçais son nom, une dernière fois sans vraiment y attendre de réponse mais elle était là, ma réponse. Un gémissement, ou plutôt un appel au secours caché derrière ces arbres. Il faisait noir et j'y voyais peu, mais assez pour reconnaître son visage. Elle était trempé, étalée au sol et sanglotante. La douleur que je ressenti à ce moment même n'était rien face au soulagement de la retrouver.
"Liyah ? Tu vas bien ?"
Elle pleurait à chaudes larmes et son corps était tremblant. je retirais le sweat que je portais, me retrouvant vêtu d'un simple débardeur blanc, et je la recouvrai avant de la prendre dans mes bras. Elle était légère et tremblante comme une feuille.
Il était près de 5h quand je suis retourné au foyer. Elle n'a pas voulu me parler, rien ne sortait de sa bouche. Qu'un regard vide et triste.
"Je sais combien j'avais eu peur de te perdre. C'est ce soir là, que tout a commencé. C'est ce soir là, que j'aurais dû voir que quelque chose n'allait pas. Je crois qu'à ce moment là, je ne savais pas encore ce que je ressentais pour toi. Si c'était quelque chose du fusionnel ou un peu plus. Beaucoup plus. Il est actuellement 23 heures, et je n'ai toujours pas mangé. Les autres sont couchés, et moi je suis dans ma chambre. J'ai allumé une bougie à la vanille, c'était ta préférée. Elle n'éclaire rien, à part ma feuille et mon stylo. Ca me suffit, parce que c'est la seule chose qui m'intéresse, ce soir. Je n'arrive toujours pas à accepter ton départ. Pourquoi as-tu fait une chose pareille ? J'aurais pu t'aider. J'aurais pu te tendre la main. J'aurais pu arriver à temps et t'empêcher de.. sauter. Si j'étais sorti une minute, une seconde plus tôt. Si j'avais compris combien tu étais mal. Si j'avais su, j'aurais retourné le monde entier pour t'aider. Tu le savais. Mais tu as préféré t'en aller."
"Le malheur de l'avoir perdu ne doit pas te faire oublier le bonheur de l'avoir connu."
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Romance« Une seule nuit. Une nuit entière pour me remémorer tout les moments passés avec toi. Une nuit pour être sûr que tout ça n'était pas qu'un foutu rêve. » Inspiré d'une histoire vraie. Copyright @ZaynsCxre Mars 2015