19.Tiraillée

293 16 6
                                    

Eimi

J'ai tenter de joindre Chifuyu toute la soirée et la mâtiné après ça, mais il ne m'a quasiment jamais répondu. Il devait certainement se reposer tous ce temps, mais j'étais tellement inquiète que j'ai pas pu m'empêcher de le harceler de messages. Je savais que sa mère s'occuperait bien de ses bandages et de ses blessures physiques mais ce que je redoutais le plus était ses blessures morales.

C'est de cette manière également que j'ai compris à quelle point Baji était important pour lui. Il était un peu son écrou qui faisait tourner le rouage. Et même si Chifuyu continue de croire en lui, même s'il garde la tête haute, il n'empêche qu'il ne pourra jamais nier qu'il l'a blessé. Aussi bien physiquement que psychologiquement. C'était pourtant arriver que la veille mais j'avais déjà ressentis les changements du garçon.

Pour ma part, je n'avais presque pas dormis de la nuit. J'étais beaucoup trop préoccupé du cas de mes deux amis pour m'occuper de moi même. Je n'avais pas pris le temps de m'arrêter quelque temps sur ce que je ressentais mais si je devais être à cent pour cent honnête, le sentiment dominant qui m'habitait, était le doute. Pas sûr les intentions de Baji mais sur les chemins à emprunter. Ce que je devais faire. Ce que nous devions faire. Je ne savais rien. Le doute persistait et il n'y avait personne pour l'arrêter.

En fin de matinée, alors que je déprimais encore seule dans mon lit de n'avoir aucune nouvelle et de ruminer tous ce qu'il se passait j'ai décider d'arrêter de me morfondre et de rejoindre ma prétendu sœur. Je me suis rendu chez les Sano comme j'avais l'habitude de le faire quand j'étais gamine et j'ai débarquer à l'improviste comme à la l'époque. Emma était justement seule. Mikey et Draken étaient sûrement occupés avec une bécane à bricoler ou en train de rouler sur les routes de Tokyo.

Lorsque la jeune blonde m'ouvrit la porte son expression était d'abord un mélange de surprise et de joie. Mais cela se changea très rapidement en inquiétude lorsqu'elle compris que quelque chose n'allait pas à ma mine de zombie. Elle me fit m'assoir sur le lit de sa chambre et croisa les bras sous sa poitrine visiblement déterminée à ce que je lui en parle. Je levais les yeux en l'air et soupirais, vaincu.

- Tu as entendu parler de se qu'il s'est passé avec Baji, Chifuyu tous ça ? Demandais-je finalement.

- Ouais... je suis désolée pour ce qui arrive, affirma t-elle en me caressant le dos.

Je souris et fini par poser ma tête devenue trop lourde, sur les genoux de la jeune blonde. Je sentais que plus j'y pensais plus je perdait mon sourire. Les secondes s'écoulaient et prenait mon bonheur avec elles. Mais la présence de la jeune fille à mes côtés était un regain de couleurs. C'était aussi le cas avec Baji et Chifuyu. Peut-être que j'ai harceler Chifuyu également parce que j'avais besoin de sentir sa présence ? À cette pensée, je me sentis honteuse et égoïste.

- Tu vas me dire ce qu'il ne va pas, me coupa ma sœur de mes pensées regrettables.

- C'est juste que... je suis inquiète, et en même temps je doute énormément de ce que je dois faire maintenant. Je supporterais pas que Baji s'en aille du Toman pour toujours et Chifuyu ne me réponds plus depuis hier, ce qui m'inquiète...

- Je vois. Tu te sens seule?

J'ouvris soudainement grands les yeux sous l'effet de surprise face à la gifle monumentale provoquée par cette phrase. Mais elle avait eu aussi pour effet de planter des lames dans mon coeur. Cette vérité était pourtant la seule que je pensais pouvoir en contrôler sa souffrance provoquée. Mais la preuve en était là.

FlightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant