44. Le debut de la fin

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Chifuyu

Il pleuvait des cordes ce soir là. Je revenais de chez Eimi où j'avais passé toute la journée en sa compagnie. À chaque fois que je passais du temps avec elle, j'en ressentais une telle joie que ça en était presque douloureux. Je profitais de chaque instant et je les rejouais le soir dans ma tête pour ne pas en perdre une miette. Je savais que chaque instant passé, était un grains de sable en moins dans le sablier. C'était une seconde écoulé sur le décompte avant l'explosion, et la fin de tout. J'essayai d'y penser le moins possible, mais plus le temps passait, et plus ça prenait une place importante dans mon esprit. J'avais du mal à passer une journée sans la voir, j'avais l'impression de gâcher du temps ou je pouvais la chérir tant qu'elle était présente. Eimi faisait partir intégrante de ma vie à présent et j'en avait totalement conscience. J'essayais parfois d'imaginer à quoi pouvait bien ressembler ma vie après elle et c'était le flou total. Il m'était impossible de voir un futur sans l'ange. Ça me faisait de la peine d'y penser bien sûr mais impossible pour moi d'en parler et encore moins à Eimi. De toute façon, même si elle ne le montrait pas, j'étais certain qu'elle ressentait la même peine que moi. Takemichi était partit depuis un bon moment maintenant et c'est vrai que son absence était étrange à présent. Je ne saurais vraiment l'expliquer mais c'est comme si la vie avait repris un cours très calme, voir trop calme. Bien sûr le vrai Takemichi avait pris les commande de son corps mais c'était toute de même pas pareil. Avec Eimi on le surveillait de près d'ailleurs de peur qu'il fasse une bêtise en l'absence du Takemichi du futur.

La route jusque chez Takemichi me paraissait terriblement longue. J'avais les chaussures trempées par la pluie et j'entendais déjà ma mère m'engueuler à ce propos. Mais je savais qu'il suffisait que je ressorte le nom d'Eimi pour qu'elle s'adoucisse. Je me demandais parfois si elle ne l'a préférais pas à moi. Mais le faite qu'elle l'apprécie beaucoup n'était pas une mauvaise chose en soit, je devait juste trouver une bonne excuse à notre séparation à venir.

J'arrêtais soudainement ma course lorsque j'entendi des bruits étranges au loin. Un mec chelou était en train de frapper et d'insulter des pneus accrochés en guise de balançoire. J'étais sur le point de continuer ma route lorsque, malgré la pluie, je reconnu la voix de Takemichou. Je fronçais les sourcils et m'avançais vers lui qui était dos à moi.

-À quoi tu joue? Demandais-Je en le faisant sursauter tout à coup.

-Chifuyu?! Qu'est-ce que tu fais ici?! Il s'était retourné vers moi comme un enfant qui venait de se faire griller après une bêtise. Sa réaction me fit légèrement rire.

-Bah je me rendais chez toi mais je t'ai vu cogner ce pneu comme un con. Pourquoi tu parle à une balançoire t'es chelou toi.

-Ferme là! Je suis occupé là. J'ai pas le temps de m'amuser.

Il nous fait quoi là ? Il est étrange ce soir Takemichi. Je ne l'ai jamais vu réagir de cette manière. Il faudra que j'en parle à Eimi elle en saura peut-être plus.

- Il t'arrive quoi au juste. Je peux savoir?

Il retourna cogner contre le pneu comme un dégénéré.

-Je m'entraîne ça se vois pas?! Je m'entraîne pour pouvoir battre n'importe qui!

Juste après avoir dis ça, il se pris le retour d'élan du pneu qui s'en prenait plein la figure pour rien et tomba sur le cul. Il se releva et se redressa dos à moi à nouveau.

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