Trahison

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Par @mangafan90

Pdv extérieur

L'homme s'admira une nouvelle fois, satisfait de son reflet, se saisit de la montre hors de prix posée sur son lit et l'enfila précautionneusement et, se munissant de sa canne, descendit avec la démarche la plus hautaine et la plus joyeuse qui soit.

Aujourd'hui il s'était mis sur son trente et un car il allait conclure l'une des meilleures affaires de sa carrière.

Il retrouva Édouard et Tristan à la cuisine, discutant avec une certaine gaieté.

Il détestait ça. Voir son fils aussi proche de l'une de ces acquisitions ne lui plaisait pas. Edouard avait eu la bonne idée de faire passer Tristan pour son Omega mais il trouvait qu'il se perdait trop dans cette mascarade.

Son fils oubliait trop souvent que Tristan était sien. Du moins pour l'instant car la proposition du jeune Oscar faisait bouger la chose.

Il toussa gravement, ramenant l'attention à lui.

Ah, oui ! Il adore ça. Avoir tous les regards sur lui c'était presque aussi bien que l'argent.

Il s'assit sur l'un des tabourets de l'îlot et lança son éternel regard hautain sur le pauvre Tristan.

Ah! Ça aussi il l'adore. Le voir passer du rire tendre à l'effroyable peur en sa présence.
Oui, le voir trembler sous la dominance que lui, Georges, représentait.

Sans attendre, Tristan se dépêcha d'installer son petit déjeuner devant lui.

_ Bon appétit Mr.

_ Bonjour père.

Edouard se décidait enfin à lui montrer le respect qu'il méritait, du moins de façade, pour la bonne entente.

Oui il sentait avec extase le flot d'amertume et d'aigreur dans la voix de ce dernier.

Edouard le haïssait. Plus que tout au monde. Mais il restait là, à lui lécher les bottines pour sauver sa pauvre mère. Qu'est-ce qu'il était con, vraiment. Il se traînait dans la boue pour la vie d'une défunte.

À cette pensée, il eu l'envie de rire, de se moquer de son stupide garçon mais se retint.

_ Nous avons reçu la marchandise de ton cher ami Oscar. Il lui sera livrée aujourd'hui même. Tu m'accompagnera pour la finalisation des modalités.

_ Très bien, père.

Edouard lui avait répondu sur un ton plat avec une once de déception.
Il se rendait bien compte que son ami avait basculé pour de bon et se n'étais pas lui qui allait lui épargner la chose.

Du moins c'était sa pensée. Jamais il ne se serait douté de la joie incommensurable que son fils ressentais. Car oui, en ce moment Édouard était content.
Cet Omega était une pièce importante de la destruction du réseau de son père.
Et cela faisait un de moins qui ne souffrira pas dans les mains de purs ordures.

Georges inspecta une dernière fois la marchandise avant de le trouver assez potable pour l'envoyer chez son nouveau maître.