Chapitre 5

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Je me réveille sur quelque chose d'inconfortable, j'essaye de me dégager mais je me rends vite compte que je suis ligotée à une chaise. Mes poignets et mes chevilles sont serrés si fort que mon sang ne circule plus. Il fait une chaleur à m'en couper le souffle, l'endroit semble être humide et ça sent le rat crevé. Mon ventre est pris de sursaut et le peu de nourriture ingurgité la veille sort de mon corps pour atterrir par terre. Un gout âcre me revient en bouche et me donne en vie de vomir a nouveau. Heureusement pour moi, je n'ai plus rien dans l'estomac. Je m'agite sur le siège pour tenter de me libérer, autour de moi tout est silencieux. Vu que je n'ai pas de bandeau, la pièce doit être plongée dans l'obscurité. Soudain, un bruit. Je tends l'oreille pour savoir d'où il pourrait provenir. Le son devient de plus en plus fort, quelque chose de délicat. Je n'arrive pas bien a distinguer qu'est ce que cela peut être. Puis comme si quelque chose l'avait provoqué, le bruit devient clair et audible. Des pleurs. J'écoute en retenant mon souffle et me rends compte qu'ils appartiennent à une petite fille. Sans réfléchir je lui demande si elle a besoin d'aide, des voix mécontentes m'agressent de tous les côtés. Bordel mais dans quoi je suis tombée!! D'où proviennent ces voix, toutes féminines, aux origines, aux timbres , aux façon de s'exprimer différents. Je me risque à reposer une question, je ne peux pas rester dans un flou totale, une crise de panique pointe le bout de son nez. Il faut que je respire, j'ai l'impression de manquer d'air. Tu m'étonnes avec cette chaleur et cette odeur nauséabonde.

(Les paroles écrites dans les dialogues sont dites en anglais)

-Est ce que quelqu'un peut m'expliquer où nous sommes s'il vous plaît?

Peut être que la politesse va les aider à parler

-Tais toi chica, tu vas les alerter ! me gronda la voix d'une femme à l'accent espagnol prononcé

Apparemment pas

-Mais de qui vous parlez madame ?

Il faut que je force pour obtenir des informations

-Eux. me répondit-on

-Soyez plus clair bordel !

Eh bah putain il fallait que je sois ligotée et enfermée dans une pièce avec je ne sais combien de femmes pour retrouver mon foutu caractère. Avant "l'accident" les gens savaient qu'il fallait pas me chercher, tu me descendais, je t'enfonçais six pieds sous terre. Puis je suis devenu un fantôme qui peut se faire siffler dans la rue et qui ne tiquera même pas.

Le bruit d'une clé dans la porte se fait entendre, des prières sont faites dans toutes la pièce dans des langues étrangères pour moi mais vu le ton prit ça en étaient. Je crois que ma gueulante les a alertés. C'est un mal pour un bien non ? La porte s'ouvre dans un grincement assourdissants, des hommes vêtus de combinaisons militaires de la tête aux pieds discutent en espagnol. Puis l'un d'eux allume la lumière, mes yeux mettent quelques secondes pour s'habituer à cette lumière aveuglante. Sincèrement j'aurais préféré qu'elle reste éteinte, ce que je vois me serre le cœur. Des femmes une trentaine je dirais sont entassées dans cette petite pièce tout autour de moi. Assises par terre, roulées en boule dans un coin, quelques une sont assises sur des chaises comme moi. Toutes ont les pieds et mains ligotés avec d'épaisses cordes. Ce qui me frappe le plus est la différence d'âge de ces femmes, la plus vieille doit avoir autour de 70 ans alors que la plus jeune doit à peine avoir 5 ans. Certaines sont nues, d'autres habillées de haillons ou encore plusieurs sont comme moi vêtu de vêtements citadins.

L'inconnu me conduira-t-il à ma perte? 

pourquoi toi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant