Banshee's Screams - 2 - Kraken [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

↠ Chapitre 4 ↞

Une fois la porte de l'appartement refermé, je rejoins ma bécane et rentre au club. Je n'ai pas arrêté de penser à ce qui s'est passé cette nuit et, j'avoue que cette expérience est assez... inédite. Shay a appelé ça une erreur, ce n'est pas ce que je pense. Bien au contraire. Ce que j'ai ressenti lorsque j'étais en elle, ça ne l'a jamais fait avec les autres et pourtant, je me suis tapé un bon paquet de nana. C'est d'ailleurs pour ça que je me suis pointé chez elle, ce matin, je voulais parler de ce qui s'est passé. Ce qui est assez drôle, puisque, comme elle l'a souligné, je ne parle jamais avec les meufs que je lève.

En arrivant dans la cuisine, je découvre les régulières de Hush et Blake et, autant dire, qu'elles n'ont pas l'air en forme.

— Alors, on a mal au crane ? m'amusé-je en voyant leur tête de déterré.

— La ferme, Kraken, grogne Eve en ajoutant un majeur à ses paroles.

Je ricane tout en levant les mains en signe de reddition, puis me sert un café. Lorsque leurs téléphones sonnent en même temps, elles me lancent un regard noir tout en quittant leur tabouret.

— Qu'est-ce que tu as encore fait ? demande la meuf du geek.

— Moi ? Rien, pourquoi ?

— Shay demande une réunion de fille, donc ce n'est pas pour rien.

— Je pige que dalle à vos histoires.

Elles me fusillent du regard, puis quittent la cuisine, sans doute pour rejoindre leur piaule. Je secoue la tête et avale une gorgée de caféine lorsque l'autre tête de con fait son entrée. Il a son sac de voyage sur l'épaule et ne me calcule pas, ce qui m'arrange. Il remplit son thermos avant de rejoindre la voiture. Il salue Tiger qui rentre de son footing matinal, puis s'éloigne.

Je termine mon mug avant d'aller chercher mon bagage et de rejoindre le range rover. Comme nous sommes en mission, impossible pour nous de prendre nos bécanes, ce qui me fait chier, soit dit en passant. Les plaques du 4 x 4 ont été changées afin de ne pas pouvoir remonter jusqu'à nous. A mon arrivée, Blake est en train de discuter avec Fly alors que je dépose mon sac dans le coffre.

— Vous êtes prêt ? demande le président.

L'ancien nomade hoche la tête et lorsque le regard du blond se pose sur moi, je fais de même.

— Essayez de ne pas vous étriper, compris ? dit-il en nous regardant tour à tour.

— Je ne garantis rien, réponds-je avec un haussement d'épaule.

— Kra...

— Ok, ok, je garde mes couteaux loin de sa gueule d'ange.

Blake soupire, puis passe une main dans sa tignasse claire. Il nous observe encore quelques instants avant de secouer la tête.

— Bon, dans ce cas, bonne route. Il y a des téléphones prépayés dans le vide-poche central, donnez-moi des nouvelles.

— Bien, boss.

Je me place derrière le volant, tandis que Fly s'installe à la place du mort. Cette pensée me fait sourire, mais je parviens à retenir le rictus qui se dessine sur mes lèvres et démarre la bagnole. Les premiers miles se font dans un silence total. Seul le bruit du moteur vient troubler la quiétude du moment, mais, après quelques heures de route, l'autre nigaut allume une clope. Il ouvre la vitre pour laisser la fumée s'échapper, puis tourne légèrement son visage dans ma direction.

— Tu devrais t'éloigner d'elle, lâche-t-il sérieusement, avant de lui briser le cœur une bonne dois pour toute.

— De quoi je me mêle, le nomade ?