VI - Hanna.

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On arriva donc dans les toilettes collectives. Personne n'y était.

Parfait.

Nous entrâmes, et je fermais la porte à clef, de sorte à ce que les élèves croient ses toilettes fermés. Je sortis ensuite ma trousse de maquillage et en sorti une palette de fond de teint de différentes teinte. Je m'approchais de lui.

- Enlève ta capuche.

- Non.

- Enlève la je te dis.

- Non je te dis.

- De toute façon j'ai déjà tout vu.

Il soupira et l'enleva donc prudemment en ne cessant de lancer des regards furtifs vers la porte.

- Elle est fermée à clef, le rassurai-je.

Quand sa capuche fut enfin enlevée, je remarquais quelques vilaines coupures sur le front que je n'avais pas vues.

Ethan ne t'a... Effectivement pas râté.

Je posai délicatement mon pinceau sur ses paupières, puis sous son oeil. Il gemissait parfois. Mais ne dit rien. Je prie ensuite une crème anti-rougeurs et la lui appliquai sur le nez. Après cela, je lui posai délicatement un pansement sur le dessu de la lèvre avant de dire fière de mon travail:

- Voila! C'est terminé!

Il jeta un coup d'oeil vers le mirroir et écarquilla les yeux. Les coquarts étaient presque invisibles, et les rougeurs ne se voyaient plus.

- Eh bien... Vous les filles, vous ne manquez de rien!

- D'absolument rien!

Il me regarda d'une manière assez gênante.

- Merci Hanna.

Je lui offrit un sourire timide:

- Je te dois au moins ça.

- Je ne t'en veux pas.

- Ça me fait plaisir. Enfin je veux dire... Il faut que je profite!

- Pourquoi?

- Quoi, ne me dit pas que tu as déjà oublié que j'étais rousse ?

Il rit doucement avant de dire avec une certaine gêne:

- Ah euh... non. Je... Je fais une pause.

Je levais un sourcil:

- Ah?

- Ouais.

On resta un moment à nous fixer lorque je me rendis soudain compte de quelque chose.

Oh mon dieu il est... tellement beau...

...

Ha ha je vous ai bien eu hein! Je rectifie:

Oh mon dieu il est... 9h et les cours ont commencés il y a une demi-heure!!!

- On est en train de sécher là...!

Il haussa les épaules.

- C'est pas si grave. De toute façon, on avait français.

Je lui lançai un regard consterné.

C'est pas que j'aime bien le français mais je veux une bonne moyenne...

- La prof est en sortie dit-il amisé

- Ah, tout va bien alors! soupirai-je soulagée.

Il rit, puis un silence pesant s'installa.

- On fait quoi alors?

- Ce serait déjà bien de sortir d'ici! s'exclama t-il

- Bonne idée!

~°~°~°~°~°~°~°~°~°~°~°~°~

Nous étions dans le parc du collège, et nous marchions en silence.

- Tu sais... C'est vraiment étrange... commença t-il.

- Quoi donc?

- Je t'en voulais vraiment. Beaucoup. Mais j'ai l'impression... Tu vas me prendre pour un fou.

- Non, continue.

- J'ai l'impression que quelqu'un me parle. Autant dans mes rêves que dans ma tête en pleine journée.

Ah oui effectivement tu est fou.

- Ah... Et... Qui est-ce? Que te dit cette personne?

- Je ne sais absolument pas. C'est une fille, et j'ai l'impression qu'elle m'est familière. Elle est blonde...

Bah, ça doit être un fantasme de mec parmi tant d'autres...

- Et elle te disait quoi?

Il se gratta nerveusement la tête:

- Elle n'arrêtais pas de répéter : «Ne la rejettes pas. Elle a besoin de toi.»

- Qui a besoin de toi?

- Je... ne sais pas.

- Tu ne pense tout de même pas que j'ai besoin de toi?

- Non.

- Alors pourquoi est-ce que tu ne m'en veux plus?

- Quand tu pleures... Je ne sais pas. J'oublie tout.

Je fronçais les sourcils.

- Tu remarques qu'à chaque fois qu'il m'arrive un truc c'est à cause de toi?

- Merci, je m'en étais rendue compte.

- Et c'est toujours toi qui t'excuse.

- C'est normal.

- Et c'est toujours toi qui pleure.

Je restai silencieuse. Il avait totalement raison.

- Et au final, je finis par te pardonner.

Il me regardais étrangement.

- Arrête de me regarder comme ça!

- Désolé, mais tu as l'air si...

- Faible, oui je sais.

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