Chapitre 2

10 3 4
                                    

Les boutiques grouillent de monde. Dans toutes les rues, bondées, on aperçoit des queues de plusieurs dizaines de mètres pour parfois juste acheter du pain.

Évidemment, les boutiques les plus chères (celles dans lesquelles je vais) sont celles qui attirent le moins de clients, ce qui me va puisque cela m'évite de perdre du temps à faire la queue seulement pour entrer.

Après avoir acheté de nombreuses petites choses à manger ainsi que des bijoux et d'autres cadeaux, il est temps pour moi de rentrer, accompagnée de Zéya qui passe son temps à se plaindre.

L'air sent bon le poulet rôti, les friandises, le pain, les fruits... Tout cela se mélange pour former une même odeur délicieuse, au milieu de laquelle nous nous promenons.

Soudain, au beau milieu de la rue, un homme avance vers moi, m'attrape les poignets avec ses mains sales et me met un couteau sous la gorge.

- Toi ! s'exclame t-il en direction de Zéya. Donne-moi tous les achats !

- Bien sûr que non, vous êtes complètement stupide ! répond immédiatement cette dernière. Allez-y, tuez-la, cette bonne femme ! Je m'en fiche !

Zéya a de grandes qualités d'actrice, et cela mêlé à son tempérament de feu peut donner des scènes des plus amusantes. Je sens le métal froid contre mon cou et cela me ramène à la réalité : je vais peut-être mourir.

- Elle est odieuse et me traite comme un chien ! poursuit la jeune femme avec hargne. Tuez-la, je ne demande que ça !

Sa stratégie semble payer car l'homme ne sais plus quoi faire. Il semble reprendre ses esprits, car il dit :

- Et bien tant pis, je vais la tuer !

Je vois Zéya me jeter un coup d'œil, me demandant ce qu'elle doit faire. Je ne lui réponds pas, terrorisée par cette lame contre mon cou et qui menace de s'enfoncer dans ma chair (et de me tuer, occasionnellement).

Elle reste alors dans le même jeu : être haineuse à mon égard.

La foule autour de nous est devenue encore plus grande, mais heureusement personne ne tente rien. S'ils tentent, je meurs.

Un gros silence s'est installé, seuls quelques murmures de commères venant le troubler.

- Puisque tu t'en fiches tant...

Il presse la lame contre mon cou. Le sang coule très doucement le long de mon cou, venant tacher ma robe verte.

- NON ! j'entends.

Je sens l'homme derrière moi s'affaisser, puis tomber par terre, me laissant debout et vivante. Je ne comprends pas ce qui se passe, je veux me retourner, mais ma tête se met à tourner et mes jambes me lâchent.

Le dernière chose que je vois, c'est Zéya qui court vers moi, visiblement affolée.

Parce que je tombe ?

                                                     /)°/)°/)°/)°/)°/)°/)°/)°/)°/)°/)°/)°/)

Je suis allongée dans un lit. Je constate avec soulagement que je suis chez moi, reconnaissant l'odeur de marrons qui régnait avant mon départ.

Mon lit, je suppose. La chambre est silencieuse.

J'ouvre les yeux, puis vois une silhouette en robe devant la fenêtre. Les bras croisés, Zéya attend mon réveil.

- Zéya ? je demande d'une voix rauque. Je suis réveillée.

- Mademoiselle ! s'exclame t-elle en venant vers moi, des larmes sur ses joues.

- Je n'ai pas tout compris, dis-je. Que s'est-il passé ?

Thé à la mentheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant