Chapitre 3

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Je repousse Loyus, me tournant vers Tys, les bras croisés et un air moqueur sur le visage. Depuis le temps, il n'a pas changé.

Cheveux d'un blond cendré volontairement décoiffés, yeux marron rieurs, un sourire permanent, une silhouette fine, haute et athlétique, sans compter son sens particulier de la mode.

Tys est de retour !

Je me lève et, malgré les protestations des deux hommes, me jette dans les bras de mon ami, un grand sourire fendant mon visage. Il me tapote gentiment le dos, avant de retirer mes mains et me pousser pour me mettre à sa droite.

- Qui êtes-vous ? interroge froidement Loyus.

- Qui je suis ? répète Tys avec la même froideur. Le meilleur ami de mademoiselle Thalys de Vassili, Tys de Vaméo. Enchanté.

Il se fend d'un révérence moqueuse et provocatrice car bien trop basse. Loyus pince les lèvres, visiblement mécontent.

- Je ne comprends pas ce que Thalys vous trouve, laisse t-il finalement échapper.

Mon ami et moi le regardons avec des yeux ronds. Avons-nous bien entendu ?

- Ce qu'elle me trouve ? répète Tys. Nous sommes amis, nous n'avons pas besoin de nous plaire.

Loyus laisse échapper un rire moqueur.

- Mais bien sûr.

Il nous tourne le dos, allant regarder par la fenêtre. J'ai besoin de me justifier : il n'y a jamais rien eu et il n'y aura jamais rien entre Tys et moi.

- Nous ne sommes qu'amis ! je m'exclame.

L'homme se retourne, un sourcil haussé.

- Vous le jurez ? demande t-il.

Je sens un frisson me parcourir l'échine. Cet homme est étrange. Il attend quelque chose mais je ne sais pas quoi.

- Je... Je le jure, dis-je.

Je vois Tys me jeter un drôle de regard.

- Laisse-nous, toi, ordonne t-il à Loyus.

Mais ce dernier ne bouge pas d'un poil, se contentant de croiser les bras et de rester debout, me fixant de ses yeux bleus.

- Seule Thalys a le droit de décider, ici, dit-il. Nous somme chez elle, pas chez toi, alors ne crois pas que je vais t'obéir.

Je cligne des yeux. Mais qu'est-il en train de se passer ? Les deux garçons se font désormais face, leurs yeux se lançant des éclairs.

Entre eux est en train de naitre une très forte rivalité.

- C'est bon, dis-je. Loyus, peux-tu quitter la pièce ? J'ai quelque chose à dire à Tys.

Il jette un dernier regard méprisant à mon ami, vient me voir puis, ayant retrouvé son sourire chaleureux, me fait un baisemain puis quitte la pièce en me disant qu'il se rend dans la salle à manger si j'ai besoin de lui parler.

Lorsqu'il a fermé la porte, je  me laisse lourdement tomber dans un fauteuil, Tys dans celui d'en face.

- Qui est-il ? demande mon ami.

- Le fils d'un comte perdu, je réponds. Il ne vient jamais dans notre comté. A ce qu'il dit, nous nous étions déjà rencontré il y a onze ans.

- Pourquoi est-il ici ?

Je gigote sur mon siège.

- J'étais en ville, lorsque je me suis faites attaquer par un homme qui demandait les achats ou la mort. Heureusement, il est arrivé et il m'a sauvée. Sans lui, je...

Thé à la mentheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant