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[note importante en fin de chapitre]

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Le ciel prenait lentement d'agréables teintes orangées. Les arbres étaient baignés dans cette douce lumière de début de soirée et la faune semblait elle aussi vouloir se coucher. Les oiseaux volaient jusqu'à leur nid et ne pointaient alors plus le bout de leur bec. Jeanne se tenait debout à la cime d'un arbre, observant l'horizon et appréciant l'immense étendue de la forêt amazonienne. Elle y trouvait un certain calme là haut, s'éclipsant du village parfois étouffant.  Elle avait appris à grimper les troncs denses de la forêt tropicale - elle savait déjà le faire durant la guerre pour débusquer les Anglais, mais les arbres européens se voulaient bien différents. 

Depuis l'accident avec l'animal - que Druig lui avait indiqué comme étant un crocodile - un an était passé et elle essayait de ne plus vraiment y penser chaque fois qu'elle retournait se baigner. Elle y allait un peu moins souvent et s'était entrainée à sonder l'eau avant d'y mettre un pied : elle avait découvert que, comme les humains, les animaux étaient dotés d'auras lumineuses et de pensées brouillons. A vrai dire, ils ne songeaient pas à grand chose mais cela lui suffisait pour savoir si oui ou non elle pouvait faire trempette. Elle avait pu découvrir tout cela avec l'aide de Druig. Ensemble, ils avaient pris du temps pour travailler sur ses capacités et elle arrivait désormais à se couper du monde en se créant une bulle mentale. Elle était désormais si douée que même Druig avait parfois du mal à pénétrer son esprit, laisser entendre ses propres pensées. Il ne dormait d'ailleurs plus dans sa hutte : elle avait pris du temps à contrôler ses mauvais rêves mais ceux-ci ne la dérangeaient plus - du moins ne dérangeaient plus le village au complet. Pour ce qui était du feu et de la puissance qu'elle avait emmagasinée, elle n'aimait pas vraiment en parler. Son mentor, et désormais ami, ne savait pas réellement comment gérer cela. Après tout Ajak lui avait confié la demoiselle pour ses problèmes de télépathie, et non de pyromanie. 

Il avait aussi du mal à gérer ses sauts d'humeur. Tout du moins, le caractère fort de Jeanne se confrontait au sien et cela faisait souvent des étincelles malgré la profonde affection qu'ils partageaient l'un pour l'autre. Aujourd'hui, elle était dressée dans son arbre non pas pour échapper à ses taches dans le village - qu'elle avait de toute manière terminées - ni même pour assister au coucher de soleil, mais bel et bien pour disparaître du périmètre de l'éternel. Ce qu'elle oubliait cependant était que, malgré l'obtention de ses nouvelles habilités grâce à sa mère adoptive, elle restait néanmoins légèrement moins puissante que l'homme. Ses pouvoirs à lui venaient d'ailleurs, sa maîtrise se voulait bien meilleure et bien qu'elle fasse preuve de beaucoup d'efforts pour cacher sa présence mentale grâce aux murs qu'elle bâtissait dans son esprit, il réussissait toujours à la retrouver parmi les pensées des villageois. Il savait donc bel et bien où elle se trouvait, et attendait qu'elle se calme pour la faire descendre de son perchoir. Mais la tempêtueuse jeune femme ne semblait pas décider à rejoindre la terre ferme et ruminait dans son coin, l'insultant de tous les noms, essayant de se convaincre qu'elle préfèrerait vivre en équilibre dans les feuillages plutôt que de revoir le visage de Druig. Lui, en bas, les mains sur les hanches, tapait du pied perdant patience - à vrai dire, cela n'avait jamais vraiment été son fort. 

PYROPHOBIA - DruigOù les histoires vivent. Découvrez maintenant