Le soleil se hissait progressivement jusqu’au sommet du ciel mais ses rayons se heurtaient encore aux denses feuillages de la forêt de Konoha, n’offrant à celle-ci qu’une obscure matinée. Au-dessus de la zone d’examen, haut dans les airs, planait un grand rapace au cou encerclé d’une ceinture où l’on avait accroché une caméra. Faisant des rondes autour de la grande portion clôturée de la forêt, il filmait depuis quelques instants les signaux de départ éjectés dans le ciel. Dans le Coliseum, les gradins contemplaient depuis les écrans les feux écarlates qui signalaient le début de la première épreuve, excités par la phase préliminaire. Après quelques secondes, l’image changea et dévoila l’intérieur d’une des bases, où cinq concurrents discutaient, debout, de leur stratégie. Alors que le visage sérieux de Naruto avait ravivé quelques murmures dans le public, l’image changea à nouveau pour montrer une autre base. Les écrans basculaient chaque dizaine de secondes entre différentes caméras, positionnées à l’intérieur et à l’extérieur de chacune des maisons, offrant ainsi une vue complète des différentes zones de départ des candidats. Quelques doigts s’élevèrent depuis les gradins, pointant le jeune Ryu, héritier du célèbre clan Makoto, tandis qu’il donnait des instructions à ses coéquipiers. Soudain, alors que les images défilaient sur une nouvelle base, quelques cris d’effroi et de stupéfaction remplirent le stade. Contemplant les écrans depuis son grand siège, les coudes sur les genoux et les doigts entremêlés contre sa bouche, l’Hokage garda une mine sérieuse face à la choquante image qui s’affichait.
- Shin a déjà commencé les hostilités on dirait, dit-il alors avec le regard soucieux.
- Qu’est-ce qui vous croire que c’est son œuvre ? demanda un des hommes masqué à ses côtés. Le groupe qui a fait ça a déjà déserté l a base, cela pourrait être n’importe qui…
- Il est le seul du village…non, probablement même du monde, à pouvoir faire ça.
- Im..Impossible, vous voulez-dire qu’il utilise…
- Précisément. Je ne pensais pas qu’il le révélerait aussi tôt cela dit.
- Ne faudrait-il pas qu’on intervienne ? demanda un autre garde, le regard figé sur l’écran.
- Non, il n’y a pas de raison…puisqu’il ne l’a pas tué.
Alors que les images défilaient à nouveau, les hommes masqués se regardaient tous avec un léger sentiment de culpabilité, tandis que l’Hokage continuait à suivre les images, impassible. L’écran s’était désormais divisé en quatre, affichant les différentes bases où l’on voyait chaque groupe discuter de sa stratégie, excepté pour l’un d’eux, qui avait déjà quitté la zone de départ, laissant derrière lui un misérable spectacle. Voyant les murmures grandir au sein du public, qui semblait désireux de changer de caméra pour trouver le groupe manquant dans la forêt, l’Hokage se leva et s’installa face à un micro.
- Comme vous avez pu le remarquer, s’exprima-t-il, les écrans diffusent des images qui sont sélectionnées par une équipe technique pour retranscrire au mieux l’épreuve au public. Cependant, les membres du Jury et moi même ne pourront pas juger efficacement les candidats en nous basant sur ces images, qui défilent sur chaque groupe équitablement. Pour pouvoir suivre chacun des groupes dans ses déplacements, nous utilisons de plus petits écrans portatifs sur lesquels nous avons accès à toutes les caméras de l’examen et pouvons sélectionner celle qui nous intéresse. Comme il y a près de mille caméras disposées dans la zone d’examen, nous les avons équipées d’un système de détection thermique qui leur permettra, dès qu’un candidat sera dans leur champ de vision, de nous le signaler. Ces tablettes étaient en vente à l’entrée du stade mais, pour ceux qui n’en n’auraient pas, elles vont vous êtres à nouveau proposer par des marchands qui vont passer dans les gradins dans quelques instants. Après être passés dans toutes les rangées, ils resteront à votre disposition pendant toute l’épreuve, au sommet des gradins. Je vous remercie pour votre attention et espère que vous passerez un bon moment.
Alors que l’Hokage se rasseyait et saisissait son écran portable, les gradins étaient devenus assourdissants avec les cris des spectateurs qui achetaient tous des tablettes aux nombreux marchands, passant rangée par rangée dans les gradins.
- C’est étrange qui si peu de monde ait pensé à prendre une tablette à l’entrée, s’interrogea l’un des gardes.
- Les marchands n’ont pas dû être suffisamment clairs sur l’utilité de cette petite merveille, répondit l’Hokage avec sourire.
- C’est une nouvelle technologie qu’on inaugure dans cet examen, continua un autre garde. Peu de gens sont au courant de leur existence et en restant évasifs dans leurs descriptions, les marchands rendent les clients désintéressés et ces derniers préfèrent alors s’en passer, ne voyant pas l’utilité. A l’extérieur du stade, les commerçants sont restreints à un tarif imposé par la Commission du Commerce du Pays du Feu mais à l’intérieur du stade, les tarifs sont négociés par le village. En échange d’une certaine commission, on autorise ces commerçants de haute technologie à s’installer parmi les autres commerces internes du stade et à élever leur tarifs jusqu’à un certain seuil. On les oblige cependant à s’installer à l’extérieur du stade, avant la cérémonie, pour vendre leurs tablettes. Ainsi, aucun spectateur ne pourra se plaindre du prix de ces dernières puisqu’ils n’ont pas voulu en acheter à un tarif réduit, avant le début du tournoi.
- C’est plutôt malhonnête, répondit le premier garde.
- C’est du business, dit l’Hokage les yeux rivés sur sa tablette. Le même business que pratique le tiers, au moins, des spectateurs dans les gradins. De plus, nous n’obligeons personne à acheter les tablettes. C’est le divertissement que leur procure nos examens publics qui les pousse à la consommation. C’est avec ce genre de business qu’en une vingtaine d’années à peine, les fonds de Konoha ont grimpé en flèche et sont devenus aussi imposants que ceux du pays du feu tout entier. En continuant sur notre lancée, nous pourrons devenir la première puissance économique du monde et instaurer notre propre politique monétaire.
- A quoi cela servirait-il ? demanda le garde, intrigué.
- Unifier les nations sous une même flamme, celle de Konoha, répondit Sasuke sans détourner les yeux de son écran.
- Vos ambitions sont grandes, Sasuke-sama, mais je doutes qu’il soit possible de faire une telle prouesse avant plusieurs dizaines d’années et malgré votre jeune apparence, vous ne pourrez pas rester au poste d’Hokage indéfiniment…
- Ce n’est pas un projet « égocentrique » comme j’ai l’habitude d’en faire, c’est ce que tu veux dire ?
- Non, je n’ai pas voulu insinuer une telle chose, s’excusa vivement l’homme masqué.
- Ne t’inquiètes pas, j’ai conscience de mes limites et je saurai me retirer du sommet au moment voulu, mais pour l’instant, il me reste des choses à accomplir…
Debout dans son dos, les différents gardes jetèrent tous un regard intrigué vers le jeune garçon qui trônait avec prestance sur le siège de l’Hokage et qui regardait avec intérêt un groupe de ninjas sur son petit écran.
VOUS LISEZ
Naruto, le dernier Uchiwa
FanfictionNous nous trouvons dans l'univers du très célèbre manga Naruto, plusieurs décennies après l'histoire du garçon aux cheveux blonds. Le personnage principal est un jeune garçon brun, descendant de la lignée des Uchiwa, et petit-fils de la très célèbre...