MY IDOL FAKE LOVE

CHAPITRE 2

Sun est une excellente danseuse, elle se trémousse explicitement devant moi ce qui me fait mourir de rire. Je passe un très bon moment, cette boite est incroyable.

Deuxième avantage à avoir une meilleure amie idole, l'accès aux soirées VIP de Séoul. Ces endroits sont certes blindés de péteux et de gens qui étalent un peu trop leur richesse à mon goût mais il faut avouer que les lieux sont généralement magnifiques.

Je me retire un instant de la piste de danse, l'observe au loin et je me perds dans cette contemplation. Que veulent tous ces gens ? La richesse, le pouvoir, la popularité et finalement ils se retrouvent coincés là dans une bulle dorée sans pouvoir en sortir. J'ai vu trop de fois Sun pleurer et vouloir abandonner pour aimer ce milieu cruel et ces personnes fausses. Alors, je me réjouis d'être simplement moi, une fille paumée qui peut sortir au grand jour sans avoir de problèmes.

Je me commande une boisson qui vaut à elle seule le PIB d'un pays du tiers-monde. La fatigue de ces derniers jours me rattrape et l'alcool commence à me travailler quand ma meilleure amie se rapproche de moi pour me tirer à nouveau au centre de la piste de danse.

Les lumières m'aveuglent et j'ai du mal à suivre le rythme. En voyant que je me sens faible, mon amie me prend dans ses bras pour me soutenir et ralentir la cadence.

_ Est-ce que tu veux qu'on aille s'asseoir ? Me demande-t-elle dans l'oreille.

Je fronce les sourcils en sentant toutes mes émotions remonter sans que je ne puisse les ravaler.

_ Sun-Hi-shi, je suis si nulle que ça.. ? Pourquoi il m'a quitté.. ? Pourquoi j'ai perdu mon boulot.. ? Je n'aurais jamais assez d'argent pour intégrer cette école de mode dont je rêve depuis des années... Je ne sers à rien...

Elle s'arrête de danser et me fait face. En la voyant retrousser le nez, je devine qu'elle a aussi un peu trop bu ce soir.

_ Eonni, tu es magnifique. Tu es la personne la plus drôle que je connais, t'es canon, intelligente et FRANCAISE ! Tu vas trouver un super job et tu vas te marier à un super beau gosse hyper riche ! Mieux, tu deviens une super styliste créatrice de mode ultra reconnue et tu deviens une des femmes les plus influentes du monde. Oh mon dieu, ça t'irai trop bien.

Elle se tourne vers la foule et se met à crier encore plus fort :

_ Qui veut épouser mon amie française ? Qui veut ? Personne ?!

Je ris à ses conneries quand soudain, elle se retourne vers moi en hurlant :

_ Tant pis pour vous, je la garde pour moi ! Epouse-moi, Lana-Hwang Sun-Hi !

Mes yeux clignent plusieurs fois avant de réaliser que sa bouche vient de se coller à la mienne. Je n'avais encore jamais embrassé de fille avant. Peut-être est-ce l'alcool qui parle pour mes ressentis mais je trouve ça plutôt agréable. Mes mains la repoussent délicatement.

_ Merci mais je veux rentrer.

Elle ferme un œil, visiblement plus ivre que je ne le pensais. Cette fois c'est moi qui la prends dans mes bras pour sortir d'ici et appeler son chauffeur.

Je la confie aux gars de son agence puis regarde la voiture s'éloigner au loin. Je préfère rentrer à pied pour prendre l'air.

La nuit m'enveloppe doucement dans une étreinte fraiche alors je reprends un peu mes esprits. Je reste là, assise sur un banc en fermant les yeux pour essayer de recentrer mes émotions.

Une larme roule sur ma joue, je suis confuse de tout. L'univers semble aller bien vite et j'ai du mal à suivre la cadence. Je me sens perdue sans savoir où je pourrais me sentir chez moi, sans savoir où je pourrais être utile. Et ces questionnements résonnent fortement dans ma tête ce soir.

Une berline noire aux vitres teintées s'arrête soudainement à mon niveau, je dévisage le véhicule puisqu'il n'y a aucune circulation. Un homme habillé en costume en sort et se dirige vers ma position. Il se place devant moi, baisse la tête en signe de respect et joint ses mains sur une petite carte de visite noire qu'il me tend.

_ Si vous êtes disponible, monsieur sera ravie de vous engager.

Mes yeux s'écarquillent en attrapant ladite carte du bout des doigts, dubitative.

_ Je...

Sans pouvoir demander de précisions, l'homme disparait comme un fantôme et redémarre la voiture.

Dans le silence de la nuit, je me perds à admirer le petit objet entre mes doigts, tout de noir vêtu avec un seul numéro de téléphone et des lettres argentées formant le nom « BHT ».