V.

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Point de vue d'Ilona

On est samedi. 14h30. C'est le moment des retrouvailles pour Louise et moi. Louise vient de rentrer de son voyage en Suisse. Je n'ai pas pris de ses nouvelles. Je ne l'ai pas fait volontairement. Aujourd'hui en réalité, c'est toute « ma bande » de chères amies qui se retrouvent, ou du moins ce qu'il en reste car depuis sa création, au fur et à mesure la plupart des filles du groupe nous ont désertés. J'avoue que si j'avais pu je l'aurais fait bien plus tôt. Je les aime pourtant mais pas assez pour accepter ce qu'elles me font subir.

« -Hey Lou' !

-Ah, tu existes encore finalement ? Gloussa Louise.

-Roh Lou le prend pas mal, je voulais juste que tu comprennes qu'il fallait qu'on parle...

Sa voix m'exaspère. Je n'en peux plus.

-Je sais, je sais mais je sais aussi ce que tu vas me dire... poussa-t-elle

-Ah ?

-OUI, que nous sommes, les filles et moi, des amies ingrates, qui t'oublions tout le temps, mais arrête un peu tu sais très bien que c'est toi qui n'est jamais là quand on fait un truc. Soupira Louise, exaspérée.

Je me surprends soudain à lui hurler dessus.

-Justement, c'est ce que vous me dites à chaque fois alors que je ne suis pas conne. Je vous aime les filles mais la seule raison pour laquelle je suis encore amie avec vous est parce que j'ai peur de vous perdre car je tiens quand même à vous. Alors oui, comme tu dis je devrais arrêter et si je veux qu'on parle c'est justement pour ça, pour vous dire que notre amitié se finit c'était bien, j'en garde aussi des bons moments mais surtout des mauvais. Ca n'en vaut plus la peine, vous n'en valez plus la peine.

-Comment peux-tu nous dire ça, tu pourrais au moins nous expliquer, on ne comprend même pas ce qui te prend d'un coup comme ça... Dit une autre d'entre elles, Penny.

-T'es sérieuse de toute façon, tu m'as même parlée depuis deux jours, allez on s'en tape d'elle au pire, c'est qu'une pute. » Lâcha Célia, une nouvelle qui n'attend qu'une chose, me voler ma place. Elle est pathétique, dès qu'elle se sent vexée ou rabaissée ou qu'elle ne sait tout simplement pas quoi dire, elle se contente de sortir des vieilles réflexions à deux balles qu'elle juge vexantes. Mais il m'en faut bien plus pour être blessée. Qu'elle la prenne ma place, qu'elle y aille, je lui souhaite. Moi j'ai eu ma dose et ça ne m'intéresse plus ; j'ai d'autres chats à fouetter et j'ai déjà perdu assez de temps pour des idioties de ce genre. Je mérite bien mieux que ces pitoyables filles qui me prennent pour leur bouc-émissaire. Je suis Ilona, et même quand elles essaieront de me faire tomber : je me relèverais la tête plus haute encore... Elles ont toujours été toutes les six et moi je suis comme toujours et pour tous celle à qui on ne vient parler que par intérêt. J'étais cette fille qui suit et qui se fait influencer par ses amis qui s'amuse à lui inculquer les mauvaises choses. De l'amitié encore une fois, où la seule confiance ruinée, arrachée et déshonorée était la mienne. Confiance certainement donnée aux mauvaises personnes mais je pense qu'elles ont assez joué avec celle-ci. Il faut que je me reprenne. Et que je la reprenne. Cette confiance. Que je redevienne moi, celle qui me plait. Vous devez certainement vous demander pourquoi ? Pourquoi ces filles méritent autant de mépris de ma part ? Et bien figurez-vous, qu'elles et moi sommes amies depuis quatre ans. Quand j'ai déménagée, il y a quatre ans donc ; je ne connaissais personne : Et ces filles me ressemblaient, elles avaient l'air d'avoir des centres d'intérêts communs aux miens. Et en réalité elles étaient populaires... Et à l'époque, je ne désirais que cela. Je voulais qu'on me remarque. J'avais besoin d'être aimée par tous, peu importe si j'étais moi-même ou simplement une « nouvelle moi » avec une personnalité surfaite. Je voulais juste qu'on m'aime et c'était le cas. Avec le temps, je suis devenu une vraie peste insupportable aussi bien avec des inconnus qu'avec mon entourage. Je me prenais pour une diva, capable de tout, uniquement parce qu'elle trouve toujours le point faible des gens. Oui, je savais être méchante et tant que cela blessait, je me sentais bien. Je ne tolérais pas la douleur qu'on essayait de m'infliger afin de me remettre en place et je ne comprenais aucunement les gens qui me disaient « ingrate, égoïste et sans cœur ». J'avais développé une sorte de capacité à ne plus écouter les remarques et ne plus être atteinte par rien. Une sorte cage intérieur dans laquelle je m'étais enfermée afin de ne plus rien ressentir. Certains mettront ça sur mon passé difficile mais je n'avais pas réellement d'excuses valables pour avoir fait vivre l'enfer aux personnes à qui je tenais tant. Être amie avec elles, m'avait complétement changée mais aussi endurcie. Ce n'était pas directement de leur faute, mais j'étais, en partie à cause d'elles, devenues ce que je m'étais pourtant promis de ne jamais devenir. J'avais atteint les limites de l'acceptation de moi-même et je ne voulais qu'une chose. Passer rapidement cette période. Ou revenir en arrière. Pour en revenir aux faits : J'étais vraiment attaché à ces filles. Mais elle ne me le rendait pas. Je veux dire que lorsqu'elles étaient les plus importantes amies à mes yeux, je n'étais que la roue de secours. Je n'ai jamais été la plus importante aux yeux de qui que ce soit amicalement parlant depuis que j'ai déménagée. J'aurais apprécié pourtant. Qu'on me montre que je n'avais pas enduré ces longs moments de solitude et de dégoût envers moi pour rien. Que cela avait servi à quelque chose Et c'est cette inattention à mon égard qui m'a conduit à ressentir pour chacune d'elles tant de haine. J'aurais tout fait pour elles sans rien demander en retour. Mais à un moment, ce fut trop.

Une série d'insultes sont ensuite jetés sur Ilona qui est fermée, elle ne répondra plus, elle ne perdra plus son temps. C'est fini et elle ne reviendra pas en arrière. Il y a des choses, des moments dans la vie où on a le choix et c'était le sien.

Quelques heures plus tard. Point de vue omniscient.

16h30. Ilona va rejoindre les deux filles chez Eva. Elles sont en train de choisir la robe qu'Eva mettra ce soir. Eva a rarement été aussi stressée. Les filles s'apprêtent à la coiffer et optent ensuite pour un maquillage léger, une sorte de dégradé marronné qui va à ravir avec le teint d'Eva. Elles ont du mal à se décider pour les chaussures car Mélinda pense qu'elle devra porter celles avec lesquelles elle se sent le mieux tandis qu'Ilona pense, que pour un premier rendez-vous, les talons sont l'idéal. Il est 19h04 quand elles arrivent enfin à s'entendre et qu'Eva est enfin prête. Un pschitt du parfum La petite robe noire et elle est parée. Elle est stressée car elle ne sait pas à quelle heure viendra Jake : elle pensait qu'il arriverait à 19h mais il semblerait que non...

19h30. Elle reçoit un message de Jake. Elles sautent toutes les 3 sur le téléphone pour voir le message du jeune homme « J'ai pris du retard, j'arrive à 20h, ne t'inquiète pas »

Point de vue de Jake.

20h. J'arrive devant la porte et je la vois. Par « la » j'entends Eva qui sort de la maison avec une robe prune somptueuse coiffée d'un chignon lâche et flou. Elle est sublime. Elle s'est maquillée uniquement pour l'occasion. Ça c'est sûr c'est bon signe, ça veut dire qu'elle prend du temps pour se préparer pour moi. S'il savait. Elle a mis des chaussures à talons noires ce qui met en valeur ses jambes et rehausse tout le reste de sa tenue.

Retour à l'omniscient.

« -Eva !

-Jake !

-On y va ?

-Bien sûr ! A plus tard les filles ! Les deux tourtereaux si on peut dire cela ainsi s'approchent de la voiture.

-Le restaurant est loin d'ici ?demanda Eva.

-Une dizaine de minutes j'imagine, je n'y suis jamais allée par cette route. »

La route paraît tellement longue. Eva est tellement impatiente et excitée à l'idée qu'enfin Jake ait fait le premier pas vers elle. J'imagine qu'elle a dû remarquer qu'il avait lui aussi, fait un effort pour s'habiller dignement pour le rendez-vous. Il porte une chemise et une veste très chic et ses cheveux ont un air faussement élaboré bien que je doute que l'effet eut été fait exprès. Ils arrivent devant le restaurant que Jake a choisi. Eva pense intérieurement que c'est le restau' parfait pour un premier rendez-vous car elle a déjà parlée entendu de cet endroit notamment pour son romantisme. Et en effet, quand ils rentrent dans l'enceinte et commencent à s'installer, Eva est immédiatement interpellée par les lumières tamisées, l'ambiance chaleureuse, le confort ainsi que l'intimité des lieux. Cette soirée va être magique.

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N'hésitez pas à partager ce que vous avez pensé de ce chapitre. Je pense que finalement je préfére faire des chapitres assez court au début. Enfin je verrais je pense que les chapitres seront tantôt court tantôt long. ça dépendra tout simplement. J'étais inspirée pour le passage du point de vue D'ilona. J'espère que c'était pas trop long. J'ai du mal à trouver les médias pour accompagner le chapitre. Je veux que vous vous imaginiez vos propres personnages donc ne vous fiez pas à ceux ci. Ce ne sont que des photos implicites. 
Merci à ceux qui liront 😁😁

La suite arrive dès 4 votes pour ce chapitre.

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