chap 3, Juan-Lúis #3

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Juan-Lúis est assis sur la cuvette des toilettes quand il entend sonner à la porte d'entrée. En effet, quelques minutes plus tôt, sa vessie lui avait dit "PIPI !!", et le voilà désormais accomplissant ce qui devait être accompli (en l'occurence, pisser un coup dans la cuvette de la maison de Francis).

Il est aisé à Juan-Lúis de deviner qu'il s'agit de Sylvester qui vient de sonner : il ne reste que lui à arriver. Un léger sourire se dessine sur le visage de Juan-Lúis : il ne se voile pas la face, il a conscience de son attirance flagrante pour Sylvester (en fait, plus particulièrement pour le corps de ce dernier) dont il garde un souvenir magnifiquement huilé de crème solaire. En effet, cela fait deux jours que Juan-Lúis l'attend, deux jours que son caleçon ne pense qu'à ce moment ; il l'a rêvé, imaginé, fantasmé dans tous ses songes ; il a rempli dans sa tête et dans son lit des mouchoirs d'envies, d'espoirs et sans doute d'illusions. Il sait que son corps ne résistera pas longtemps au charme de la peau hâlée, à la courbe délicate des mollets musclés par des années d'optimist, à l'allure extraordinairement goûteuse des délicieuses petites oreilles de Sylvester.

Juan-Lúis le sait, il le sent : Sylvester est celui qui ravivera les passions ardentes qu'avait éteintes en lui Maritime (fait peu étonnant compte-tenu de l'humidité palpable du prénom de cette dernière). Même si les deux jeunes hommes ne se sont vus que lors d'une simple après-midi plage, Juan-Lúis sait, il ressent qu'il existe, ou a toujours existé, un lien unique et inaltérable entre son corps et celui de Sylvester ; un lien qui l'avait fait durement réagir face à Sylvester (si vous voyez ce que je veux dire). Désormais, la seule volonté de Juan-Lúis est de se rapprocher de Sylvester, de tisser des liens avec lui, de créer une intimité, jusqu'à ce que, peut-être, un jour, il puisse, éventuellement, on ne sait jamais, lui fourrer le cul. Et, afin de mettre toutes ses chances de son côté, pour pouvoir savourer la sensation miséricordieuse du frottement répété de sa peau du bas-ventre contre celle du haut des fesses de Sylvester, Juan-Lúis décide de se laver les mains pour faire bonne impression.

Les mains encore trempées, Juan-Lúis pousse la porte des toilettes, pénétrant ainsi dans le salon en laissant la poignée et la cuvette des toilettes humides derrière lui. Et tandis qu'il passe une main dans ses cheveux longs et soyeux, les yeux de Juan-Lúis atterrissent directement dans ceux de Sylvester. Sylvester lance une banalité, le visage de Juan-Lúis se fend d'un sourire séducteur : alea jacta est, Juan-Lúis est bien décidé à chambouler le coeur de Sylvester, avant de lui chambouler le fiak. 

JuanvesterWhere stories live. Discover now