Une décennie de vide.

6 : Baiser, sexe & emménagement.

AUTONME

Saskia était étalée dans sa culotte rouge en coton et son débardeur, sur son canapé, Baloo près d'elle. Elle était rentrée de chez Elsje depuis presque trois heures, n'avait aucune nouvelle de la femme et commençait tout juste à réaliser qu'elle avait vraiment fait ce monologue endiablé pour celle qu'elle aimait, qui encore une fois était très mariée. Elle lui avait tout dit, et surement que ça pesait dans l'esprit de la brune, et pour ça elle s'en voulait, mais en même temps elle ne pouvait pas s'empêcher de remarquer que égoïstement elle se sentait plus légère. Elle avait toujours le coeur brisé, toujours l'impression qu'il lui manquait un bout d'elle, mais elle avait aussi l'impression qu'elle s'était soulagée d'un gros poids. Les coups portés sur sa porte d'entrée la firent sursauter. Elle se redressa sur le canapé et fronça les sourcils vers la porte. Elle n'attendait personne, et surtout elle n'avait ouvert la porte de l'immeuble à personne, alors que normalement c'était la première étape pour arriver à sa porte. Sceptique, elle se leva, ne prenant pas la peine de s'habiller -parce qu'elle avait l'esprit trop occupée pour y penser- elle se rendit à la porte, et ouvrit. Son coeur s'arrêta en voyant Elsje devant elle. Changée, elle portait maintenant un débardeur sous une veste et un pantalon basique, ses cheveux étaient lâches mais avaient l'air fous, et surtout son visage était un mélange d'émotions indescriptible.

-Mais qu'est-

-Non, tais toi. Coupa de suite Elsje, la voix dure, mais légèrement tremblante. Je suis tellement énervée contre toi! Comment as tu pu garder tout ce que tu m'as dit pour toi tout ce temps? Est ce que tu te rends compte à quel point ça aurait été bien plus simple si tu avais tout dis plus tôt? Quand on s'est retrouvées il y a presque un an. Ou au moins quand je t'ai parlée de la mutation de ma femme. Argua-t-elle. Est ce que tu te rends compte du temps qu'on aurait gagné? Je suis amoureuse de toi depuis que j'ai vingt et un an, et oui j'ai passé une décennie a essayé de t'oublier, d'en aimer une autre, et je commençais à bien le vivre quand tu as réapparu. Mais tu n'as rien dis, je ne savais pas si j'avais encore une chance.

-Mais je ne pouvais rien dire. Tu es mariée! Argua Saskia.

-Et alors?! Cria la brune. Tu savais que j'étais pas entièrement heureuse, et tu n'as rien fait! La Saskia que j'ai connu, ma louloute, elle aurait foncé, elle m'aurait dit qu'elle m'aimait à notre premier déjeuner, ou quand on a dormi ensemble à l'hôtel pour ta fichue convention où tu étais extraordinaire. Ma louloute m'aurait pas laissée passer presque un an entre ma raison qui me tirait vers ma femme dont je ne suis pas amoureuse, et mon coeur et mon corps entier qui me tirait vers celle qui est probablement la plus grande idiote de la planète mais qui est aussi l'amour de ma vie.

-Je suis l'amour de ta vie? Murmura la blonde.

-Évidemment! S'exclama Elsje. Mais tu es surtout nulle! J'ai plus de maison, parce qu'on l'a vendue, j'ai plus de meubles parce qu'ils sont tous à Vienne, et il me reste juste mes vêtements, des objets importants et mes livres. Je n'ai plus de travail, parce que j'ai démissionné, et fais mon pot de départ hier soir. Je n'ai nul par où aller et être parce que je viens de quitter ma femme qui m'a suppliée de rester pare qu'elle m'aimerait toujours. Parce qu'elle m'aime et l'a toujours fait, Saskia, mais je l'ai quittée et vais demandé le divorce parce que c'est toi, parce que avec toi je suis heureuse, parce que tout est mieux avec toi, parce que c'est juste toi!

-Tu l'as quittée? Demanda la blonde, les yeux ronds.

-Évidemment, comment aurais je pu rester avec elle, la suivre à Vienne alors que tu es là et que je sais que tu me veux, que je sais que notre relation amoureuse n'est pas finie? Comment faire en sachant que je pourrais enfin avoir tout ce que j'ai toujours voulu? Rétorqua durement la brune.