Le silence d'un moment

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14 Janvier 2021

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"Solitude"

Voici le mot, qui, en pénétrant cette rue, ne cesse de résonner dans ma tête, encore et encore.

Lorsque les émotions de mon passé remontent, je ne peux ressentir, que le dégoût face à cette réalité.

Sous cette soirée pluvieuse, rien qui ne sorte de l'ordinaire. Le vieux marchand de l'épicerie du coin, me saluant de sa main bien âgée. La dame promenant son chien au quatre coins du quartier. Le gosse s'empressant de rentrer chez ses proches. La jeune serveuse du bar me lançant un sourire...

Au milieu de cette rue : moi
Errant comme un vagabond, à la recherche de quelque chose qu'il ne peut trouver. À quoi bon la joie ? À quoi bon la bonne humeur, si l'on m'enlève tout ce que j'avais de plus cher.

La tête baissée, mes cheveux bruns devenant marrons, dû à toute l'eau sur ma tête, je mis ma capuche sur la tête, et continuas mon chemin. À travers la ville, je passais devant toutes sortes d'endroits, mais aucuns, parmi ceux-là, n'attiraient mon attention. Lorsque je fis face à ce vieux entrepôt, que certains appelle "usine", j'ai pu remarquer l'absence de la voiture du patron, dans ce grand parking toujours désert.

La pluie m'entourant, mon coeur s'angoissant, mes émotions disparaissant, je continuais mon chemin vers l'usine. Ce lieu d'une souffrance journalière, où même le destin ne pensait m'y trouver.

18h. J'entrais par la porte de derrière, alla à ma station, et fît ce que je faisais depuis bien des temps. Trancher, couper, poser, trancher, couper poser. Ce poisson, objet d'une nourriture très précieuse, mais ne pouvant m'en rendre qu'une bouchée de pain...

Ici, j'étais connu comme "le jeune de 20 ans, au boulot des retraités". En effet, ce lieu sinistre ne comportait que des personnes âgées de 50 ans et plus. Cependant, aucune de ces personnes ne m'adressait la parole, tous me voyaient comme un "raté de la vie"...

Je pris une pause, dehors, m'asseyant et regardant les étoiles, je ferma les yeux, et voici que je devais reprendre : Trancher, couper, poser, trancher, couper, poser, et ce jusqu'à 4h du matin.

Lorsque l'horloge sonna, je passa au comptoir, ramassa mon maigre revenu, et sillonna à travers les rues, la tête baissée.

Arrivé devant chez moi, un bâtiment de cinq étages, j'émis un gros soupir, avant de me diriger vers les escaliers, menant au troisième étage d'un immeuble sans ascenseur.

Une fois rentré chez moi, je fût accueilli par le capharnaüm habituel, j'ouvris rapidement une conserve d'haricots, pris une fourchette, mangea, puis alla m'effondrer dans mon lit.

La fin d'une autre vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant