Une proposition Inattendue

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Non, je ne rêvais pas, il y a pas moins de 10 secondes, nous nous tenions dehors sous la pluie, et me voici assis, face à face avec elle.

Un regard fixe.

"Avant, peut-être devrait-on se présenter" dit-elle en se replaçant au fond de sa chaise.

"Tu peux m'appeler Sann, et, à partir de demain, je te propose de devenir collègues"

Elle avait sa main tendue, ses yeux me regardaient toujours fixement, et, pendant ce moment, j'étais tout simplement perdu.

Elle était blonde, avec des cheveux descendants un peu plus loin que ses épaules, accompagnés d'une queue de cheval. Elle avait les yeux bleu, était mince, mais pas trop.

Elle était dans une tenue bleue, accompagnée d'un tablier vert foncé, rappelant la couleur thème du bar. Et était, je dirais, une demi-tête plus petite que moi.

Mais cela n'était pas le point. Avec un regard hésitant, je lui dit en serrant sa main :

"Paul, tu peux m'appeler Paul"

Elle sourit.

"Très bien" dit-elle tout en m'amenant près de la porte.

"Demain, à la même heure, le patron sera là"

Elle me poussa dehors, ferma la porte, puis le volet des fenêtres et de la porte.

Abasourdi, je me tenais devant l'entrée, encore en train de réfléchir à ce qui venait de se passer. "Une proposition à un nouveau travail donc" me disais-je.

Avec un léger sourire, je ferma les yeux, baissa la tête et m'en alla la capuche sur la tête, les mains dans les poches.

Rentré, je fît ce que je faisais depuis bien longtemps. J'ouvris une boîte de conserve, la réchauffa à la casserole, ouvrit une boîte de pâté pour chat, et la donna à Yiss.

Je pris mon temps pour manger, assis à côté de mon chat, je décida de me rendre sur le balcon. Yiss m'y rejoignît.

Pendant que je contemplait les étoiles, la pluie et les nuages se dissipants, je repensais encore à ce moment. Mais je savais, qu'au fond de moi, je ne pouvais accepter. Je ne pouvais compromettre tout ce à quoi j'avais travaillé, gardé pendant toute ces années. Il m'en était impossible.

J'alla aussitôt me coucher.


-


Le lendemain, même chose, j'étais toujours conscient de cette impossibilité.

Je prépara mes affaires, pris mon manteau, mes chaussures, et fît route vers l'hôtel.

Une fois arrivé devant, je fût surpris de voir le patron m'ouvrir la porte. Il m'accueillît d'un geste de la tête, avant de passer par la porte arrière pour rejoindre son appartement.

Je pris place dans ma chaise. Le patron était quelqu'un de très étrange pour moi, il me payait assez cher pour un boulot dont le rôle et de s'asseoir sur une chaise pendant 8h. Mais encore une fois, cela ne m'importait peu. Tout ce dont je recherchais, était le salaire pour subvenir à mes besoins.

Aujourd'hui, il n'y avait personne, aucuns chats passants, aucuns monsieur pour venir, et repartir aussitôt.

Il était 16h, le patron vînt, me remit mon salaire, puis m'ouvrît la porte. Je sortît, mais décida de changer de mes habitudes. Maintenant que je n'avais pas de travail le soir, je décida de faire un tour en ville, avec l'espérance de trouver un boulot quelque part.

Je descendît la rue. Je croisa des chiens, des enfants jouant dans le parc, des commerçants criant leur prix au milieu de la foule.

Je me rendis au premier marchand. Une fois rentré, j'aborda le caissier :
"Excusez-moi, est-ce que vous offrez un emploi pour-"
"Dégage", m'interrompît-il en me désignant la porte du doigt.

Je fît profil bas et sortît.

Le deuxième marchande ne prît même pas la peine de me répondre, et de même pour le troisième. Le quatrième m'écoutas, mais ne pouvais m'offrir un emploi.

Vers la fin de la journée, il était 20h, j'étais passé au travers d'une quinzaine de magasins et épcieries, mais aucuns d'entres eux ne pouvait m'offrir ce que je désirais.

Après avoir fait un tour dans toute la ville, je pris plus d'une heure pour revenir à mon appartement.

Une fois rentré, je m'assit juste sur le canapé, me demandant une fois de plus, ce qu'allait advenir de ma personne...

Yiss bondit sur moi, alors que j'étais à moitié endormi. Je compris tout de suite ce qu'il voulait. J'ouvris le placard : c'était sa dernière boîte de pâté.

Je resta un instant sur place, pris la boîte et la donna à mon chat. Je regarda l'heure : il était 21h55.

Je couru alors prendre mes affaires, et fît un sprint en direction du bar.

Sann était devant, elle m'aperçu.
"Pile à l'heure !", me dit-elle avec un grand sourire.

La fin d'une autre vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant