Nous étions arrivés à mi-chemin du Territoire des Loups. Nous avions quitté Mondstadt depuis deux petites heures et nous nous étions arrêté à la Statue des Sept sur les Hauts du Mornevent. Haletant, je m'étais adossé contre un arbre tandis que Kaeya s'était affalé contre la Statue. Le soleil déclinait déjà. Du moins, de ce que le vent nous amenait comme odeur et sensation. Le soleil, devenu invisible par l'épaisse fumée qui envahissait le territoire, nous pouvions sentir les effluves des repas mijotés doucement annonçant le dîner, le vent frais et crépusculaire nous fouettait les oreilles et l'humidité qui brûlait nos narines apportait la douce nuit.
Une fois notre souffle repris, je dévisageais Kaeya. Il était fatigué, et je ne pouvais pas oublier le fait qu'il était fiévreux. Un bon repas et une nuit de sommeil dans un lit confortable l'aurait remis sur pied mais je préférais abandonner l'idée de l'emmener au Domaine. Si nous voulions retourner au Territoire des Loups par la suite, il fallait compter quatre heures de marche, et ces quatre heures étaient précieuses.« Nous ferions mieux de nous reposer... Annonçai-je, la voix encore un peu faible. Nous pourrions profiter de deux petites heures pour somnoler et manger quelque chose afin d'arriver au Territoire des Loups sans encombre. De plus, si nous tombons sur des ennemis, vu ton état, nous ne ferions pas long feu. »
Kaeya, pour une fois, approuva mon idée. Je commençais à rassembler des brindilles et allumais le feu grâce à mon oeil divin. Kaeya s'assit près du feu et avança ses mains au niveau de la chaleur montante. Je me promenais non loin de notre campement de fortune pour ramasser des baies et tuer un sanglier, et ainsi en dépecer une pièce de viande que nous pourrions partager si nous la faisions bien cuire. Je ramenais finalement tout ça près de mon ami et je posais la viande sur le fagot de bois. Le feu étouffa puis reprit sa force initiale. Je tendis une baie au basané qui la prit en souriant.
« Nous n'avons que ça pour patienter. Expliquai-je, indigné en voyant son sourire amusé.
-Je sais, je sais... »Alors que le feu crépitait, je ne pouvais que me perdre dans cette danse enflammée que nous montrait notre feu de fortune. Je ne pouvais que me rappeler des moments que j'avais passé au Domaine, quand Maître Crepus était encore en vie. Le feu dansant me rappelait quand il me prenait par les mains et qu'il me faisait voler dans les airs en rigolant. J'avais hérité de sa chevelure enflammée, aussi rouge qu'une chrysanthème à aubes. Alors que je souriais tristement, en mangeant les bulles sucrées et fondantes que nous offraient ces baies, je sentis un poids se poser sur mon épaule.
En tournant ma tête, je remarquais que Kaeya était adossé contre moi, somnolant. Je posais aussi délicatement que possible ma main sur son front, espérant ne pas le réveiller, et je me rendis compte que sa fièvre avait encore augmenté. S'il ne mourrait pas de l'épidémie, il mourrait sûrement d'épuisement.
La viande était loin d'être prête, et alors que je regardais de nouveau le feu danser, je me rendis compte que mes sentiments nostalgiques s'étaient transformés. La sensation qui me parcourait le bas du ventre et qui me chatouillait n'était pas désagréable mais honteuse compte tenu de la situation. J'en avais marre que ce soit toujours moi la victime de ses charmes. Pourtant, en coulant un regard vers le basané, endormi, je me rendais compte à quel point il était séduisant. Je ressentais comme une envie irrésistible de faire ce que, cette nuit-là chez Kaeya, je m'étais refusé. À force de me priver, je réussissais de moins en moins à me retenir. C'était comme une faim naissante.
C'était sûrement le mot, c'était une faim que j'entretenais afin de me délecter le plus possible de son goût une fois que l'abstention était brisée.
Je louchais dangereusement sur ses lèvres, dont j'avais déjà goûté la sensation, la saveur et la texture. Je ne pouvais pas m'empêcher de franchir le pas. Les mots de Lisa raisonnaient dans ma tête, comme me poussant à le faire. Après tout, si Lisa ne trouvait pas ça honteux, je savais que l'opinion public suivrait son avis.
J'étais malheureusement quelqu'un qui faisait très attention à son image. Mais étant donné que Lisa, quasi-représentante de l'avis populaire était en accord avec nos sentiments, j'avais vraiment du mal à réfréner la faim qui me tiraillait le bas du ventre.
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Une Passion Glaciale
Fanfiction𝙏𝙒 / 𝙞𝙢𝙖𝙜𝙚 𝙙𝙚 𝙘𝙤𝙪𝙫𝙚𝙧𝙩𝙪𝙧𝙚 𝙣𝙚 𝙢'𝙖𝙥𝙥𝙖𝙧𝙩𝙚𝙣𝙖𝙣𝙩 𝙥𝙖𝙨 ; 𝙙𝙧𝙤𝙜𝙪𝙚 𝙚𝙩 𝙨𝙘𝙚̀𝙣𝙚𝙨 𝙚𝙧𝙤𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 (𝙞𝙢𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚); 𝙖𝙡𝙘𝙤𝙤𝙡 𝙚𝙩 𝙫𝙞𝙤𝙡𝙚𝙣𝙘𝙚 (𝙚𝙭𝙥𝙡𝙞𝙘𝙞𝙩𝙚) /!\ 10 𝙥𝙧𝙚𝙢𝙞𝙚𝙧𝙨 𝙘𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩...