Chapitre 2

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Il était grand , d'allure chétive. On ne l'aurait pas tout de suite nommé gardien avec une telle carrure. Il devait avoir dans la vingtaine tout comme la jeune fille. Le jeune homme avait le regard sévère. Il tenait fermement son fusil à baïonnette  . Le jeune gardien était aussi raide qu'un bâton dansant la salsa dans son uniforme bleu marine. Rachel s'avança près de lui après l'appel du fameux gardien.

" Ce n'est pas un bar ici. Veuillez rentrer chez vous mademoiselle. "

" Je ne suis pas alcoolique."  Avait elle simplement soufflé avec un regard exaspéré.

Le gardien un peu perdu prit cette fois-ci le temps de la regarder. Robe noire, long manteau usagé et regard lasse avec une pointe d'espoir était le plus remarquable chez cette jeune femme.

" Pourquoi êtes-vous ici alors si ce n'est pas pour m'emmerder dans mon travail ? "

" L'annonce dans le journal parlais d'un poste d'infirmière qui c'était libérer et je suis venu pour..."  Rachel était presque sur le point de laisser tomber devant l'énervante  désinvolture du garde mais elle se fit tout de suite couper dans son élan.

" Ah ! si c'est pour ça venez , entrez. " Il n'avait jamais paru bavard mais depuis que la jeune femme avait annoncé la raison de sa venue, le garde était devenu un vrai moulin à paroles.

" Vous savez, ça fait presque 3 mois qu'on a fait cette annonce. Mais personne à la porte. On se demande bien pourquoi ? " Il rigola un peu de sa blague qui s'amusait visiblement que lui avant de conduire Rachel dans le bureau du directeur.

La prison avait visiblement gardé le charme de la guerre. Ils marchaient dans  un couloir. Et qu'est-ce qu'il était long. Pas un tableau, ni une fleur ou aucune couleur d'ailleurs qui aurait pu redonner vie à ce pauvre dédale sans fin . Sombres et crasseux étaient les mots les plus justes pour le décrire.

De temps en temps le garde croisait un collègue qu'il salua rapidement. Tout ici, donnait une nouvelle raison à Rachel de s'en aller. L'atmosphère pesante, le décor repoussant , tout.

Mais ils s'arrêtèrent devant une porte en bois. Rouge qu'elle était. C'était sa seule chance de partir et de potentiellement trouver un travail moins dangereux que de cotoyer chaque jour de dangereux criminels, ses  pensées à une vitesse folle, le tracte décidé de lui jouer un mauvais tour. Faire battre son cœur plus rapidement qu'un moteur.

Et soudain la porte s'ouvre. Le gardien, Luc, qui l'avait accompagné depuis le début lui laissa un petit " bonne chance" , un maigre effort pour la rassurer certes mais qui lui alla droit au cœur.

Elle entra et la porte se referma doucement derrière elle . L'odeur du café fraîchement préparé avait envahi la pièce. Les différents dossiers étaient parfaitement rangés, la décoration alignée  tel des petits soldats bien dociles . Du plafond au plancher tout était carré.

Assis sur sa chaise de bureau, le directeur l'invita à s'asseoir. L'entrevue pouvait commencer. Il nota quelques informations essentielles, écouta attentivement les qualificatifs de la jeune fille avant de lui poser une question.

" C'est bien beau tout ça. Vous me dites que vous avez participé à la guerre d'il y a 5 ans en tant qu'infirmière. Vous avez sauvé la vie de pas mal de gens. Mais ici ce sera différent, et vous savez pourquoi ? "

" Je ne sais pas vraiment Monsieur, chaque vie mérite bien d'être sauvée. "

" Faux , vous êtes à Hell City et désormais vous ne ferez pas tout pour sauver ces criminels mais vous leur donnerez juste assez pour qu'ils croient avoir une chance de survie. Si vous avez compris ceci alors bienvenue ! " .

Prisonier 404 ( En pause ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant