Cap Ou Pas Cap ? - Livaï x OC/Reader

Chapitre 2 - Tue Le.

L'air lui manquait.

Elle essayait de se calmer et d'inspirer convenablement mais ses poumons semblaient ne pas vouloir se gonfler comme à leur habitude. Elle était enfermée. Enfermée dans un espace si petit qu'elle pensait être dans une sorte de boîte dans laquelle aucune lumière ne pouvait passer.

Comment avait-elle fait pour atterrir ici ? Elle n'en savait rien et elle n'avait même pas le temps de se poser la question car, même si l'obscurité la rendait aveugle, elle était certaine que la boîte commençait soudainement à se rétrécir et à se rapprocher dangeureusement d'elle.

Elle hurla.

Elle hurla mais aucun son ne sortit de sa gorge et elle commença à encore plus paniquer lorsqu'elle se rendit compte que personne ne viendrait la sauver.

Soudainement, le paysage changea.

Elle avait retrouvé la vue malgré l'obscurité qu'elle pouvait apercevoir à travers les fenêtres sales et barricadées à l'aide de grosses planches de bois brut.

La flamme d'une bougie presque entièrement consumée vacilla légèrement et lui permis facilement de prendre conscience de l'endroit où elle se trouvait. C'était un salon misérable et funeste qui sentait la moisissure, la décomposition et la pourriture.

Toutefois, l'odeur insoutenable qui se dégageait à travers toutes celles-ci était celle d'un homme bedonnant aux cheveux grisonnants mélangeant sueur, effluve d'alcool et une haleine abominable.

Derechef, Lyne n'arrivait plus à respirer à cause du poids de l'être humain étouffant qui se trouvait sur elle, le pantalon et le caleçon sur les chevilles.

Ses doigts boudinés aux ongles irréguliers et acérés parcourirent le corps frêle et tremblant de la jeune fille aux yeux écarquillés et terrifiés.

Elle était paralysée, comme ankylosée, et malgré les soubresauts de son corps elle ne pouvait plus rien faire : acceptant son sort lorsque la main caleuse de l'homme qui l'avait recueilli se fraya jusqu'à sa poitrine à peine développer.

- Je sais que tu aimes ça... murmura-t-il à son oreille dans un souffle chaud et gâté.

Elle était devenue muette et aphasique tant la situation était invraisemblable. Elle avait besoin d'aide, elle priait à tout va que l'on vienne la défendre, la sauver avant l'impensable.

"Aidez-moi.
Aidez-moi.
Aidez-moi.
Aidez-moi.
Aidez-moi.
Aidez..."

Comme l'apparition divine, une petite silhouette se dessinait désormais dans l'encadrement de la porte qui pendait sur ses gonds.

La personne s'arrêta net en voyant la scène qui se déroulait devant lui et sa bouche s'entrouvrit légèrement tandis que son regard s'assombrissait mauvaisement.

Lyne et Kaïs n'étaient que des enfants et ne comprenaient pas totalement le spectacle qu'ils subissaient en tant qu'acteur et spectateur mais ils savaient que c'était mal.

Ils comprenaient qu'il n'avait pas le droit.

Avant même que Kaïs, ne rentre dans la pièce et ne voit cette affreuse scène et alors même que Lyne n'avait pas crié, il savait qu'il se passait quelque chose d'étrange. Il savait qu'elle était en danger, il savait qu'elle avait besoin d'aide.

Le petit garçon de l'époque avait froncé les sourcils alors qu'il était aux champs en frissonnant d'horreur sans raison particulière.

Cela lui avait suffit pour se diriger à pas de course vers l'immonde cabane qu'ils habitaient depuis un temps particulièrement récent et de ramasser le couteau aiguisé qu'ils avaient utilisé la veille pour éplucher les carottes.