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Cela fessait plusieurs heures que je me promenais seule dans le bloc. Minho, c'était absenté prétextant qu'il fallait qu'il aide les blocards à préparé la fête de ce soir. Je me promenais donc pendant ce laps de temps, il fallait que je repère au plus vite le lieu, je serais davantage utile ainsi et je pourrais me débrouiller seule. 

J'avais déjà croisé la moitié des blocards, tous sans exceptions me regardèrent d'une manière très étrange, je me forçais à leurs sourires pour me fondre dans la masse. Tout le monde se dépêchait à ses taches, Alby leur avait dit que leur journée serait terminée, mais voilà qu'ils sont obligés de préparé une fête pour ma bienvenue. J'avais proposé mon aide à Alby, mais celui-ci l'a rejeta comme une vulgaire chaussette. 

Au fil de mes pensées, sans m'en rendre compte, je me retrouvai dans la forêt. Le ciel se couchait, je ne ressentais pas une once de peur de me retrouver au centre d'une forêt obscure, c'était au contraire plutôt apaisant. Je continuai à marcher là où bon me semble. Minho, Alby ou quelqu'un d'autre finirais bien par me retrouver de toute manière. Je vis plusieurs fois des gros scarabées argentés se faufiler entre mes pieds, comme s'ils me suivaient. Le jour finit par réellement disparaître laissant place au plus obscure des paysages. Ce fut à ce moment-là que mon regard fut attiré par de jolies lucioles, elles semblaient si proches. Plus je m'approchais, plus elles s'éloigner, comme si leur destination devait mettre montré. Je courais derrière elle, je voulais à tout prix voir où elles iraient. Après quelques secondes de courses, je vis où elles me menaient. 

Je m'approchais davantage, le lieu été enchanté, quelque chose de sécurisant s'y trouvait. Enfin, c'est ce que je pensais avant, je m'approche suffisamment pour voir plusieurs tombes. C'était cela qui attirait les lucioles. Je ne fus absolument pas dégoûté de voir des tombes, c'était ce qui se passait quand la mort frappe à votre porte. Je m'approchai suffisamment pour voir les noms de ces personnes. Je ne les connaissais absolument pas, pas étonnant vu que je venais à peine d'arriver. Sur une tombe, il y avait encore des ossements, cela m'attrista, comment pouvons nous laisser la dépouille de quelqu'un comme ça ? Je m'assis juste en face , je ne saurais le dire, mais cet endroit était certes peu rassurant, mais il était pour le moins apaisant, et c'était de cela que j'avais besoin à ce moment précis. 

Je me mise à parler, j'en avais  besoin. Alors je racontais tout ce qui me passait par la tête, ma rencontre avec Minho, les événements de cette journée, ma peur et ma reconnaissance d'être en vie. N'est-ce pas un ironique de parler de sa vie à des morts ? Je ne m'arrêtais de parler que quand j'entendis des branches craquées derrière moi. Je me relevais d'un bond et retournai.

 C'était Minho, le soulagement s'échappa de mes lèvres, et je parus soudainement gêner en pensant à tout ce que j'avais dit.

- Tu m'as fait peur ! Depuis combien de temps es-tu là ?

- Je suis désolé, je ne voulais pas... En fait, je suis là depuis un bon moment, je dirais... Je suis arrivé, tu venais de commencer, je suppose, en tout cas, tu parlais de ton arrivé et de moi... Il rigola, gêné, et moi, je m'empourprai. Je ne voulais pas t'écouter, mais je suppose que j'ai été un peu curieux de ce que tu dirais à des morts, mais il s'avère que tu sais très bien leur faire la conversation. Un peu rire sortie de mes lèvres. Je pensais que tu devais avoir besoin de te confier et à vrai dire le tableau que tu représentes avec ces libellules m'a subjugué. Je dis n'importe quoi, l'alcool doit me monter à la tête, je venais te chercher pour la fête, je voulais te présenter à quelques-uns de mes amis.

Je lui souris, me relevai et m'essayai mon pantalon noir. Je me dirigeai lui et l'embrassai sur la joue puis sans l'attendre, j'allai là où la lumière des feux de joie reflétés le mieux, elles me guidèrent dans l'obscurité. Je ne me retournais pas une seule fois pour voir si Minho me suivait. Je suppose que lui aussi, il avait besoin de se confier aux morts.

Je m'approchais de Newt quand je le vis avec Alby. La musique douce et mélodieuse rentrée dans mon esprit, je n'étais même pas au courant que certains blocards étaient musiciens. Au départ, je parlais simplement avec les garçons, mais très vite, ils me firent tourner dans un sens puis dans un autre. Je n'avais jamais dansé de cette manière, très vite, tout les blocards nous rejoignirent. Le rire, l'alcool et la musique se mélangeaient d'une façon inouïe. J'étais persuadé que cela était écrit, ce matin en me réveillant, j'étais certaine que demain serait un nouveau jour. La soirée se déroula, enfin quand tout le monde fut fatigué de danser, je m'accourais à voir Minho. Il se trouvait avec un groupe composé de plusieurs garçons. Je lui souris arrivé à sa hauteur, Minho me regardait de manière indescriptible. Il regardait ses amis et dit haut et fière.

- Voici ma petite protéger April, vous la connaissait tous déjà pour avoir plus au moins dansé avec vous, ce soir. Je vous prie de faire attention à elle, elle risquerait de nous mettre des bâtons dans les roues.

Je lui mis en guise de réponse, un sacré coup de coude dans les cotes. Le pauvre se plia en deux de douleur.

- Enchantée de vous rencontrer, comme l'a dit le petit con de service, je suis April. Si vous avez besoin d'un coup de main ou autre chose, je suis là. Dis-je en souriant.

Après plusieurs minutes de discussion entre Minho, moi et les coureurs, Ben prit la parole.

- On raconte qu'au moment où tu es remonté de la boite, tu n'a pas attendu que les blocards te file de quoi remonté, tu es monté à l'aide de caisse et de tes bras.

- Oui, c'est vrai, les pauvres n'avaient encore jamais vu de femme donc je peux comprendre qu'ils n'ont pas bougé devant ma beauté. Dis-je en rigolant

- Devant quoi ? Répéta Minho Je ne crois pas qu'on est la même définition de beauté, dit-il en rigolant

- Non mais le moche à parler ! Vous l'avais entendu, je crois qu'il va se reprendre un petit coup de coude ? Répondis-je en le fixant

Ses amis se moquèrent de lui, mais celui-ci fit mine d'être effrayé et se mit à courir. Je m'empressai donc de lui courir après, le feu de joie dansé et nous nous courions. Nous passions à travers les blocards, en fonçant dans certains d'entre eux. Minho rigolait et moi, je l'insultais.

 Après être passé dans la lumière, nous nous retrouvions un peu plus à l'écart, dans la pénombre. Je réussis enfin à lui sauter dessus. Minho rigolait à gorge déployée. Je finis par m'allonger à côté de lui, dans la fraîcheur de l'herbe. Le ciel au-dessus de nous ne représentait aucune étoile, ce fut un long ciel foncé. Un silence paisible s'installa, les rires des blocards au loin. Je le coupais au bout de plusieurs minutes ce silence.

- D'où viennent ces morts ?

- La plupart d'entre eux étaient des coureurs, ce sont les risques pour pouvoirs trouvés une sortie.

- N'as-tu pas peur ? Je me tournais vers lui.

- Si bien sûr, chaque jour à chaque minute, mais il faut que quelqu'un trouve cette putain de sortie.

- Alors il faut vivre chaque jour chaque minute comme si c'était la dernière ! Il se tourna vers moi. Qu'est-ce qu'il y a dans ce labyrinthe ? Tu m'as dit que les murs changés toutes les nuits et portes se fermaient jusqu'au petit matin.

- Il y a des choses qu'il ne vaut mieux pas savoir April...

- Je veux que ça soit toi qu'il me le dise, je sais ce qui se passe, il y a des choses dans ce labyrinthe, s'il te plaît.

- Ce sont les griffeurs. Des machines créées par les créateurs. Elles sont constituées d'une grande pince qui peut te piquer, cela peut te tuer si tu ne reçois pas le remède, c'est comme cela que la plupart de mes amis sont mort. Je me redressais, Minho me suivit du regard.

- Allons courir Minho. 

- Quoi ?

- Allons courir, jusqu'à ce qu'on n'en puisse plus, courons jusqu'à mourir, Minho. Demain est peut-être un nouveau jour, mais ce soir, je veux vivre.

- Je ne suis pas sûr de comprendre, mais d'accord. Je lui tendis une main qu'il attrapa volontiers.

- Attrape-moi et je te donnerais un vœu. Lui dis-je

- Un vœu, un seul, la réponse est si peu payée contre l'acte. Me dit-il en rigolant

- Apprenez, mon cher monsieur, une femme est quelque chose de difficile à obtenir, répondis-je en courant

Et à ce moment précis, je vous jure, nous étions immortelles.


Il est difficile de tout laisser aller

Que le passé disparaisse

Essayez de délier à partir d'une ancienne vie

Mais il me traîne toujours vers le bas

Nous n'avons pas parlé

N'étaient pas assez et les tempêtes arrive lentement

Quand la lumière tourne et les temps froids surgissent

Nous étions en train de courir à travers la tempête, à travers la nuit

Nous courions dans le noir, nous suivions nos cœurs

Et nous tombions et nous nous effondrions lentement

Nous retomber lentement dans l'obscurité

Failling Apart, Michael Schulte

Sommes-nous pas un peu trop jeune ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant