Troisième Partie

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Les jours s'écoulèrent avec une telle vitesse que Sirius songea plusieurs fois que le temps se jouait de lui. Il n'avait pas adressé la parole à Remus et à James depuis le jour où ils avaient demandé à Lysandra d'être leur professeur particulier. Peter, en revanche, lui était resté loyal. Sirius aurait voulu se confier à lui, lui dire ce qu'il ressentait pour Lysandra mais il ne fut pas assez courageux.

Le vendredi suivant, il se rendit dans la cour en traînant des pieds. Bien sûr, il avait hâte de se retrouver en la compagnie de Lysandra mais il appréhendait aussi sa proximité.

Il voulait être le premier sur les lieux mais c'était sans compter sur la ponctualité de la jolie sorcière. Elle attendait sur un banc, un livre de sorts juché sur ses genoux. Sirius l'observa pendant un moment. Chaque détail de l'apparence de Lysandra fit l'objet de son attention. Elle avait coiffé ses cheveux différemment, dégageant son beau visage. Une lourde tresse, terminée par un joli nœud jaune et noir, les couleurs de sa maison, reposait sur son épaule. Elle avait délaissé sa robe de sorcier pour ne garder que sa jupe et son pull frappé du blason de Poufsouffle. Le temps s'étirait ; Sirius décida qu'il était temps de quitter sa cachette et, prenant une grande inspiration s'approcha d'elle. Il avait du mal à se déplacer normalement, comme si ses pieds refusaient de marcher droit. Quand elle le vit, un immense sourire se dessina sur ses lèvres. Le cœur de Sirius flancha. Il sentit la sueur dégouliner le long de son dos.

- Salut ! s'exclama-t-elle en se levant. Je ne pensais pas que tu viendrais.

- Comment ça ?

Sirius eut un mauvais pressentiment. Il se rendit alors compte que tous ses amis manquaient à l'appel. Ce n'était rien d'étonnant de la part de James et Peter qui étaient systématiquement en retard. En revanche, Remus était connu pour sa ponctualité. Leur absence l'inquiétait.

- Les autres m'ont envoyée un hibou : apparemment ils ne pourront pas venir. Une histoire de devoirs à rendre...

Les saligauds, pensa férocement Sirius en serrant les poings.

- J'en ai déduit que tu abandonnerais à ton tour, tu n'avais pas l'air très ravi d'assister aux cours.

Elle baissa les yeux, l'ombre de ses cils balaya ses joues. Sirius eut aussitôt envie d'emprisonner son visage entre ses mains. Il se fit violence pour reculer.

- C'est en tous cas l'impression que j'ai eue dans la salle commune de Gryffondor l'autre jour.

Lysandra le regarda.

- Euh...J'étais juste un peu surpris, on n'en avait pas encore discuté.

Elle parut soulagée. Un silence gêné s'installa entre eux. Sirius se demanda s'il ne ferait pas mieux de s'en aller mais se surprit à dire :

- On s'y met ?

Lysandra obtempéra. Elle lui suggéra de commencer par le sortilège d'allégresse, ce qui leur permettrait de reprendre les bases en douceur tout en travaillant pour les BUSE. Elle confisqua sa baguette magique, l'obligeant à réciter la formule magique à voix haute et intelligible.

Sirius eut beaucoup de mal à se concentrer, elle se tenait si près de lui. Son parfum, un délicieux mélange de citron et de romarin flottait dans les coins de ses narines. Quand elle lui rendit sa baguette pour qu'il exerce sa posture, leurs doigts se frôlèrent. De jolies plaques roses se dessinèrent sur le haut des joues de Lysandra et elle se détourna pour les cacher. Il avait étudié ce sort en troisième année, soit deux ans auparavant mais les leçons du professeur Flitwick lui paraissaient si loin. A l'époque déjà, c'était le seul sortilège pour lequel il éprouvait des difficultés.

L'hésitation de Patmol, Avec Sirius Black (Le club des Maraudeurs)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant