Chapitre 7

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J'ai passé un moment allongée sur la plage et monsieur Keïta , notre professeur , est venue s'asseoir à côté de moi. Il m'a demandé si j'envisageais de poursuivre mes études après le BEPC.
J'en avais déjà parlé avec Dior et nous avions pris la décision de ne pas nous mettres dans cette galère . Le lycée le plus proche est à 50 kilomètres de notre village et il n'y a pas d'internat. On ne se faisait pas d'illusions sur les familles d'accueil . Ceux qui acceptent d'héberger les lycéennes dans les villes exigent en contrepartie qu'elles se chargent des travaux ménagers .
Et Dior et moi, nous ne voulions pas être traités comme des bêtes de somme sous prétexe qu'on nous offrait un bout de matelas mousse et une gamelle de riz à midi . En plus , ceux qui sont allés jusqu'a l'université ne parviennent pas pour autant à trouver du travail .
Tous les jeunes du pays d'ailleurs préfèrent immigrer en Europe , perdre leur temps dans les écoles , persuadés qu'ils s'en sortiront en faisant les vendanges à Brescia.
Pour les filles , ils ne reste que la possibilité de se marier à des immigrés ou à des blancs si elles ont assez de culot pour affronter le mépris d'une société qui condamne les mariages mixtes . Monsieur Keïta disait que la situation du pays allait changer parce que nous avons un nouveau président de la République Abdoulaye Wade .
Ceci , il n'avait pas cessé de nous le répéter tout au long de cette année scolaire .

LA NUIT  EST TOMBÉE SUR DAKAROù les histoires vivent. Découvrez maintenant