Mark-iavélique

Chapitre 7

La première mi-temps se termine.

- Coach, qu'est-ce qu'on fait ? On est mené 2-0.

- Votre jeu est complètement désaccordé, c'est médiocre. Tâchez de vous concentrer. La clé pour gagner ce match est en vous. Cherchez la.

Il me lance un petit regard pour me dire que ça me concerne. David Evans s'approche de notre équipe.

- Je vais aux toilettes.

Je m'en vais mais il me suit. J'accélère le pas en essayant de le semer quand je me cogne à Zoolan. Je me demande ce qu'il fait ici avant de me mettre derrière lui une fois que mon grand-père arrive dans notre couloir.

- Mark, s'il te plaît !

Il s'arrête face à nous.

- Qu'est-ce que tu fais ici, Zoolan ?

- J'entraîne le Brésil.

- Je le sais bien, merci. Qu'est-ce que tu fais avec mon petit-fils ?

- C'est ton grand-père, bonhomme ?

Je regarde David avant de secouer la tête négativement. Il semble choqué.

- Mark, c'est moi ! David Evans.

- Je ne vous connais pas. Mon grand-père est mort, enterré et même remplacé. Allez-vous-en !

- Zoolan, qu'est-ce que tu lui a fait ?!

- Je lui ai dit la vérité, David. Il a lu ta dernière lettre échangée avec Nelly. Tu l'as abandonné.

- Elle était sortie de son contexte...!

Je sens une forte douleur dans ma poitrine se répartir dans tout mon corps, tous mes muscles, tous mes nerfs. Je tombe à genou en hurlant. Il semblerait que je supporte vraiment mal ce fichu produit ! La douleur est tel à s'arracher les cheveux. Je me sens vaciller mais reste conscient.

- Il t'a menti, je veux te protéger !

- Tu as lu les lettres et je t'ai permi de t'entraîner ! Je suis le seul qui te comprend vraiment, Mark. Tu dois me faire confiance comme avant !

Je le connais, il sait clairement dans quel état je suis. Je hurle encore plus. Je ne sais plus qui je dois croire ni quoi penser. Je m'embrouille rapidement... Au final, est-ce que mon foot n'est pas qu'un énorme mensonge ? Je pousse le plus gros cri de ma vie, ici, au FFI, mon objectif ultime représentant tous mes rêves. Ce sérum, était-il sain...?

- Mark !

- Mark !

Perfection, victoire, réussite, fierté, combativité, bonheur, honneur, force, pouvoir, possession, confiance...

I.N.V.I.N.C.I.B.I.L.I.T.É

- Je suis désolé, Mark.

- Ce sont les dégâts du football, de la naïveté et de l'impuissance. Viens. Tu sais maintenant que l'abandon est la seule chose qui reste aux faibles.

Mon regard passe de Zoolan Rice à mon grand-père David Evans. Je viens de retrouver mon grand-père dans un contexte pareil... La défaite ne m'a jamais aidé. Celui que j'aime tant se montre devant moi maintenant que je vais gagner le FFI. Il m'a abandonné. Le foot, que m'a-t-il finalement apporté ?

- Tornade de feu !

×

J'ouvre les yeux. Je suis assis sur le bord du terrain. Jude change le gant de toilette mouillé que j'ai sur le front.

- Tu ouvres enfin les yeux.

Axel me regarde avec les larmes aux yeux. Où sont David et Zoolan ?

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- On en sait rien, nous. Je t'ai entendu hurler et je t'ai retrouvé dans un état lamentable entouré de David et Rice.

- Où sont-ils ?

- Zoolan a fui. David est en face avec Costa, son équipe.

Je me frotte la tête.

- Pourquoi tu m'as fait ça ?

- Je pouvais pas te laisser souffrir. J'ai rien trouvé d'autre spontanément.

Toute l'équipe est là, à s'occuper de moi pendant que je réfléchis sur la vie. Je suis complètement perdu. Je sais que Zoolan est le gentil ! Je dois devenir invincible. Je le réalise tard mais c'est maintenant une évidence.

- Mark, tu te sens comment ?

- Coach ? Eh bien, prêt à gagner !

- Tu peux te lever ?

Je me lève mais manque de crier à cause de la douleur. Mon corps brûle de l'intérieur. C'est bien plus ardent qu'une tornade de feu. Je me mords la lèvre pour me forcer à me taire.

- Oui !

- Bien. Je suis rassuré. Le match reprendra d'une minute à l'autre.

Axel et Jude me fixe pendant que les autres retournent sur le terrain. Le coach me regarde puis s'éloigne, je suppose qu'il veut nous laisser un peu d'intimité pour discuter.

- Tu as mal.

- Non, ça va.

- Menteur.

Je vais à mon poste sans rien dire.

×

Le coup de sifflet final retentit au moment où je tombe au sol. Je ne sais même plus quel jour on est, si nous avons gagné ou non. Je me sens paralysé, je ne peux même plus ouvrir les yeux. Axel court jusqu'à moi.

- Mark ! Tu m'entends !?

Il me secoue. Je ne peux pas répondre.

- Dis quelque chose !

J'essaie mais je n'y arrive pas. Je mets toute mon énergie pour ouvrir les yeux, sans succès. Est-ce que c'est la fin ? Est-ce que je suis juste inconscient ? Non. Je me suis déjà évanoui et c'est différent. Qu'est-ce qu'il y a dans la seringue déjà ? De toute façon, je ne peux pas parler alors l'information me serait inutile. Il n'y a comme seule sensation sur mon corps que les mains d'Axel me manipulant, essayant de rappeler à mon corps ses sensations, en vain. Je sens que son collier est sorti de son t-shirt puisque c'est le seul élément froid qui tapote parfois mon menton. J'entends les sirènes d'ambulance. Ils paniquent pour rien, je vais bien ! Je ne me suis pas senti aussi bien depuis... Depuis toujours ! Je suis mis sur ce qui me semble être un brancard, c'est difficile à dire.

- Mark, on a gagné.

Après cette dernière phrase d'Axel, je perds connaissance.