Renaissance sensuelle

Chapitre 8

Alexandre

        Comment en est-on arrivé là ? Comment ai-je réussi à me retrouver seul avec ma meilleure amie dans sa chambre ? 

        Je la regarde avancer doucement dans cette pièce qu'elle s'est rapidement approprié, des vêtements à elle traînant un peu partout sur le sol et les fauteuils. Elle semble mal à l'aise, et je la comprends. Moi aussi je ne me sens pas à ma place. J'ai peur d'avoir fait la plus grosse bêtise de ma vie. 

        Pourtant, lorsque je repense au baiser échangé en boîte, cette fougue qui s'est emparé de nous, les sensations qui m'ont parcouru, mon sexe qui s'est dressé d'un coup dans mon boxer me faisant gémir, je ne peux qu'être sûr de mon choix. Il faut que je lui fasse l'amour ! 

        Je passe une main fébrile dans mes cheveux en m'adossant à la porte de la chambre. Emelyne s'est arrêtée devant la fenêtre. Cette même baie vitrée où je l'ai vue jouir caressée par mon ami. 

        Ce qui me fait me souvenir de la tête de David lorsqu'on était retourné à la table et qu'on lui avait expliqué qu'on aurait plus besoin de ses services. Il n'avait pas pu masquer sa peine, et cela m'avait ravi. 

        Pourtant, je suis en train de me demander si nous n'allons pas devoir faire appel à lui. Emy et moi sommes trop tendus pour entamer quoi que ce soit, et cela risque de durer et empirer. 

        Je m'approche doucement de mon amie et la voit se tendre en m'entendant arriver. Je pousse un soupir las, tourne les talons et sort de la chambre. Je ne mets guère de temps à trouver David. 

- On va avoir besoin de toi. 

        Mon ami relève la tête de son livre avec un sourire supérieur. Je serre les poings et prend une grande inspiration pour ne pas le frapper. Son petit air arrogant me tape sur les nerfs, mais je ne dis rien. J'ai trop besoin de lui. 

- Je m'en doutais. Une amitié comme la vôtre ne se transforme pas du jour au lendemain en passion dévorante. Surtout maintenant que la pression est retombée ! Le trajet vous a été fatal. 

        Encore une fois, j'ébouriffe mes cheveux en fourrageant dedans. J'ai horreur lorsqu'il a raison. Nous aurions dû continuer sur notre chemin à la boîte, nous n'en serions pas là à l'heure actuelle. 

        David se lève avec une lenteur délibérée de son fauteuil qui me donne envie de lui mettre un coup de poing. Il ne voit pas que je suis sur le point d'exploser ? 

        Il monte les escaliers avec la même lenteur et j'ai envie de lui hurler dessus pour qu'il avance plus vite. Pourtant, je garde ma langue dans ma bouche et lui suit. 

        Arrivés dans la chambre, Emelyne se tourne vers nous, les sourcils froncés. Visiblement, elle ne comprend pas la présence de David. Je décide de lui expliquer mon idée. 

- Il va nous falloir un exutoire avant de pouvoir nous retrouver tous les deux. Je te propose donc de commencer avec Dave et je viendrais vous rejoindre lorsque tu seras prête. Enfin, Dave nous laissera lorsque le moment sera venu. 

        Emelyne ouvre de grands yeux, mais je vois dans son regard qu'elle est tentée. Elle se passe une langue gourmande sur les lèvres et ce simple geste m'enflamme. Mon ami s'avance vers elle et enroule sa main autour de sa nuque, attirant son visage vers le sien. Mes mâchoires se crispent lorsque ses lèvres se rapprochent de celles de mon amie, mais au dernier moment, il les pose sur sa joue, avant de dériver vers son cou. Sa langue laissant des traînées de plaisir dans son sillage.