PDV Peter

A bout de souffle Tom et moi sommes tous les deux penchés en avant, les mains sur nos jambes, haletants et rouges. Je peux entendre le sang battre dans mes tempes et je réalise la galère à laquelle on vient d'échapper. On a réussi à semer le grand baraqué mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'il me trouve de toute manière. Je ne me fais pas d'illusions : tant que j'aurais pas remboursé les 10 000 livres, ils en auront après moi. Mais aujourd'hui, la priorité, c'était de mettre Tom à l'abri. Et par abri, j'entends chez moi. Comme prévu, la maison est vide et en bordel mais ça, c'est un détail. Pour l'instant, ce qui m'importe, c'est lui.

-Ca va ? je lui demande en grimaçant, les poumons en feu.

Je me redresse et prends de longues inspirations. Tom, qui lui est en l'occurrence toujours penché, relève la tête vers moi et me lance un regard noir.

-Tu m'expliques ce que c'était ce bordel ?

-Réponds à ma question avant, je réplique.

-Elle est débile ta question, ça a l'air d'aller ?

-Putain, c'est compliqué avec toi d'avoir une réponse simple, je souris en me dirigeant vers la cuisine. Tu veux un verre d'eau ?

-Réponds à ma question avant, je l'entends lancer depuis le salon.

Bien joué, je songe.

PDV Tom 

-Petit souci d'argent, il crie nonchalamment depuis la cuisine.

Je lève les yeux au ciel et me redresse, le thorax douloureux. Ca faisait longtemps que j'avais pas un fait un sprint pareil. Mais quel con j'ai été d'aller à ce rendez-vous. On était parti pour boire un verre et je me retrouve dans une course poursuite à fuir seul Dieu sait qui. Je m'énerve moi-même. J'aurais dû rester au foyer, loin des emmerdes. Par emmerdes, j'entends Peter. A lui seul, il réunit déjà trop de problèmes à mon goût. Deux jours qu'il est dans ma vie et je suis déjà en train de perdre le contrôle. Merde.

-Je suis désolé.

Le brun me sort de mes pensées. Il revient, deux verres à la main. Il m'en tend un que je prends au bout de quelques secondes.

-Souci d'argent, je répète alors en réponse à ce qu'il a dit dans la cuisine.

Il hoche la tête et glisse une main dans la poche de son jean noir.

-Par souci d'argent, je suppose que tu parles pas de quelques centimes que tu dois à la boulangère du coin ?

A mon étonnement, Peter part dans un éclat de rire et je le dévisage.

-J'aimerais bien mais non malheureusement. Ou heureusement je sais pas. Ca aurait fait chier de s'être tapé un marathon juste pour un pain complet non ?

Je me mords l'intérieur de la joue et tourne la tête pour dissimuler le petit sourire que sa phrase a réussi à faire naître. Je jette un coup d'œil circulaire à la pièce. Un salon de taille moyenne, avec un grand canapé plein de coussins et de plaids, des murs vierges hormis quelques photos ça et là, sur lesquelles je reconnais Peter la plupart du temps. Une grande commode en bois dont les tiroirs ne sont pas rangés, plusieurs vêtements par terre, des chaussettes, une casquette. Je me demande s'il vit seul.

-Alors si on s'est pas fait courser pour un pain complet, c'était pour quoi ? je reprends en arpentant lentement la pièce.

Le parquet grince sous mes pas.

-Tu dois beaucoup d'argent ?

Pas de réponse. De la main droite, mon index effleure une carte bleue posée sur un meuble. Qui laisse traîner ses cartes bleues comme ça ?

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 01, 2022 ⏰

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