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𝒮𝓉𝒶𝓂𝒻𝑜𝓇𝒹 𝐵𝓇𝒾𝒹𝑔𝑒

23h40


Certains s'attroupent autour du prénommé « Layton » lorsque l'un d'entre eux vient vers moi à grandes foulées. Mon corps tremblant, je pointe ma bombe vers l'immense brun. Immédiatement, il contracte ses mains vers moi, en mimant de ne pas avoir peur de lui. Je ramène mon arme vers ma cuisse alors qu'il s'approche en douceur vers moi. Je l'examine rapidement : géant, brun et les yeux chocolat. Il est à présent à quelques mètres de moi et dans un geste furtif, il me tend sa main.


— Salut, il tente, je me nomme Kai.


Il semble attendre longuement une réponse de ma part, la main toujours tendue. Finalement, il la rabaisse vers lui alors que d'autres personnes s'immiscent dans notre bulle.


— Je vais appeler la sécurité, ronchonne l'un d'entre eux, il faut faire sortir cette folle.


Le brun que je viens de rencontrer le regarde rapidement avec de gros yeux alors qu'un blond m'adresse un visage colérique.


— Encore une groupie qui se pense toute permise.


L'impact de leurs mots, bien que le contexte s'y prête, me rend invraisemblablement mal. Je tâche tant bien que mal de retenir mes larmes. Leurs paroles ne sont qu'une fois de plus une certification que je suis une personne haïssable. Contre toute attente, l'un d'entre eux essaye de se frayer un chemin parmi la petite foule qui s'est créée face à moi. La première chose que je remarque est ses yeux rouges qui clignent à plusieurs reprises, j'en déduis aussitôt que c'est le fameux Layton. Il se poste rapidement devant moi, j'ai l'audace de le contempler, levant la tête vers son œillade qui s'implante dans mes yeux. À ses côtés : je suis minuscule, il doit bien faire deux têtes de plus que moi. ll me regarde longuement yeux dans les yeux puis, il détaille chaque parcelle de mon apparence. J'ose à mon tour détailler son visage, j'ancre ma vision sur son grain de beauté positionné sur sa joue gauche. J'entends des voix lointaines qui se plaignent, mais nos yeux sont de nouveau attirés l'un par l'autre. Puis, il rompt le contact et il pivote vers ses coéquipiers.


— C'est bon, tout va bien, il les rassure, je la connais.


Mon rythme cardiaque s'atténue en douceur, je me sens soulagée. Tous tournent les talons au bouclé, sans doute pour rentrer le plus rapidement possible chez eux. Celui-ci se retourne à nouveau vers moi, il regarde brièvement la bombe positionnée dans ma main puis reporte son attention vers moi.


— Tu ne m'as pas loupé, il déclare amusé, j'espère que ce n'était pas par rapport à cette histoire de maillot.


Sa dernière répartie a le don de me faire un peu ricaner. Je m'étonne de laisser ses petits bruits échapper de ma bouche, cela fait si longuement que je n'ai pas ri.


— Et en plus de ça, il ronchonne faussement, elle se fout de moi.


BEGGIN YOU - ÉDITÉ CHEZ AMAZONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant