chapitre 3 : un petit prix

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En inspirant profondément, tu tires sur la poignée de la porte. Tu ouvres la porte et entres dans la pièce. Tu ajustes ta cravate fraîchement achetée et enlèves ton chapeau.
Tu es sur le point de devenir un mafieux, donc tu dois avoir l'air présentable.

Dans la grande pièce, tu vois une collection de personnes assises dans de larges chaises rembourrées. Ils sont habillés à de leurs meilleurs vêtements, avec des verres de cognac et des cigares de marque dans leurs mains.
Le sol est recouvert d'un tapis de couleur ambre, les murs ont un papier peint cher et les rideaux sont en satin lourd, s'accordant à la moquette.

Le moment de te familiariser avec la mafia n'était pas un accident. L'énorme dispute territoriale d'il y a quelques mois, et les arrestations de masse ont laissé la familia Moretti dans une position où une grande partie de leurs hommes sont morts ou emprisonnés, au point où ils ont du mal à exploiter leurs entreprises avec les membres et associer restants.

Ainsi, en dépit d'une certaine opposition du consigliere et des capos, le Don a finalement décidé de commencer à accepter des étrangers comme membres.

Ça t'a facilité les choses. Tu n'as pas besoin de prétendre que tu es d'origine italienne, un exploit que tu aurais sans doute raté car tu ne parles pas italien.

Tu fermes la porte après toi et regardes la table où sont assis les supérieurs. Un soldato t'escorte pour t'asseoir à table, entre Levi et un autre capo que tu as vue à quelques reprises au cours de la semaine dernière, tu es venue ici pour être interrogé par le consigliere et le sous-patron. Tu n'as pas vraiment eu de problème à leur vendre ton personnage en tant que jeune, opportuniste armurier qui aime l'argent et n'a pas peur de se salir les mains.
Ainsi, tu as été accepté.

Le soldato place trois choses devant toi. Un revolver, un couteau et une photo d'une sainte que tu ne peux pas nommer. Ta famille était protestante.

Le consigliere, Marco Rossi, est un homme à la fin de la quarantaine. Mince et tranchant avec la peau pâle et le visage long, il est évidemment l'un des gens contre les étrangers étant initiés. Il t'a posé un tas de questions difficiles et si ce n'était pas pour le sous-patron, Manuel Moretti, te soutenir et Levi à contrecœur te parraine, ayant vu ta capacité à effectuer des coups franc, le consigliere t'aurait rejeté.

Manuel Moretti est le fils aîné de Don Massimo Moretti. De toute évidence, il a conseillé d'appuyer la décision de son père de permettre aux étrangers d'entrer, il t'a plus accepté pendant les interrogatoires. Il est un peu dodu, avec un visage rond et de petits yeux. Il semble avoir à peu près le même âge que Levi.
Il a l'air et semble exceptionnellement non menaçant. Pas du genre à porter le flambeau de Massimo Moretti quand il prend sa retraite malgré tous ses efforts.

Tu tournes les yeux vers les objets devant toi.
Habituellement, un homme de confiance est obligé d'exécuter un contrat de meurtre pour s'assurer que sa loyauté est vraiment avec la mafia, mais tu as été exclus de ce devoir grâce à ta contribution à la fusillade.
C'est un peu un soulagement pour toi, bien que si tu devais tué quelqu'un pour  entrer, tu l'aurais fait sans réfléchir. Qu'est-ce qu'une victime de plus quand ton but est d'assassiner et d'anéantir toute cette famille et de sauver d'innombrables vies ?
Ça te dégoûte, toi. Voir le mode de vie somptueux de la maison Moretti, les fêtes extravagantes, la police corrompue et les politiciens qui se déplacent pour négocier dans leurs voitures flashy avec des fenêtres sombres pour protéger leurs visages.
La corruption de cette ville est bien plus profonde que la vente de gnôle.
« Jures-tu de respecter le code de conduite de la famille Moretti? » demande Manuel Moretti.

« Oui. »

« Jures-tu d'honorer l'omertà, peu importe les circonstances? »

« Oui. »

77 gunshotsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant