77 gunshots

chapitre 10 : course poursuite à travers le manoir

Lorsque tu sors du motel ce matin, tu peux presque ressentir le poids de tes cernes sous tes yeux. Tes yeux sont gonflés à cause du manque de sommeil, et quand tu ne vois pas Levi dehors, tu laisses sortir un long soupire de soulagement.

Même si tu as passé toute la nuit à essayer de t'y faire, tu n'as toujours aucune idée de comment l'affronter. Tu ne peux qu'espérer que la balade en vélo jusqu'au café te change les idées.

Quand tu réalises que tu ne pourras pas regarder Levi dans les yeux aujourd'hui, tu arrêtes brusquement ton vélo avant de tourner au coin du café. Si tu le vois maintenant, tu n'as aucune garantie que tu pourras contenir tes sentiments et ne pas éclater en larmes devant lui ou bien même lui tirer dessus.

Sur un coup de tête, tu tournes ton vélo contre le café et à la place pédales direction le manoir.
Tu ne devrais pas être si bouleversée. Tu savais dès le départ que Levi était un mafieux. Il a tué d'innombrables personnes. Il a probablement fait des choses plus répréhensibles que ça au cours de sa longue carrière.

Mais d'une façon ou d'une autre, le fait qu'il t'ait épargné étant enfant t'a fait le différencier des autres. Tu pensais qu'il avait une sorte de morale. Ou du moins qu'il essayait de tuer le moins d'enfants possible.

Tu es forcée d'affronter la vérité, qu'une partie de ton cerveau n'acceptait pas. En arrivant au manoir, tu laisses ton vélo appuyé contre le mur et marches vers la cour arrière. Heureusement, personne d'autre ne tire en ce moment, donc tu arranges rapidement les cannettes et commences à les faire sauter une par une.

Tu te sens mal quand tu continues à tirer dans les cannettes jusqu'à ce qu'elles soient toutes pleines de trous.

Tu as eu le temps de tirer un total de 21 coups avant d'entendre quelqu'un marcher vers toi.
« J'aurais dû savoir que tu étais ici. »
Tu fermes les yeux et respires profondément. Tu ranges ton arme et te retournes pour faire face à Levi, se battant avec chaque parties de ton être pour garder tes émotions loin de ton visage.

« Gamin, où est-ce que tu crois que tu vas là ? Ce n'est pas un jour de congé », te dit Levi.
Ses yeux sont irrités et ses bras sont croisés.
« Désolé », marmonnes-tu en passant devant lui.
« Je vais venir travailler maintenant. »
Levi t'arrête.
Il attrape ton bras et te tire pour lui faire face. Il examine tes traits, et au lieu d'essayer de feindre d'être comme d'habitude, tu as recours à juste sceller tout et d'être impassible.

Tes yeux sont vides quand tu regardes Levi.
« Qu'est ce qu'il se passe ? » demande-t-il en rétrécissant les yeux.

« Rien », tu nies et dégages sa main de ton bras. « Allons-y. »
Il t'attrape et te ramène près de lui.
« Dis-moi ce qui se passe. C'est un ordre », exige-t-il, son ton est maintenant plus aiguisé.
« Rien », réponds-tu encore une fois.
« Arrête de me raconter n'importe quoi, gamin. Dis-moi. »

« C'est mon problème pas le tien. Peu importe à quel point tu aimes faire semblant que je t'appartiens », dis-tu avec une voix sourde et lâche.

Levi a l'air confus.
« Tu es toujours fâché que je t'ai poussé du lit ? »
« Non. Sérieusement. Laisses tomber. S'il te plaît. »
Il te donne un long regard d'évaluation atroce avant de finalement claquer sa langue contre son palet.

« D'accord. Si tu ne te sens pas bien, retournes à ton motel et reposes-toi jusqu'à ce que tu te sentes mieux. »

Cela te fait faire une pause. Tu te tournes vers lui avec un froncement de sourcils confus.
« Quoi? »
« Si tu ne te sens pas bien, prends un congé jusqu'à ce que tu te sentes mieux. Il n'y a pas d'opérations cette semaine, tout ce dont nous avons besoin, c'est de nous occuper de l'atelier. Je n'ai pas besoin de toi pour ça. »