Chapitre 7

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Après les examens et la remise des bulletins, Clémence voulait profiter de son congé. Comme prévu, elle passa le réveillon de Noël chez ses parents. Elle apprécia le temps passé avec eux mais, bien qu'elle adorait cette fête, elle lui parut plus amère cette année sans qu'elle n'en identifia réellement la raison. Le lendemain, elle était un peu morose. Elle se sentait seule et avait envie de voir du monde. Elle alla se balader mais les rues étaient désertes, les magasins étant fermés. Comme d'habitude, le parc serait finalement sa destination. Il lui apparaissait ce jour-là comme un refuge, une échappatoire. Elle s'y promena mais ne croisa personne. Elle qui voulait briser sa solitude, c'était un échec. Il se mit à pleuvoir. Une pluie fine et froide. Elle courut jusqu'à trouver refuge sous un grand sapin. Elle regarda le sol se mouiller puis le ciel gris. Décidément, cette journée n'allait pas en s'améliorant. Elle espéra que l'averse passerait vite pour qu'elle puisse rentrer chez elle sans être trempée.

— Saleté de pluie ! dit-elle pour briser le silence qui l'entourait.

Elle patienta une dizaine de minutes mais le crachin ne cessa pas. Elle ferma son manteau jusqu'au cou, tira son bonnet sur ses oreilles, mit ses mains en poche et détala aussi vite que possible. Elle arriva à son appartement ruisselante et gelée. Elle se déshabilla puis se glissa dans sa douche. L'eau chaude réchauffa son corps. Elle pleurait. Elle se sentait profondément seule.

Le réveillon du Nouvel An fut long à arriver. Clémence avait hâte de le fêter avec ses amis. Ils s'étaient donné rendez-vous à 19h dans un restaurant où une soirée dansante était prévue après le repas. La jeune femme se prépara avec toute la motivation qui l'habitait. La semaine entre les fêtes avait été ennuyeuse et triste. Une sortie entre amis et de la danse étaient exactement ce dont elle avait besoin. Elle se maquilla comme à son habitude mais ajouta du fard à paupière argenté et un trait d'eyeliner ainsi qu'un rouge à lèvres vif. Elle boucla ses cheveux et revêtit une robe courte noire avec de la dentelle en guise de manches. Elle s'admira dans son miroir et se trouva plutôt jolie. Il était temps de partir. Elle prit sa voiture pour rejoindre le restaurant situé à quinze kilomètres de chez elle. Là-bas, elle fut accueillie par Anna et Simon, deux amis de l'université qui étaient maintenant en couple depuis cinq ans, Bertrand et sa compagne, Alice ainsi qu'Estelle. Clémence les serra tous furtivement dans ses bras, ravie de les revoir.

— Ça fait trop longtemps ! leur dit-elle.

— Depuis fin octobre, si je ne me trompe pas, lui répondit Anna.

Ils se voyaient peu car leurs agendas s'accordaient rarement. La dernière arrivée s'installa en face d'Estelle qui embellissait à chacune de leurs rencontres. Son amie était une brune svelte basanée aux yeux noirs et aux jambes interminables. Elles parlèrent un long moment toutes les deux pour prendre des nouvelles et se raconter les derniers potins. Elle discuta également avec Anna, qui était physiquement tout le contraire d'Estelle : grande aussi mais blonde, le teint pâle avec des yeux bleus en amande encadrés par de fines lunettes dorées et un visage solaire. Elle lui annonça qu'elle et Simon

essayaient d'avoir un enfant. Bertrand et Alice partagèrent avec leurs amis l'achat de leur maison. Le bonheur était au rendez-vous ce soir-là. Ils mangèrent en riant parfois trop fort. La jeune femme brune buvait trop et tentait toujours de remplir le verre de Clémence qui l'en empêchait. Elle devait être raisonnable pour reprendre la route plus tard. Le repas fini, la piste de danse commença à se remplir. Estelle se fit rapidement inviter à danser par un autre client. Les autres jeunes femmes les accompagnèrent pour garder un œil sur leur amie. Clémence se déhanchait en ne pensant qu'à la musique. Elle se laissait complètement porter par elle. Au passage de certaines chansons, le quatuor chantait par-dessus. L'enseignante s'amusait vraiment beaucoup. Elle remarqua soudain dans la foule un visage qu'elle connaissait et qui la reconnut aussi. Xavier était là. Il se fraya un passage jusqu'à elle, tout en essayant de ne pas renverser le verre de bière qu'il tenait. Arrivé à son niveau, il la salua en criant. Visiblement, il avait déjà consommé quelques verres.

Les promesses du parcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant