Chapitre 4

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Les deux semaines suivantes se déroulèrent mieux. Jordan tint sa promesse et Clémence continua ses sorties avec Samuel. Elle l'appréciait mais le trouvait trop insistant. Il l'avait invitée plusieurs fois chez lui mais elle avait toujours refusé. Quelque chose la dérangeait dans l'attitude de son collègue. Tant qu'elle ne se sentirait pas en confiance, elle n'irait pas plus loin que quelques baisers avec lui. Ils devaient justement se retrouver après les cours pour aller boire un verre. Elle l'attendait près de l'entrée de l'école lorsqu'elle décida de le surprendre. Elle se dirigea vers la classe de cinquième dans laquelle le professeur de mathématiques donnait son dernier cours de la journée. Elle grimpa les trois volées d'escalier et ouvrit la porte sans frapper. Une vision l'horrifia. Samuel embrassait langoureusement une jeune fille rousse, une main sur sa nuque et l'autre sur ses fesses. Elle claqua la porte et retourna rapidement vers les escaliers. Elle courut même. Un bruit sourd se fit entendre puis des pas de course.

— Attends ! Je vais t'expliquer.

La jeune femme s'arrêta net obligeant Samuel à faire de même. Elle lui asséna une gifle qui résonna dans le couloir vide.

— Il n'y a rien à expliquer ! J'ai très bien compris ce que j'ai vu. Et dire qu'on devait se voir après...

— Ne sois pas jalouse, voyons ! Et puis, si tu ne faisais pas ta frigide, je ne devrais pas aller voir ailleurs.

— Je t'interdis de rejeter la faute sur moi ! C'est toi le salopard qui se tape une élève. Mineure, en plus.

— Elle a 17 ans. Elle est assez grande pour savoir ce qu'elle veut.

— Tais-toi ! Tu me dégoûtes. Ne m'adresse plus jamais la parole.

Elle tourna les talons et descendit quelques marches.

— Attends ! Ne dis rien à personne. Je risque ma place...

— Il fallait y réfléchir avant. Tu es horrible !

Clémence continua sa route sans regarder en arrière. Elle déguerpit de l'établissement. Sur le parking, elle vomit dans un buisson. Jordan arriva près d'elle.

— Tout va bien ? J'étais sur le trottoir d'en face quand je vous ai vue vous précipiter vers ce buisson.

— Ça va, merci. Un truc que je n'ai pas digéré....

Il lui tendit sa bouteille d'eau.

— Tenez ! Le vomi n'a pas vraiment un goût très agréable.

— Merci, Jordan, dit-elle avant de boire une longue gorgée.

— Ça va aller pour rentrer chez vous ?

— Oui, ne t'inquiète pas. Encore merci !

Elle rentra dans sa voiture, ouvrit les fenêtres et augmenta le volume de la musique. Elle écoutait toujours la même : une chanson d'une artiste australienne en duo avec un DJ français. Elle conduisit

jusqu'à chez elle en essayant de rester concentrée sur la route. Une fois rentrée, elle salua ses parents puis s'enferma dans sa chambre. Elle se coucha sur son lit quand son téléphone sonna.

— Salut ! Comment va la jeune maman ?

— Elle est crevée, la jeune maman. Le crétin qui a appelé ça un "congé maternité" n'a jamais eu d'enfant. Et toi ? Ça va ? Les collègues sont plutôt élogieux à ton propos.

— Contente de l'entendre...

Elle marqua une pause, trop longue pour Adèle.

— Tu es sûre que ça va ?

Les promesses du parcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant