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Sungchan regarda avec tristesse la date qui s'affichait sur le calendrier. 23 septembre. Déjà quatre jours qu'il avait perdu son frère, quatre jours qu'il tempêtait pour le retrouver, trois que l'assassin de son frère refusait de dire un mot.

La porte s'ouvrit dans son dos, claquant bruyamment contre le mur. Sungchan ne cilla même pas, les yeux ancrés sur cette fichue date. Il entendait la respiration lourde de l'homme derrière lui, celle que l'on avait lorsqu'on s'était dépêché. Enfin, presque mécaniquement, son corps se tourna d'un bloc et il fit face à son subordonné, le dominant de toute sa hauteur qui le rendait autrefois maladroit. Non, définitivement, le Sungchan qui avait un grand frère n'existait plus, ne pouvait plus se permettre d'exister.

Il fit un geste lourd de la main, indiquant à son vis-à-vis de parler.

-Liu Yangyang, né de parents inconnus, adopté un an après par un couple chinois résidant en Allemagne. Ceux-ci sont décédés dans un accident d'avion l'année dernière, il semblerait que notre coupable ait fait une demande d'installation en Chine un mois après. Nous cherchons toujours les membres proches de sa famille adoptive et ses véritables parents mais les procédures sont plus longues comme il s'agit d'un pays en dehors de notre portée d'action juridique.

L'officier claqua des talons après avoir fini de parler, attendant un ordre quelconque.

Sungchan se désintéressa de lui pour observer à sa fenêtre. Il faisait froid pour un mois de septembre et le ciel semblait à l'orage. Beaucoup, beaucoup de nuages noirs. Sungchan et Jaehyun n'avaient jamais aimé les nuages noirs. Ironiquement ils avaient choisi des voies qui en étaient peuplées. Son frère lui manquait. Lui aurait su jouer de ses relations pour l'aider.

-Il m'a dit que ses parents étaient morts et qu'il en était content, reprit-il alors d'une voix plate, presque robotique, j'ignore s'il parlait de ses véritables parents ou de ses parents adoptifs.

-Tout nous laisse à penser, se permit son informateur, qu'il ne connaissait pas ses véritables parents mais le fait qu'il soit revenu en Chine nous prouve qu'il cherchait sûrement quelque chose. En tout cas c'est ce qu'en dit le profiler, précisa-t-il d'un air qui montrait clairement que lui ne préférait pas émettre un avis.

-C'est amusant, Sungchan partit lancer la machine à café, nous avons tous les deux perdus nos parents. Mais c'est lui qui m'a enlevé mon frère.

Il y eut un silence, seulement troublé par l'activité de la machine à café. Les dernières gouttes tombèrent, créant une myriade de tâches sur la surface unie du café. Sungchan l'attrapa et le regarda négligemment.

-C'est Jaehyun qui a fini par me faire aimer le café. C'était vraiment une tête de mule quand il s'y mettait.

Il souffla pour disperser les tâches et en but une gorgée.

-Vous savez si Yangyang avait des frères et sœurs ?

L'officier hocha lentement de la tête.

-Il semblerait qu'il est été élevé en enfant unique, affirma-t-il.

-Ce connard ne sait donc pas l'attachement qu'on peut développer pour son frère.


Le connard en question était assis sagement à une distance plus que respectable de Kun. Jaemin était assis avec lui et ils bavardaient gaiement.

Kun, adossé à un arbre, lisait la lettre qu'on lui avait remis. Et si Jaemin et Yangyang faisaient semblant de l'ignorer, ils ne pouvaient effacer de leur vision les yeux débordants de larmes de Kun.

Enfin celui-ci replia soigneusement la lettre. Il s'approcha du duo et posa son regard gelé sur eux. Il resta un instant ainsi, et un faible sourire vint réchauffer ses lèvres. Puis tout tomba et son visage ne devint qu'un bloc de glace figée.

-Préparez vous, vous partez d'ici environ une heure. Je dois écrire une lettre avant.

Et il repartit, le pas traînant.

-Une lettre, murmura Yangyang, c'est une bonne idée.

Thrill Me -Yangyang x Jung Brothers (2/3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant