UNE COURTE FICTION : le "Cogite" (2/4)

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Comme toujours, envahie d'anxiété, derrière le comptoir, c'est une suite claire, lucide et rapide que j'attends. Le temps passant, je commence à regretter, est-ce vraiment mal ce que j'ai fait ? Je n'ose même plus le regarder, je sens mon âme se décomposer. Comment puis-je garder mon calme et mon professionnalisme ? Aurai-je mieux fait de ne pas faire ? Et si sa réaction ne correspondait pas à mes attentes ? Et s'il s'en moquait ? Et s'il se moquait de moi ? Et s'il m'affichait ? Voyons le positif à cela, cette réaction voudrait dire qu'il ne mérite pas mon admiration.

Oh, Sainte Vénus, il faut vraiment que j'arrête de prédire et que je me dise que je suis capable de séduire.

Mais quel genre d'énergumène pourrait se plaire à lire de tels mots ? Je ne connais que moi, et encore, changeons les rôles, si un pur inconnu me ferai cadeau, de ces poétiques mais assez explicites mots, j'en serai effrayée et parano, je ne sais pas si je parviendrai à être flattée.

Je me répète assez, je veux juste essayer, et non l'effrayer.

Faisons comme s'il ne s'était rien passé. Continuons de travailler. Je souris et simule une attitude détendue à chaque client.e qui s'adresse à moi mais... BORDEL ! J'AI JUSTE BESOIN DE CRIER !! Je fais n'importe quoi, mes gestes sont perturbés.

Silence !! Voilà la silhouette du géant qui s'approche, autour, c'est le néant, voici qu'il est de plus en plus proche. Oui ! C'est bien lui, à quoi dois-je me préparer ? J'espère que je ne l'ai pas contrarié. J'espère que je ne l'ai pas stressé, effrayé... Et maintenant, c'est le moment, que va-t-il arriver ? Que va-t-il m'arriver ? Que va-t-il nous arriver ?

Poétiquement CulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant