Je suis rentrée, rongée par tout ce qui peut me bouffer, tout, mais pas lui, ces émotions négatives dont j'aimerais pouvoir facilement me débarrasser.
Je vais me changer les idées et lire un livre. Alors que je n'aime pas vraiment ça. J'ai envie pendant quelques instant d'abandonner qui je suis et d'être une autre personne. Je prends en main celui sur la pollution qui est celui que je comprends le moins, parce qu'en plus de contenir des termes compliqués, il y a trop de chiffres avec des unités de mesure que je ne connais même pas. Peu importe, je ferai semblant, ce vieux papier me sera bien utile en tant que marque-page sur un livre qui m'est inutile. Je lis, je survole les pages, j'apprends que Disneyland pollue fortement avec ses feux d'artifices chaque jour, de toutes façons, je m'en fous de Disneyland, c'est le capitalisme des gosses, oui, je voulais y aller quand j'étais gosse, à cause des pubs.
Maintenant j'ai d'autres rêves, moins atteignables.
Merde ! J'y repense, pécho ce mec, par exemple... Ce foutu marque-page tombe, que vois-je dessus ? Encore des chiffres, des chiffres et des chiffres, j'en ai marre ! C'est trop pour mon petit cerveau qui ne pense qu'à pécho ! Attendez... J'avais écrit que des mots sur ce papier, c'est quoi ces chiffres ? Ils n'étaient pas ici avant ? Je reprends ce papier en main, dis-donc... Ne serait-ce pas un numéro de téléphone ? C'est trop beau pour être vrai, je n'arrive pas à réaliser, je ne veux pas réaliser.
Que faire maintenant ? Et si le numéro était celui d'un garde du corps ultra vénère qui veut me passer dessus, pas comme je l'avais prévu ? Et si c'était le numéro d'une personne lambda, pour se débarrasser de moi ? Et si c'était celui de sa ou son potentiel.le partenaire de couple ? Essayons quand même, si ça ne va pas, je ferai profil bas.
Je n'ai qu'à lui envoyer un message, ce n'est pas compliqué, je ne suis même pas sûre qu'il va me répondre. Alors... Voyons... : « Salut c'est la meuf du bar, tu vas bien ce soir ? »... Trop agressif et direct, non ? « Hey, je suis celle qui t'a embêté avec son petit mot, c'est bien ton numéro ? »... C'est un peu trop niais, non ?... Rohlala... Mais j'y envoie quoi ? Et si je me prenais la tête avec un autre poème ?
« De la part de celle qui t'a embêté avec son mot :
Est-ce vraiment le bon numéro ?... » Non ! J'abandonne ! Peut-être qu'il ne saura pas quoi me répondre, pourquoi je ne parle pas comme une personne normale ?
« Salut, c'est Coco et on est parti pour se parler, si possible en plus de dix minutes ! Haha ! »... Non, c'est encore plus ridicule ?
« Hey, c'est la serveuse, poétesse à ses heures perdues, nymphe à l'âme perdue. C'est bien toi ? Tu vas bien ? ». Message envoyé. On n'en discute plus, sinon on y serait jamais allé. Je pose mon téléphone et je n'ose plus le toucher. Sur ce message, mon ego ne semble-t-il pas surdimensionné ? Ai-je encore frapper le ridicule ? Je n'en mourrai pas de toutes façons, et je pense que c'est ça qui me gêne, je veux juste mourir à cet instant précis.
Est-ce vraiment lui ? Va-t-il me répondre ? Que va-t-il me répondre ?
FIN DE CETTE COURTE FICTION, JE N'Y AURAIS JAMAIS ENVOYÉ ÇA DE TOUTES FAÇONS.
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Poétiquement Cul
PoésieLa poésie du cul. « Poétiquement Cul » est un recueil de poésie sensuelle, sexuelle, partant du réel jusque l'irréel. "Poétiquement Cul» est né en 2018 lors d'un concours de poésie au lycée.