Un monde à toi et moi,

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Ce soir,

J'ai réalisé qu'il n'y a pas que la beauté qui est dans l'œil de celui qui regarde

Chaque jour nos sens nous font parvenir des bribes du mondes remixés à notre sauce. Certains philosophes ont appelé ça des erreurs. Mais moi je trouve ça beau à en pleurer.

Parce qu'en fait, chaque jour, chacun, à chaque instant, chacun de nous redessine un monde qu'il sera à jamais seul à voir. Il pourra nous le faire deviner et on lui décrira le notre, mais c'est un monde rien qu'à nous qu'on voit. Avec ces milliers de variations qui le rendent exceptionnel à chaque yeux, à chaque oeil.

On voit le monde à travers les filtres que notre vie, que l'on a construit. Voir le monde tel qu'il est... faire d'une fleur une vérité unique, je n'arrive pas à me l'imaginer plus palpitant qu'un monde, un univers changeant, de cœur en coeur.
Mais en fait, je ne l'ai jamais vu, alors que dire, je n'en sais rien et le savoir ne dépend pas de moi, pour voir je n'ai que moi, ma peau pour effleurer le vent, mes yeux pour briller de mille feux quand le soleil plongera son regard dans le mien, mes mains pour parcourir un millier de terre, mes pieds pour sauter jusqu'au cieux, et voir si les nuages sont fait d'eau.

Je n'ai que moi, alors voir comme ça à toujours été sans moi, ne dépend pas de moi, je ne crois pas qu'un être humain n'y soit jamais arrivé.

Mais qu'importe, l'herbe que je vois m'illumine, me fascine, m'émerveille, me remplie d'une gratitude sans borne pour le Dieu qui l'a faite. Alors peu importe l'herbe d'un ailleurs que je n'ai jamais vu, mon herbe d'ici... mes yeux de maintenant, mon monde que j'ai dessiné... mes larmes en me rendant compte que je suis vivante. Rien non rien ne m'enlèvera ce que Dieu m'a donné. Offert comme un présent.

Et si à cet instant, précieux comme l'améthyste, l'air à un autre goût en touchant ma peau, c'est parce que je me souviens petite quand maman et moi, couchées devant le crépuscule, savourions les bienfaits du paisible silence précédent le sommeil, bercer par le vent du soir pluvieux. Un doux bonheur emplissait alors toute notre modeste demeure, pendant qu'en fermant les yeux, on bénissait Dieu pour la douceur, la fraîcheur du vent du soir.
Et si, le soleil sur le dos de ma paupière, est d'une chaleur aussi douce qu'à ces moments où je me suis arrêté juste pour respirer, si à chaque rayon du soleil sur mes paupières closes je me rappelle la paix, la gratitude que j'ai ressenti alors. C'est bien parce qu'un jour des traits se sont sillés dans ma mémoire, capturant le bonheur. Prêt à se rappeler à moi comme une boîte à musique que j'ouvrirai à chaque rayon qui caresserait le dos de ma paupière avant que je n'ai à saluer le crépuscule.

Si ce monde se colore aux couleurs que je lui donne, je n'ai qu'à lui donner les bonnes.

Voir à chaque guerre les courageux qui survivent qui vivent, même si on voudrait qu'il ne soit que des dommages collatéraux, sombres sots.

À chaque horizon en flammes, ne voir que d'infinies couleurs, toutes plus belles les unes que les autres, qui brillent et qui brillent et encore.

À chaque cicatrice, me rappeler de l'histoire vécu, de la victoire, de la leçon.

À chaque souffle chaque regard chaque moment vécu, ne voir que mon Dieu.

Alors redessiner un monde à mon image, à la notre, à celui de la paix sera possible. Et si même encore, je vais vers ces rescapés de guerre, vers toi, clamer leur courage et leur tendre ma main, alors toi aussi tu verras ce monde de paix.

Et si le monde n'est qu'une vision, pourquoi ne pas en faire la plus belle, la plus sage qu'on ait jamais eu ?

Et croyiez moi, ce serait aussi réel que les étoiles qui bercent nos rêves d'infinis, nuit après nuit après nuit après nuit....

Nuit après nuit après nuit après nuit après nuit... redessinons un soleil à chaque endroit où nos yeux d'enfants se poseront, nuit après nuit...

...après...

Envie de proses...   infinie poésie         [en correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant