Chapitre 15 : « Ironie du sort... »

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Assurons-nous de toujours répandre le bien autour de nous et bien réfléchir avant d'agir. Ne soyons jamais la personne qui baisse la tête et n'oublions jamais que le mal retourne toujours à celui qui le fait.

La vie est pleine de surprises...

Pour une surprise, c'en était une de taille, même je dirai.

Awa rentra vers une heure trente du matin et nous trouvâmes en train de dormir devant la TV. Elle nous réveilla doucement car elle avait un scoop. J'en ris aux larmes encore, tellement c'est drôle.

Awa et Bass arrivèrent en taxi jusqu'à l'endroit indiqué par la meilleure amie de ce dernier. Une fois là-bas, il lui téléphona car il ne se retrouvait plus. Son amie lui donna un repère avant de demander à son mari d'aller les récupérer ; Ce qu'il fit rapidement. Bass s'assit devant et Awa à l'arrière. La voix de l'homme lui était très familière et elle le reconnut immédiatement lorsqu'il réajusta son rétroviseur : c'était Arona. Cela faisait une éternité que je n'avais plus eu de ses nouvelles, je ne le croisais même pas. Et voilà que j'entendis encore parler de lui. La meilleure amie de Bass n'était autre que Mintou. Vous ne vous y attendiez pas, n'est-ce pas ? Bah moi non plus et je tombai des nus. C'était le bouquet des bouquets.

Rone fut perturbé et effrayé lorsqu'il vit ma petite sœur. Il se sentit piégé et ne put pas faire comme s'il ne la connaissait pas :

Arona

Hey Awa, ça va ? ça fait un bail hein ?

Awa

Oui Arona, ça va bien merci.

Bass fut surpris de voir qu'ils se connaissaient et ne manqua pas de leur poser la question :

Bass

Ah, vous vous connaissez ?

Arona ne dit rien afin de voir si Awa allait réagir, mais elle n'en fit rien. Il fut obligé de répondre expressément :

Arona

Euh oui. Je suis sortie avec sa grande sœur.

Bass

Ah d'accord, laquelle ?

Arona

Marie.

Bass

C'est mon amie, elle est adorable.

Arona

Oui, en effet.

Ce fut le silence total jusqu'à destination. Il leur ouvrit la porte, les installa avant de fuir. La présence de ma sœur le perturba. Il était paniqué et ignorait quoi faire. Rone se rendit alors chez Alassane, histoire d'avoir du renfort et de paraître moins suspect.

Mintou reconnut Awa et elles échangèrent brièvement sur leurs années au collège. Bass fut d'autant plus heureux de voir que le courant passait bien entre sa meilleure amie et sa copine. Awa aida son ancienne camarade de classe à mettre la table. Mintou téléphona à son mari pour lui dire que le repas était prêt et que c'était le moment de passer à table. Il lui répondit qu'il était presque là, qu'il était allé prendre Alassane. De base c'était un dîner à quatre mais Arona ne se sentit pas apte à affronter Awa, tout seul. Ma petite sœur était mature et elle n'aurait rien dit ou fait pouvant mettre quiconque dans l'embarras. Ce n'était pas son problème après tout. S'il avait des comptes à rendre, c'était à moi et à personne d'autre. Lorsque Rone vint avec Alassane, ce dernier fit la bise à Awa avant de la taquiner. Mintou trouva cela bizarre car elle n'avait pas vraiment d'affinité avec le meilleur ami de son mari :

Mintou

(Confuse)

Ah vous vous connaissez ?

Alassane

Oui, sa grande sœur est une grande amie.

Mintou

Ah ok ! Bon passons à table. Nous n'attendions plus que vous.

Awa jetait des regards furtifs à Arona et riait intérieurement. Quel karma !

Il m'avait « ghosté » et s'était évaporé dans la nature ; Et voilà que ma propre sœur sortait avec le meilleur ami de sa femme. Ne trouvez-vous pas cela drôle ? Dieu est tout simplement le meilleur planificateur !

Durant toute la soirée, il n'avait pas arrêté de parler de moi. Je pense que c'était parce qu'il était gêné. Il se permit même d'encourager Bass. Non mais plus effronté que ce mec tu meurs !

Arona

Marie cuisine très bien. Ce sont des filles de bonne famille alors si c'est une épouse que tu veux, tu es au bon endroit...

De qui se foutait-il ? J'étais une fille bien, de bonne famille mais cela ne l'avait pas empêché de me trahir et d'en épouser une autre alors ses compliments, il pouvait se les mettre là où je pense !

Ils discutèrent tous de tout et de rien avant qu'Awa ne dise à Bass qu'elle devait rentrer car il se faisait tard. Elle remercia le couple puis ils s'en allèrent. Elle avait hâte de rentrer et de nous raconter sa soirée chez Rone. En revanche, ce n'était pas leur appartement. Ils vivaient chez le père d'Arona (comme nous étions censés le faire) et pour changer un peu d'air et prendre un peu de temps pour eux, ils louèrent un appartement meublé afin d'y passer quelques jours, en toute intimité.

Le fait d'avoir vu Awa l'avait sûrement fait culpabiliser pour la première fois. Il m'envoya des messages vers deux heures du matin :

Message 1

Marie, je regretterai toute ma vie de t'avoir laissé partir. Je ne me le pardonnerai jamais, jusque dans ma tombe.

Message 2

Pardonne-moi Marie.

Message 3

Pardonne-moi...

Ses mots avaient l'air d'être puisés du fond de son cœur. Je les relus pratiquement une vingtaine de fois. Je voulus répondre mais je ne savais pas quoi écrire. Etait-je capable de lui pardonner tout ce qu'il m'avait fait ? Je m'en sentais incapable !

Se serait-il excusé s'il n'était pas tombé sur Awa ?

Pourquoi avoir mis tant de temps ?

La nuit portant conseil, je me mis au lit afin de décider de la meilleure marche à suivre. Vous me critiquerez certainement mais recevoir des messages de lui, m'avait en quelque sorte, réconfortée. Bien qu'ayant supprimé son numéro de téléphone, je le connaissais par cœur et lorsqu'il s'afficha sur mon écran, mon ressenti fut inexprimable. N'ai-je pas honte de l'admettre ? Maintenant si mais avant non car j'étais encore amoureuse de lui. J'avais beau lui en vouloir, je l'aimais toujours et le fait de savoir qu'il culpabilisait enfin fut un énorme soulagement pour moi. C'était un peu comme une délivrance...

Trop de choses se bousculaient de nouveau dans ma tête mais je vous épargne les détails car j'étais consciente que je n'avais pas le droit. Je n'avais pas le droit de laisser ces pensées incontrôlables m'obséder et me prendre en otage, une fois de plus.

Que faire quand nos pensées nous dévorent ? Comment retrouver toute sa tête ? Je ne devais surtout pas flancher, juste à cause de trois messages !

« La raison et l'amour sont ennemis jurés » ; Pierre Corneille.


LUI, cet inconnu !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant