Chapitre 14 : « Quand la liste des victimes s'allonge ... »

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Je souffrais énormément. J'avais l'impression que ma vie n'avait plus aucun sens. Je perdis goût à tout ce que j'aimais auparavant. Je ne sortais pratiquement plus. Je passais mon temps à prier et égrainer mon chapelet. Je ne voulais qu'une chose : l'oublier.

Cet homme ou plutôt cet inconnu, ne méritait ni mon amour ni ma tristesse. J'étais tombée amoureuse de cet excellent manipulateur, ce vendeur d'illusions.

Savez-vous ce qui était le plus flippant dans cette histoire ?

C'était que plus le temps passait, plus je me rendais compte que j'étais la plus chanceuse des femmes l'ayant côtoyées.

Le monde est tellement petit. Les réponses venaient à moi sans que j'eusse besoin de lever le petit doigt. Il se trouvait que la fille d'un des associés de l'institution financière pour laquelle Arona travaillait, était amie avec une de mes cousines. Lorsque cette dernière lui demanda si elle connaissait Arona SYLLA. Elle se mit à éclater de rire avant de dire :

La fille

S'il te fait la cour, refuse catégoriquement ! Ce type est un véritable coureur de jupons ; Il passe son temps à draguer les stagiaires, ses collègues etc.

Lorsque ma cousine me reporta cela, je tombai des nues. C'était impossible. Il n'avait même l'air de quelqu'un qui aimait autant les femmes. Je ne l'avais jamais surpris en train de mater leurs fesses ou même de lancer des regards charmeurs. Je crus que c'était tout, mais l'amie de ma cousine, n'en avait pas terminé :

La fille

Devine quoi ? Il sortait avec une de ses collègues et la pauvre a appris son mariage par e-mail. Tu sais, les carnets roses là des entreprises ? Elle était dévastée et perdue à ce qu'il parait, car tout se passait pour le mieux entre eux.

C'est ainsi que je découvris l'existence d'une autre victime. Je me posai encore plus de questions, combien étions-nous réellement ?

Les révélations allèrent bon train. J'avais l'impression de découvrir chaque jour un peu plus, les pièces d'un puzzle. Et qu'au finish, je les assemblerai toutes afin de découvrir le vrai visage de cet horrible individu.

Pour me changer les idées, j'allai rendre visite à un de mes amis. Je lui racontai bien évidement tout ce que Rone m'avait fait subir. C'est à la suite de notre échange que je me rendis compte que ma souffrance n'était rien en comparaison avec celle d'une fille avec qui il sortait également :

Mon pote

Estimes-toi heureuse car au moins, il avait coupé les ponts avec toi avant de se marier. Il sortait depuis pas mal de temps, avec une fille que je connais, du nom d'Aminata. Figures-toi qu'ils ont passé la soirée ensemble la veille de son mariage et qu'il n'a même pas eu la décence de lui annoncer qu'il se mariait le lendemain. Il l'a déposé toute rêveuse à cinq heure du matin et a pris femme à dix-sept heures.

J'étais sans voix. Comment peut-on passer la soirée avec sa copine, sachant pertinemment que dans quelques heures, il en épouserait une autre ? Mais cet homme est un véritable monstre. Je pense que c'est à cet instant que j'ai complétement éliminé la thèse du maraboutage. Il jouissait pleinement de toutes ses facultés, il n'en était pas à son coup d'essai. Arona se comportait de la même manière avec toutes ses conquêtes : il jouait à celui qui était très amoureux et de cette façon, elles tombaient rapidement sous son charme envoûtant, il leur faisait croire qu'elles étaient uniques et irremplaçables, il créait une certaine dépendance pour ensuite les abandonner à leurs tristes sorts. Quelle satisfaction cela lui procurait-il ? Pourquoi ne se contentait-il pas d'une seule femme ?

LUI, cet inconnu !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant