Chapitre 2 : « La rencontre »

389 46 1
                                    

Une fois à la maison et à l'aise sur mon lit, je me mis à revisiter le profil d'Arona. Ce n'était pas que j'étais tombée sous son charme, c'était plutôt par pure curiosité et j'appris deux, trois choses sur lui. Il avait apparemment fait une partie de ses études au Maroc et l'autre en France, avant de rentrer travailler au bercail. Lorsque je jetai un coup d'œil à la partie « A propos », je constatai que ses goûts musicaux étaient plus ou moins semblables aux miens. Je finis par avoir sommeil et m'endormis tranquillement.

Le lendemain, j'eus tous les problèmes du monde pour me lever du lit. De toutes les manières, je ne risquais pas d'arriver en retard au boulot étant donné que je ne travaillais pas. Je tiens à préciser que c'était indépendant de ma volonté. Après deux longues années d'intérim dans une entreprise de renommée, ils me remercièrent tout bonnement pour mes bons et loyaux services. J'espérais tellement qu'ils renouvellent mon contrat et me fassent signer un CDI mais ce rêve s'envola rapidement. Il n'y a pas plus frustrant et écœurant qu'avoir de bons diplômes et de ne pas avoir la chance de trouver un emploi stable. J'enchainai les formations pour ne pas devoir rester à la maison à me tourner les pouces, même si j'essayais de m'occuper du mieux que je le pouvais. Cela ne changeait rien à ma frustration. A vingt sept ans, j'étais obligée de tendre la main à mes parents ; Cela me gênait terriblement et me fendait le cœur. Vous direz que ce n'était pas ma faute, j'en étais consciente mais j'en souffrais quand même. Je pouvais postuler à une cinquantaine d'offres d'emploi par jour, toutes correspondant à mon profil, sans jamais avoir de retour, en dehors des réponses automatiques.

Toutefois, j'évitai de me décourager et de me morfondre. Après tout, j'étais nourrie, blanchie et logée non ? alors que demander de plus ?

Il est temps de décliner mon identité, quelle maladresse de ma part !

Je m'appelle Marie, Marie Diouf et j'étais âgée de 27 ans à l'époque. En racontant mon histoire, je me rends compte combien j'ai changé positivement.

Je ne vous cache pas que je broyais continuellement du noir car je ne comprenais pas pourquoi, tous les hommes avec qui je sortais, ressentais toujours le besoin de me trahir. Mon entourage pointait systématiquement du doigt mon soi-disant « *FAROU RABB » (*Djinn amoureux). Ce n'est pas que je n'y croyais pas mais je refusai qu'on lui mette tout sur le dos. Même s'il avait peut-être sa part de responsabilité, mes ex n'étaient pas blancs comme neige non plus. C'était un fait avéré.

La dernière personne avec qui j'étais sortie avait un profil assez différent de mes autres ex. Jo était un bourreau de travail en plus d'être discret, mature, responsable et romantique. Nous fûmes d'abord amis avant qu'une relation sentimentale ne naisse entre nous. J'irai même jusqu'à dire que chacun en pinçait pour l'autre depuis mathusalem mais que personne ne voulait faire le premier pas. Ce n'était pas à moi de le faire, même si je mourrais d'envie d'être avec lui. C'était lors d'une fête à laquelle nous étions tous les deux conviés, qu'il m'avoua ses sentiments. A partir de ce moment, notre relation débuta. Elle eut des hauts et des bas, bien sûr. Notre première prise de tête fut à cause de ses sautes d'humeur. Il devenait désagréable et distant sans raison. Lorsque j'essayais de comprendre le pourquoi, il me répondait très sèchement et je finissais par rester dans mon coin jusqu'à ce qu'il revienne à de meilleurs sentiments. Cela ne me fit pas fuir pour autant car, je me concentrais sur ses qualités plutôt que sur ses défauts. Était-ce un bon raisonnement ?

Jo pouvait-être adorable et surprenant pendant un laps de temps, me traiter comme une reine et le mois suivant, faire comme s'il n'y avait absolument rien entre nous. La goute de trop fut lorsque je découvris qu'il revoyait son ex et projetait même de se marier avec elle. Quel lâche !

LUI, cet inconnu !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant